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26/02/2010

Affaire Soumaré / Affiche "anti-tabac" / Mgr de Moulins-Beaufort sur Vatican II / Drame des chrétiens d'Irak et de Terre Sainte...

Le 'Grand Débat' de Radio Notre-Dame ce matin, avec Bertrand Vergely, Henrik Lindell et moi-même : http://www.radionotredame.net/emission/legranddebat/2010-02-26


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11:15 Publié dans RENDEZ-VOUS | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : christianisme

Commentaires

NOYAUTAGE ?

> J'ai écouté la conférence hier par votre lien avec RND. D'accord avec vos commentaires et votre discussion avec H. Lindell (intéressante question de sa part sur le "semper reformanda"). Mais pour revenir à l'enregistrement de la conférence à la cathédrale, j'ai trouvé que les questions du public sonnaient faux. "Quel résultat du concile à part les séminaires vides", "Vatican II et le modernisme", etc : pas du tout le genre de questions que se posent les catholiques normaux. Ca sentait le groupuscule à cinquante mètres. Débat noyauté ? Dommage, car ces questions bêtes et passéistes (qui se souvient du modernisme de 1910, à part, comme dirait PP, les descendants de la Sapinière ?) ont occulté les questions que se posent les vrais catholiques sur la nouvelle évangélisation du monde réel, celui d'aujourd'hui.
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Écrit par : Bernard Gui / | 26/02/2010

DU CHEMIN

> Si l'on en juge par les commentaires laissés par certains auditeurs sur le site de Radio Notre-Dame, hélas! il y a encore du chemin à parcourir pour une pleine réception du concile.
« progressistes » et « traditionalistes » ont chacun des œillères qui les empêchent de juger le Concile dans ce qu’il a voulu réellement signifier.
Mgr de Moulin-Beaufort a été clair sur le sujet : Vatican II n'a été ni une rupture avec la tradition chrétienne ni un repli statique sur une période limitée de l'histoire de l'Eglise. Ce que beaucoup de catholiques ont encore du mal à penser aujourd'hui. Cela me fait songer au (bientôt) Vénérable John Henry Newman que d'aucuns désiraient cataloguer comme hérétique. Dans ses Dialogues avec Paul VI, Jean Guitton en donne une citation particulièrement pertinente : « L’Eglise change, disait Newman, afin de demeurer la même ».
Et Jean Guitton de poursuivre :
« Newman est présent au Concile de bien des manières, par son idée du laïcat, de la Tradition dans ses rapports avec l’Ecriture, de l’épiscopat organique, de l’Eglise mystique. On peut même dire que l’idée du concile est newmanienne : l’Eglise doit se réformer sans cesse, pour garder son identité dans le temps, pour se réadapter. Demain l’Eglise sera plus newmanienne encore, car il lui faudra prendre conscience de l’identité profonde entre l’Eglise d’après le Concile et celle d’avant le Concile et de tous les temps ».
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Écrit par : Blaise / | 26/02/2010

LA VRAIE ET LA FAUSSE FIDELITE

> C'est déplorable en effet de voir que plusieurs questions, et les commentaires postés (quasi-immédiatement !) sur le site de RND, montraient que certains se sont placés en embuscade ; qu'ils ne sont pas venus écouter mais déverser leurs dénonciations toutes faites.
Je suis les forums traditionalistes depuis un certain temps pour essayer de les comprendre. Mais je reste perplexe devant une forme d'aveuglement qui consiste (chez certains d'entre eux, pas tous !) à refuser de prendre en compte de quelque façon que ce soit les changements du monde et du regard de l'homme sur lui-même, et à présenter toute chose en termes binaires. Comment peut-on se présenter à la fois comme un parangon de catholicisme et un juge des papes et des conciles, ça reste pour moi mystérieux.
Merci à Mgr d'avoir bien fait ressortir la grande œuvre lancée par le Concile, ce défi toujours plus actuel : articuler la Tradition de l'Eglise avec la tâche de reconnaître ce que sont les hommes de ce temps pour mieux les amener au Christ.
J'ai apprécié que Mgr de Moulins Beaufort rappelle qu'il ne faut pas affadir cette exigence de la réforme (c'est aussi ce que Benoît XVI avait rappelé dans son discours de 2005 : non pas juste la continuité mais la réforme sans rupture, bref la véritable fidélité).
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Écrit par : Flam / | 26/02/2010

"SILENCE- RADIO"

> C'était à la fois un grand plaisir intellectuel et un véritable enrichissement pour notre Foi que d'écouter Mgr Eric de Moulins- Beaufort...
Ce que je regrette c'est que les responsables audiovisuels ne pensent jamais à inviter sur un plateau TV un éveque de son envergure et de son intelligence qui aurait tant de choses à dire( et si jeune de surcroit) Mais je ne suis pas dupe et je sais qu'ils agissent ainsi de propos délibéré afin de parler de l'Eglise qu'à l'occasion de basses polemiques de caniveau !
Toutefois, il faut reconnaitre aussi que notre épiscopat porte une large part de responsabilité dans ce "silence- radio" après avoir pratiqué durant plusieurs decennies une pastorale de l'enfouissement maxima et de visibilité minima On en paye aujourd'hui les conséquences...
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Écrit par : Letteri gerard / | 26/02/2010

TOUJOURS LES MEMES METHODES

> Comme les commentateurs précédents, j'ai été vraiment déçu par la médiocrité des questions d'auditeurs, contrastant avec l'intelligence et la profondeur de la conférence de Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Salle noyautée (la cathédrale), questions provocatrices toutes prêtes, jugements hâtifs et sommaires, ce sont toujours les mêmes méthodes et la même vacuité de la pensée... Dommage !
Mais il nous restera la magnifique conférence de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, à reprendre et à méditer.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 26/02/2010

PROVOCATEURS

> Notez que ce sont les mêmes qui ont fait de la provoc sur le parvis de la cathédrale (alors que l'archiprêtre ne leur demandait rien) en jouant les "jeunes catholiques" au cri de "les pédés au bûcher", procurant ainsi aux provocateurs de l'autre bord (Act Up) exactement ce qu'ils venaient chercher ! Huit jours après on retrouve ces soi disant hypercathos dans la cathédrale, posant des questions imbéciles et agressives à l'évêque auxiliaire de Paris ! Malfaisants sur le parvis, malfaisants dans la nef. Comme dit le prophète : "non contents de fatiguer les hommes, il faut aussi que vous fatiguiez Dieu ?"
J. Hétais

[ De PP à JH - La gravité de la provocation dans la cathédrale justifie la publication de votre message, mais je demande que la colère légitime des lecteurs s'arrête là. Résolution de Carême. Plus de rafales, même méritées.]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : J. Hétais / | 26/02/2010

LE CONCILE VU AUJOURD’HUI

1. J’ai beaucoup lu ce qui a été écrit à l’époque du concile, notamment dans la presse catholique ou dans les récits de pères conciliaires. Ce qui me frappe, c’est que notre état d’esprit n’est plus du tout le même aujourd’hui. On oppose aisément l’esprit et la lettre du concile : l’idée d’un détournement de la substance du concile par un pseudo-esprit qui n’aurait jamais existé. Ce qui me semble, en lisant les documents d’époque, les textes du concile et les discours d’ouverture et de clôture, c’est qu’en 1965, l’esprit et la lettre ne font qu’un. Ce qui caractérise l’un et l’autre, c’est un optimisme foncier, un enthousiasme extraordinaire (« une aurore resplendissante » disait le bon pape Jean), sur la capacité pour l’Eglise de se réconcilier avec le monde pour faire in fine l’unité du genre humain dès ici-bas. Aujourd’hui, notre vision des choses est très différente : d’une part parce que l’évolution du monde nous effraie alors qu’à l’époque elle fascinait et séduisait ; d’autre part parce que nous observons que la foi catholique produit plus souvent une « contre-culture » face à la culture dominante qu’une harmonie avec le monde. Et l’écart semble se creuser chaque jour ou presque. En résumé, avons-nous encore aujourd’hui l’esprit du concile ?
2. Flam souligne « ce défi toujours plus actuel : articuler la Tradition de l'Eglise avec la tâche de reconnaître ce que sont les hommes de ce temps pour mieux les amener au Christ. » Si l’on affirme que ce défi est toujours actuel, c’est que l’on considère d’une certaine manière que l’on n’a pas encore trouvé la solution et/ou que le monde a encore beaucoup changé depuis 1965. Pour actualiser ce défi, l’Eglise doit-elle à la fois faire une nouvelle lecture du monde et faire le bilan de l’expérience pastorale nouvelle qu’elle a menée depuis le concile ? Et si « Ecclesia semper reformanda » (principe qui est au cœur du concile), alors elle doit se réformer encore aujourd’hui puisqu’elle doit le faire toujours. Dans quelle direction réformer aujourd’hui ? C’est bien de dire « semper reformanda », mais concrètement quelles réformes ? En 1965, nos aînés ont répondu à cette question par des réformes très concrètes. Et nous aujourd’hui ?
3. Ces deux points considérés, comment interpréter « l’herméneutique de continuité » proposée à l’Eglise par le pape ? S’agit-il de rétablir la vérité sur le vrai esprit et la vraie substance du concile (une sorte de redécouverte) ou de fournir une nouvelle interprétation (ce qui est très différent) du concile - esprit et lettre - à la lumière de la tradition mais aussi de l’expérience vécue pendant 50 ans ? La question mérite d’être posée. Et elle est sans doute beaucoup plus complexe que l’alternative, basique et peu féconde, du rejet ou de l’adhésion.
Guillaume de Prémare


[ De PP à GP - Ne confondons pas l'essentiel et l'accessoire :
- Le fameux "optimisme" de 1965 se lit dans les articles de presse, interviews etc ... mais pas dans les constitutions conciliaires (ou alors de façon assez ample pour n'être pas réfuté par l'évolution ultérieure et la mondialisation).
- L'adhésion au concile oecuménique Vatican II n'est pas facultative, sauf chez ceux qui ont une ecclésiologie intégriste (peccamineuse) : et puisque à l'évidence ce n'est pas notre cas, à vous ni moi, pourquoi renvoyer dos à dos "rejet" et "adhésion" ?
- Il faut cesser de traiter par dessous la jambe les textes du concile. Ils sont remarquables. 'Lumen Gentium' en particulier. Ne nous laissons pas impressionner par les pauvres perroquets tradis qui ne cessent de répéter depuis quarante ans la même erreur ("Vatican II fut doit être interprété à l'envers parce qu'il s'est trompé"). Enterrons cette idée fixe (et fausse) avec feu l'abbé de Nantes qui vient de s'éteindre. ]

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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 26/02/2010

"JE RENDS GRÂCE A DIEU POUR CES QUESTIONS: ELLES ONT SUSCITE D'EXCELLENTES REPONSES"

> Je rends grâce à Dieu pour les questions qui ont été posées au cours de la conférence de Carême, puisqu'elles ont suscité d'excellentes réponses de Mgr de Moulins-Beaufort. N'oublions pas que le premier commentaire formulé 5 minutes après la naissance de l'Eglise ("Ils sont plein de vin doux") a suscité de la part du premier pape, Pierre Ier, une réponse pertinente qui a donné beaucoup de fruits.
Je propose cependant de rajouter une ligne au dictionnaire :
- "mondial", adj. : dans la bouche d'un européen, désigne un phénomène limité exclusivement à l'Occident, et surtout à l'Europe. Exemple : la chute mondiale des vocations ; le déclin mondial de la pratique religieuse.
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Écrit par : Jean / | 26/02/2010

L'EGLISE ET LE MONDE

> Merci cher Patrice pour votre réponse qui donne un éclairage sur les questions que j’évoque.
En fait, mea culpa, je ne veux pas « renvoyer dos-à-dos adhésion et rejet » puisque comme vous le dites « l’adhésion n’est pas facultative ». C’est justement parce qu’elle n’est pas facultative que je considère cette alternative peu féconde et que je veux l’écarter pour pousser la réflexion sur un autre point qui me semble sujet à interrogations aujourd’hui : celui du rapport de l’Eglise avec le monde et son articulation avec le programme « d’herméneutique de la continuité ». Le concile contient en lui-même une historicité tout à fait en phase avec son ambition pastorale plutôt que doctrinale (quoiqu’il y ait de nombreux points de doctrine dans les textes du concile) : dire le message du Christ aux hommes de notre temps (quelle forme revêt le message à un point donné de l’histoire), voilà l’excellente intention des pères conciliaires. Si le monde a encore changé, y a-t-il une actualisation à faire sur la base de ces textes dont vous soulignez la richesse (richesse que je connais pour les avoir médités) ?
J’en viens alors à « l’herméneutique de la continuité » et à la « lecture à la lumière de la tradition » pour m’interroger sur la manière d’articuler ce programme avec cette question de la vision du monde. En fait, pour l’Eglise, il y a peut-être deux catégories de vision du monde : une vision du monde en soi, en quelque sorte « une théologie du monde » indépendante de tout conditionnement historique ; et une vision du monde de notre temps, qui est un constat à l’instant T. Il me semble que dans le concile, esprit et textes, ces deux catégories sont présentes. Je me demande dans quelle mesure « l’herméneutique de la continuité » n’est pas un appel à relire le concile dans le cadre de la première catégorie : la « vision du monde en soi », pour en faire une herméneutique tout à fait durable et non pas en constante actualisation.
Est-ce à dire que le programme du pape actuel conduirait à la perte d’une partie de l’héritage de Vatican II : la vision positive et optimiste du monde de notre temps (ce qui est différent de la bénédiction de ses erreurs, Paul VI l’a souligné) ? La question doit être traitée car elle est, de fait, posée par un certain nombre qui craignent que « l’herméneutique de la continuité » ne mène à cela. En ce sens, les interrogations de Mgr Rouet, par exemple, méritent d’être prises en considération. C’est à mon avis une vraie question à traiter en Eglise, dans le cadre d’un dialogue franc et sincère.
Pour illustrer cette question, citons cette phrase de Paul VI dans son discours de clôture : « La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. »
Il y a là un optimisme foncier sur la capacité de l’Eglise à entrer en dialogue avec le monde de ce temps, qui est celui de « l’homme sans Dieu », sans qu’elle le condamne (pas d’anathèmes). Nous savons toute la difficulté de ce dialogue car nous l’éprouvons au quotidien (et le pape Paul VI l’a lui même éprouvée 3 ans plus tard avec Humane Vitae). Ne jetons-nous pas aujourd’hui des anathèmes contre ce monde matérialiste-marchand déshumanisant ? Comment aujourd’hui concevons-nous le dialogue avec lui? Sommes-nous dans l’état d’esprit de 1965 ? Certains disent que nous ne sommes pas fidèles à l’esprit du concile en agissant ainsi ; que nous ne sommes pas dans l’esprit du concile en favorisant une « contre-culture » qui est l’inverse du dialogue ; que nous ne sommes pas dans l’esprit du concile en affichant une foi dont la radicalité intérieure ne parlerait pas « à hauteur de visage d’homme » selon l’expression de Mgr Rouet. Que répondons-nous ? Moi, je ne sais pas quoi répondre et je m’interroge sur ma manière de recevoir le monde de mon temps par rapport à la boussole du concile.

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 27/02/2010

LE DEBAT EN POLITIQUE ?

> J'ai écouté l'émission tout à l'heure, avec comme à chaque fois beaucoup de plaisir.
Quand il a été question au début de dire que la politique devait être un débat d'idées, j'avais eu récemment exactement la même discussion sur cette problématique, précisément à propos de "l'affaire Soumaré". Ma réponse était quasiment la même que la votre, à ceci près : pour ma part je constatais comme vous que le débat d'idées n'était plus possible, simplement non pas du fait que les politiques n'avaient plus d'idées, mais du fait que :
1/ d'une manière générale ils ont sur tout les mêmes, donc le débat n'existe pas
2/ quand il existe un peu, pour qu'il y ait débat il faut accepter l'idée qu'on puisse avoir tort et qu'on veuille avancer au service des idées et non de son image. Ceci étant aujourd'hui impossible, là encore le débat d'idée est impossible.
Je profite de ce message pour vous faire partager une petite actualité "politique" sur un communiqué du Front de Gauche : http://pneumatis.over-blog.com/article-la-liste-chretienne-repond-au-front-de-gauche-45761016.html
Bien à vous, et merci encore pour cette riche émission.
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Écrit par : Joël Sprung / | 27/02/2010

DRAME AU BANGLADESH

> Nous nous permettons de vous contacter, venant de vous rencontrer lors de votre venue à Dijon (association Renaissance), pour vous alerter sur une actualité... dont personne ne parle !
Notre fils adoptif est originaire d'une petite région du Bangladesh où depuis des décennies des exactions graves sont commises. Ce, en dépit d'un accord de paix signé en 1997...
Il se bat avec ses compatriotes pour tenter avec ses moyens d'alerter l'opinion publique et faire REELLEMENT cesser ces exactions. Sa famille d'origine, restée sur place, est en danger, parmi bien d'autres...
Quoique vous puissiez faire pour les soutenir sera extrêmement précieux ! Un grand merci à vous.
Chantal et Jean-Michel Pflieger


1. Les faits

Depuis le samedi 21 février 2010, dans la région des Chittagong Hill Tracts au Bangladesh à Kagrachari, Panchuri, Dighinala, Maritse, Rangamati, Bagaihat, des quartiers de villes et villages habités par les Jummas [1] (ou peuples des collines) ont été réduits en cendres par des colons bengalis soutenus par l'armée nationale.
Les villageois, y compris des femmes et des enfants, ont été brutalisés et dépossédés de leurs biens au cours de ces attaques. Des maisons ont été brûlées. On ne connaît pas encore le nombre des victimes.
Et la peur se propage parmi la population. Dans de nombreuses villes ou villages, les habitants se sont enfermés dans leur maison, sans armes, espérant échapper au pire. Certains se sont enfuis dans la forêt proche, mais celle-ci a beaucoup reculé avec la colonisation des terres par les bengalis et ce refuge est devenu très précaire. Il est désormais impossible de franchir la frontière indienne bien défendue par une triple rangée de grillages barbelés. Ces populations sont donc désarmées et prises au piège et il y a tout lieu de craindre le pire dans les jours à venir si le gouvernement du Bangladesh poursuit ce qui pourrait ressembler à un génocide.
Selon plusieurs de nos sources, une dizaine de Jummas au moins sont morts, 15 disparus et une centaine de maisons ont été réduites en cendres au cours d’une attaque perpétrée le 21 février 2010 par des soldats et des colons sur des communautés indigènes des Chittagong Hill Tracts. L’attaque a eu lieu dans la région de Sajek, où les tensions n’ont cessé de monter depuis l’installation de colons bengalis soutenus par l’armée sur le territoire des Jumma.
Des rapports locaux indiquent que l’armée a tiré sans distinction sur les villageois jumma après qu’un soldat ait été blessé durant les affrontements. Plusieurs Jumma ont été blessés. Les colons appuyés par les forces de sécurité ont mis le feu à cinq villages, détruisant environ 200 maisons. Un temple bouddhiste et une église ont également été incendiés. Des milliers de Jumma ont dû fuir dans la forêt pour échapper aux soldats et aux colons.
Dans la nuit du 22 février, des maisons de la principale ville du district, Khagrachari, ont aussi brûlé. Les évènements auraient pu être plus dramatiques si le couvre de feu n’était pas mis en application. Les colons avaient effectivement décidé de bruler toute les maisons des indigènes. Aujourd’hui, des centaines de Jummas sont arrêtées arbitrairement et torturés. A l’heure actuelle, des milliers de personnes n’ont rien, pas de vêtements, ni de nourritures. La tension et la peur y sont permanentes.

2. Un bref historique

Les Chittagong Hill Tracts sont une région montagneuse et accidentée. Les Jumma pratiquaient l’agriculture sur brûlis, cette pratique est localement appelée ‘Jhum’, d’où le nom ‘Jumma’ donnée aux peuples indigènes de la région. Ils y pratiquent aujourd’hui la riziculture et les cultures maraîchères.
Le gouvernement du Bangladesh a longtemps considéré la région des Chittagong Hill Tracts comme une terre vierge où il pouvait installer les Bengali pauvres et sans terre et avait peu de considération pour les Jumma, qui en sont pourtant les habitants originels.
Durant les 50 dernières années, les Jumma, qui étaient pratiquement les seuls habitants des Hill Tracts, sont devenus minoritaires, démographiquement surpassés par les colons.
Tout en ayant été chassés par ces derniers auxquels on attribue les meilleures terres, les Jumma ont été confrontés à une violente répression de l’armée. Depuis 1971, les Jumma ont été à de nombreuses reprises victimes d’évènements tragiques comme ceux qui se déroulent en ce moment. Un parti politique jumma, le Jana Samhati Samiti, qui comporte une branche militaire, fut formé en réponse à ces attaques. En 1986 après des incidents particulièrement graves, de nombreux jummas ont fuit en direction de l’Inde, qui dans un premier temps menaçait de les renvoyer, avant de les accueillir dans des camps. (cf article du monde du 21 avril 1987 de l’envoyer spécial du monde JC Buher).
En 1997, les Jumma signaient avec le gouvernement un accord de paix qui devait mettre fin à certaines des pires atrocités commises à leur encontre. Le gouvernement s’engageait à retirer les bases militaires installées dans la région et à mettre un terme à la spoliation de leurs terres par les colons et l’armée. Certes la situation s’est un peu améliorée par moment. Mais les camps militaires sont toujours dans les Hill Tracts et violences et spoliations n’ont pas cessé. L'armée du Bangladesh a même récemment initié un nouveau programme de colonisation dans la dans les Chittagong Hill Tracts en y installant de nouveaux groupes de colons bengalis. Depuis fin janvier la situation devenait de plus en plus tendu et les évènements récents ne sont pas le fruit du hasard.
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Écrit par : DRAME AU BANGLADESH / | 28/02/2010

POINTS DE VUE

> Quant à moi,j'ai été déçu par la conférence de Mgr Eric de Moulins-Beaufort et par ses réponses aux questions. Les questions ne sont pas abordées de front, le discours semble embarrassé et confus. Qui pourrait être convaincu? Que retient-on? Je trouve que ce concile pouvait être mieux défendu.
Pulchéry


[ De PP à P. - La conférence m'a fait l'effet, au contraire, de souligner des points forts dont
on ne parle jamais. Ces points ne sont peut-être pas ceux dont tel ou tel milieu catho voudrait qu'on parle ; mais les subjectivités de milieu ne sont pas l'essentiel. C'est ce que Mgr de Moulins-Beaufort a voulu dire dans ses réponses à certaines des questions, visiblement posées par un groupe agressif ne voyant midi qu'à sa porte...
Effort de Carême pour nous tous : élargir nos points de vue aux dimensions de l'Eglise universelle ! ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Pulchéry / | 28/02/2010

LA METHODE BENOIT XVI

> Pour répondre aux commentaires de Guillaume de Prémare, j'ai au contraire le sentiment que depuis l'avènement de Benoît XVI, ce "dialogue" qu'on a invoqué si souvent prend, enfin, de la consistance.
En effet, pour dialoguer, il faut déjà savoir bien comment l'on se situe soi-même. Il y a eu une illusion, et ça vaut aussi bien pour la question de l'œcuménisme que pour celle du dialogue avec la société, que pour bien dialoguer il fallait savoir mettre un mouchoir sur ce qu'on est (ce qui a pu donner une stratégie de l'enfouissement, voire de la convergence par le plus petit commun dénominateur).
En conclusion, les fruits de la "méthode Benoît XVI" en termes d'oecuménisme ou de dialogues avec les religions me semblent probants (voyez les rapports avec l'anglicanisme, l'orthodoxie, et même avec le judaïsme ou l'islam). Je crois qu'il peut en être de même dans le dialogue avec la société. En cela, il me semble qu'il dessine une démarche pour être fidèle aussi bien à la lettre qu'à l'esprit du concile.
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Écrit par : Flam / | 28/02/2010

MANIF

> J'écris ici pour vous faire passer une information : une manifestation est organisée vendredi à Paris pour interpeller les grands médias sur le fait qu’ils ne relaient que l’information concernant les formations politiques historiques en place et délaissent les initiatives citoyennes. cf. http://pneumatis.over-blog.com/article-rendez-vous-manifestation-pour-la-democratie-mediatique-45955093.html
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Écrit par : Joël Sprung / | 03/03/2010

@ Flam

> Une réponse un peu tardive à votre commentaire.
En effet, le dialogue œcuménique est un fruit savoureux du concile, qui fait l’objet d’une belle maturation dans l’esprit que vous soulignez. Ce dialogue en vérité et charité progresse parce qu’il existe une réelle réciprocité dans la volonté de dialogue et dans sa finalité : parvenir à la communion visible. La méthode est-elle transposable au dialogue avec le monde ? C’est beaucoup plus complexe car la réciprocité est incertaine. Dans Gaudium et Spes, il y a une analyse lucide des problématiques nouvelles posées par la modernité et une catéchèse très riche proposée à ce monde nouveau pour qu’il se comprenne lui-même au milieu de ses aspirations et de ses désordres. Sans doute pourrions-nous écrire la même chose aujourd’hui.
Il y aussi une volonté de dialogue fondé sur l’échange, incluant dans cet échange ce que l’Eglise reçoit du monde d’aujourd’hui. Les réformes pastorales concrètes qui ont suivi le concile doivent beaucoup à cette idée que l’Eglise a quelque chose à recevoir du monde. Expérience faite, qu’avons-nous donné et qu’avons-nous reçu ? Et comment envisageons-nous les choses aujourd’hui et pour l’avenir, considérant à la fois l’évolution des éléments contingents dans la société mais aussi la situation présente de l’Eglise ? En résumé : un bilan et une mise à jour de Gaudium et Spes. Voilà peut-être une bonne manière d’être fidèle au concile, d’identifier les aspects prophétiques du texte et de le relire avec un esprit d’examen tourné vers l’avenir.
Voilà ce que je peux dire de plus après avoir relu Gaudium et Spes et pris quelques jours de recul par rapport à mes premières interrogations un peu désordonnées ; et sans doute marquées par une certaine angoisse (et révolte) devant l’évolution du monde sans Dieu et le fossé qui se creuse entre lui et nous. Au milieu de la tempête, Jésus nous dit : « Confiance, c’est moi ».
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 06/03/2010

Les commentaires sont fermés.