16/01/2010
Demain 17 janvier : Journée catholique mondiale du migrant et du réfugié
À l'appel de Benoît XVI et des évêques, mobilisation catholique en France :
Le message des évêques français :
http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de...
<< En 1969, le pape Paul VI rappelait que la célébration de cette journée doit tendre à ce que les membres du Peuple de Dieu, connaissent mieux leurs devoirs et prennent leurs propres responsabilités dans le soutien des oeuvres en faveur des personnes en migration. La même année, était créé le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants. Sa mission est de veiller à ce que les chrétiens prennent conscience des besoins des migrants et réfugiés et vivent une réelle solidarité à leur égard. La décision prise, en 2004, par le pape Jean-Paul II, de célébrer cette journée partout à une même date fixe vint donner de l’ampleur aux initiatives diocésaines et aux aumôneries des catholiques de la migration qui se sont développées un peu partout en France : messes des nations, fêtes des peuples, journées de partage et d’accueil…
Avec l’Instruction Erga Migrantes Caritas Christi (n° 72), publié en mai 2004, le pape Jean-Paul II réaffirme l’importance de cette date : « La célébration annuelle de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié sera l’occasion de redoubler d’efforts ... afin que nous puissions être aidés à vivre ensemble devant Dieu - au même moment - un jour de prière, d’action et de sacrifice pour la cause des migrants et des réfugiés ».
Et c’est à l’issue de diverses consultations, qu’avait été décidé - en octobre 2004 – que l’Église catholique célébrerait la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié en une même date chaque année : le deuxième dimanche après le 6 janvier. Par cette journée, l’Eglise catholique veut rappeler, de par le monde, ses convictions et ses engagements pour que soient respectés et reconnus dans leurs droits et dignité les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile et tous les hommes et femmes de la migration. Cette journée devra être mise à profit par les catholiques pour renouveler dans la foi leur confiance en Jésus Christ, visage d’un Dieu Père de tous les hommes de toutes langues, origines et cultures. Elle vient donner une nouvelle vigueur à toutes les initiatives diocésaines habituelles qui continuent de constituer la colonne vertébrale de l’attention de l’Eglise au devenir avec les migrants et manifestent, à leur manière, la richesse diversifiée de la catholicité de l’Eglise. Bien évidemment, toute l’année et chaque jour davantage, les actions et les engagements des chrétiens continueront de rejoindre les actions et les engagements de tous les militants de la solidarité. >>
Message du pape
pour la 96e Journée mondiale du migrant et du réfugié
(17 janvier 2010)
Thème : « Les migrants et les réfugiés mineurs »
<< Chers frères et soeurs,
La célébration de la Journée mondiale du migrant et du réfugié m’offre à nouveau l’occasion de manifester la sollicitude constante que l’Eglise nourrit à l’égard de ceux quivivent, de différentes façons, l’expérience de l’émigration. Il s’agit d’un phénomène qui,comme je l’ai écrit dans l’encyclique Caritas in veritate, impressionne en raison du nombrede personnes concernées, des problématiques sociales, économiques, politiques, culturelles et religieuses qu’il soulève, des défis dramatiques qu’il présente aux communautés nationales et à celle internationale. Le migrant est une personne humaine avec des droits fondamentaux inaliénables, qui doivent toujours être respectés par tous (cf. n° 62).Le thème de cette année - « Les migrants et les réfugiés mineurs » - touche un aspect que les chrétiens considèrent avec une profonde attention, se souvenant de l’avertissement du Christ, qui, lors du jugement dernier, considérera comme se référant à lui tout ce qui a été fait ou nié « à un seul de ces plus petits » (cf. Mt 25,40.45). Et comment ne pas considérer parmi les « plus petits » également les mineurs migrants et réfugiés ? Jésus lui-même, lorsqu’il était enfant, a vécu l’expérience du migrant car, comme le rapporte l’Evangile, pour fuir aux menaces d’Hérode, il dut se réfugier en Egypte avec Joseph et Marie (cf. Mt 2,14).
Si la Convention des droits de l’enfant affirme clairement qu’il faut toujours protégerl’intérêt du mineur (cf. art.3), auquel doivent être reconnus les droits fondamentaux de lapersonne au même titre que l’adulte, malheureusement, dans la réalité, cela n’est pas toujours le cas. En effet, tandis que croît dans l’opinion publique la conscience de la nécessité d’une action ponctuelle et incisive pour protéger les mineurs, dans les faits, un grand nombre d’entre eux sont laissés à l’abandon, et se retrouvent de diverses façons exposés au risque de l’exploitation. Mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II s’est fait l’interprète de la condition dramatique dans laquelle ils se trouvent, dans le message envoyé le 22 septembre 1990 au secrétaire général des Nations unies, à l’occasion du Sommet mondial pour les Enfants. « Je suis témoin - écrivit-il - de la condition bouleversante de millions d’enfants dans tous les continents. Ils sont très vulnérables parce qu’ils sont les moins capables de faire entendre
leur voix » (Insegnamenti, XIII, 1990, p. 672). Je souhaite de tout coeur que l’on réserve la juste attention aux migrants mineurs, qui ont besoin d’un milieu social qui permette et favorise leur développement physique, culturel, spirituel et moral. Vivre dans un pays étranger sans points de référence effectifs leur crée, en particulier à ceux qui sont privés du soutien de la famille,d’innombrables et parfois graves problèmes et difficultés. Un aspect propre à la migration des mineurs est constitué par la situation des jeunes nés dans les pays d’accueil ou de celle des enfants qui ne vivent pas avec leurs parents émigrés après leur naissance, mais qui les rejoignent par la suite. Ces adolescents font partiede deux cultures avec les avantages et les problématiques liés à leur double appartenance, une condition qui offre toutefois la possibilité de faire l’expérience de la richesse de la rencontre entre différentes traditions culturelles. Il est important qu’il leur soit donnée la possibilité de fréquenter l’école et de s’insérer ensuite dans le monde du travail, et que l’on facilite leur intégration sociale grâce à des structures éducatives et sociales adéquates. Il ne faut jamais oublier que l’adolescence représente une étape fondamentale pour la formation de l’êtrehumain.
Une catégorie particulière de mineurs est celle des réfugiés qui demandent l’asile,fuyant pour diverses raisons leur pays, où ils ne reçoivent pas de protection adéquate. Les statistiques révèlent que leur nombre est en augmentation. Il s’agit donc d’un phénomène qu’il faut étudier avec attention et affronter à travers des actions coordonnées, des mesures de prévention, de protection et d’accueil appropriées, selon ce que prévoit également la Convention des droits de l’Enfant elle-même (cf. art. 22). Je m’adresse à présent en particulier aux paroisses et aux nombreuses associations catholiques qui, animées par un esprit de foi et de charité, accomplissent de grands efforts pour répondre aux nécessités de nos frères et soeurs. Tandis que j’exprime ma gratitude pour ce qui est accompli avec une grande générosité, je voudrais inviter tous les chrétiens à prendre conscience du défi social et pastoral que représente la condition des mineurs migrants et réfugiés. Dans notre coeur retentissent à nouveau les paroles de Jésus : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35), ainsi que le commandement central qu’Il nous a laissé :aimer Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme et de tout notre esprit, mais uni à l’amour du prochain (cf. Mt 22,37-39). Cela nous conduit à considérer que chacune de nos interventions concrètes doit se nourrir avant tout de foi dans l’action de la grâce et de la Providence divine. De cette façon, l’accueil et la solidarité envers l’étranger, en particulier s’il s’agit d’enfants, devient également annonce de l’Evangile de la solidarité. L’Eglise le proclame lorsqu’elle ouvre ses bras et oeuvre afin que soient respectés les droits des migrants et des réfugiés, en encourageant les responsables des nations, des organisations et des institutions internationales, afin qu’ils promeuvent des initiatives en leur faveur. Que la bienheureuse Vierge Marie veille maternellement sur tous et qu’elle nous aide à comprendre les difficultés de ceux qui sont loin de leur patrie. J’assure de ma prière tous ceux qui sont engagés dans le vaste monde des migrants et des réfugiés, et je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 16 octobre 2009
Benedictus XVI >>
Parmi les initiatives des diocèses
Diocèse de Versailles : « 30 jours avec l’étranger » - Du 16 janvier 2010 au 14 février 2010, plusieurs rencontres et manifestations sont organisées pour donner plus d’ampleur à la célébration de la 96ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Service diocésain de la Pastorale des Migrants (Firmin ou Marie Anne): pastorale.migrants@catholiqueyvelines.cef.fr
Diocèse de Toulouse : Action d’enfants pour les enfants migrants - Du parrainage des enfants par des enfants jusqu’à une prise de parole le 20 novembre 2012, le service diocésain va organiser plusieurs manifestations, dont une table ronde avec des responsables religieux de Toulouse ainsi que les autorités politiques locales (maire et députés européens et nationaux) et préfectorales. Celle-ci aboutira à l’interpellation des élus en nationale, des députés européens. Des visites sont prévues en Centre de rétention, avec la CIMADE, le RESF et les familles et bien d’autres partenaires. Contact : cecile.lapastorale desmigrants@orange.fr ou francois.andre75@orange.fr
Diocèse de Lille : le dossier JMMR a été envoyé à toutes les communautés contemplatives et de religieux-ses aîné-e-s du diocèse, afin de porter dans leurs prières cette célébration. Dans différents doyennés, les jeunes vont distribuer un message écrit sur le signet à des personnes rencontrées. Contact : Sr Geneviève Perret, e-mail : gen.perret@yahoo.fr
Diocèse de Lyon : Une table-ronde sera organisée le vendredi 15 janvier, sur les approches sociologique, médicale, éducative, juridique sur les mineurs réfugiés et migrants, par des intervenants de Médecins du Monde, de la Cimade, d’un CADA et d’une classe de primo-arrivants. Le dimanche 17 janvier à 16h, la célébration eucharistique sera animée par les jeunes des communautés étrangères à la Basilique de Fourvière, (Lyon 5ème). Contact : secretariat@migrants-lyon.cef.fr / ou http://migrants-lyon.cef.fr
Diocèse d’Orléans : l’équipe diocésaine de la Pastorale des Migrants va donner la parole à des enfants et à des jeunes migrants. Ils sont différents par l’âge, l’origine, garçons ou filles, la religion, mais expriment des aspirations identiques. Renseignements pratiques : Marlène Rolle (marlene.rolle@free.fr)
Diocèse de Marseille : L’équipe diocésaine laisse le soin à chaque équipe paroissiale de pastorale et à son équipe liturgique de monter cette journée, à l’aide du dossier, par uneeucharistie ayant sa tonalité propre qui irait au-delà d’une simple mention à la prièreuniverselle et au memento des défunts :"pour les personnes décédées sur les routes de la migration". Ce dossier de préparation suggère d’autres pistes à exploiter comme un temps de réflexion, de partage, de sensibilisation. Pour prolonger cette journée, on prévoit, sur Marseille, en lien avec le CCFD, d’inviter les jeunes et notamment ceux de différentes communautés ethniques à participer à la préparation de la journée du 6 mars 2010, qui se tiendra aux Chartreux dans le cadre de "Bouge ta planète", sur le thème "Partage tesrichesses". Ce sera une occasion à saisir pour que les jeunes de tous les paroisses et mouvements se rencontrent et se reçoivent en frères quelles que soient leurs origines. Contact : P. Gérard Demeerseman, gerdemeers@neuf.fr
18:40 | Lien permanent | Tags : christianisme