19/12/2009
L'Occident préfère sauver la finance que la planète
Obama qualifie Copenhague d'accord "sans précédent"... après l'avoir fait saboter par Connie Hedegaard, ex-ministre danoise du Climat (?), commissaire européenne au Climat (?) :
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Barack Obama, inspirateur du sabotage de la conférence, ose qualifier cet aboutissement d' "accord significatif et sans précédent". Mais les pays pauvres du G77 éclatent d'indignation. Plusieurs de leurs délégués ont protesté ce matin, à l'ouverture de la séance plénière de la conférence, en déclarant "irrespectueux d'une telle rencontre internationale'' le texte présenté.
"Voilà une déclaration d'intention qui présente des trous si grands qu'on pourrait les traverser avec l'Air Force One", a constaté le militant sud-africain Kumi Naidoo au sujet de ce texte. Nnimmo Bassey (Nigeria), président des Amis de la Terre, a de son côté affirmé : "Nous sommes écoeurés de l'incapacité des pays riches à s'engager sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre qu'ils savent être nécessaires, en particulier les Etats-Unis qui sont historiquement le premier émetteur mondial."
"Affligeant et consternant", déclare Nicolas Hulot à propos du sabotage de Copenhague : "cela faisait deux ans qu'on travaillait, pour arriver à ce résultat !'' Le père du pacte écologique français n'hésite pas à incriminer Washington, en dénonçant l'opposition du Sénat américain ''aux mesures contraignantes pour lutter contre le réchauffement de la planète''.
Rappelons que le Saint-Siège, par la voix du pape et de Mgr Migliore, avait pris position pour un accord '' contraignant'' à la conférence de Copenhague sur les gaz à effet de serre, en phase avec le projet présenté par les pays pauvres.
Projet torpillé notamment par les manoeuvres de Mme Hedegaard, politicienne danoise néolibérale docile à Washington...
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12:58 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : copenhague
Commentaires
LEUR MODE DE VIE
> non mais franchement vous pensiez réellement que les américains allaient changer miraculeusement ? il se trouve que hier nous avons vu avec les élèves de mon établissement un film documentaire américain dont le titre est "Food inc" me semble-t-il et qui montre les ravages causés par l'agro alimentaire américain. Si la démonstration est efficace , aucune question de fond n'est abordée, juste avant la fin une vague interrogation pour expliquer que leur agriculture est inenvisagesble sans le pétrole; mais aucune solution juste dire que les consommateurs peuvent faire pression pour avoir une nourriture saine mauis aucune remise en question de leur mode de vie !
Écrit par : alice, | 19/12/2009
> Tous les pays riches sont-ils alignés sur les USA ? La ligne de partage pays riches/pays pauvres est-elle la seule grille de lecture ? Quid de la France et de l'Angleterre ? Qui a intérêt à quoi ? Qui est sincère ? Qui fait de la com' ? Pouvez-vous nous éclairer cher PP ? Je pense que les non-connaisseurs comme moi ont du mal à interpréter ce qui s'est passé à Copenhague.
GP
[ De PP à GP - tchat sur tout ça : rendez-vous ce soir de 19 h 30 à 21 h sur http://www.cite-catholique.org ]
Écrit par : Guillaume de Prémare, | 19/12/2009
à JK
> Si vous voulez qu'on vous publie, deux conseils : a) apprenez à lire un document et à comprendre de quoi il parle ; b) n'insultez pas la personne à laquelle vous écrivez.
Écrit par : PP, | 19/12/2009
à PP
> je sens par état à quoi votre réponse à "JK" fait allusion : il y a en ce moment une variété aberrante de gens bouchés à ce que dit l'Eglise mais qui croient qu'elle est forcément d'accord avec eux. C'est la définition de l'hérésie.
Écrit par : Bernard Gui, | 20/12/2009
LE SAINT-SIEGE ET COPENHAGUE
> Zenit - "Qu'attendez-vous de ce sommet sur le climat ? Quelles sont vos espérances ?"
Mgr Migliore, représentant du pape à l'ONU - "Que l'on œuvre au moins à faire grandir une entente politique qui aplanisse le chemin vers un accord contraignant, à atteindre en un temps raisonnable et doté de mesures concrètes concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre..."
Écrit par : BG, | 20/12/2009
SODAS
> Pour réduire l'émission de gaz à effet de serre, il y aurait déjà un moyen très simple. Un peu contraignant au départ parce qu'il change nos habitudes alimentaires de riches, mais qui nous serait finalement bénéfique sur le plan santé : supprimer les sodas et eaux gazeuses. En effet pour les produire, on est amené à fabriquer du gaz carbonique (en faisant je crois réagir de l'acide sur de la craie). Ce CO2 se retrouve ensuite dans la nature.
Écrit par : Barbara, | 20/12/2009
OBAMA PARRAIN DES NEGATIONNISTES CLIMATIQUES
> Les négationnistes climatiques franchouillards ont l'Eglise et les pays du Sud contre eux, mais ils peuvent se réfugier chez Obama et les pires ultralibéraux, genre Eric Le Boucher écrivant ceci (Slate) :
"[Le résultat de Copenhague] signe la défaite des Européens, des scientifiques du GIEC et la prise de pouvoir du G2 (Etats-Unis et Chine), là aussi. L'accord final a été négocié par Obama et Wen, puis ils ont été rejoints par Lula, Singh et le sud-africain Zuma. Voilà le pouvoir du XXIème siècle, sans les Européens qui, eux, jouaient avec le système onusien. Au moins Nicolas Sarkozy a-t-il reconnu la vérité: il faut changer les façons de faire. [...] On n'impose pas des restrictions homothétiques, on ne fait pas comme Jean-Louis Borloo des fausses promesses «le nord paiera 600 milliards pour le sud», on comprend que toutes les nations ne sont pas comme les nôtres, riches, vieilles, repues, adeptes de la décroissance. Non, au sud on veut des usines, du chauffage et des voitures ! La victoire d'Obama et Wen, c'est la remise de l'économie au dessus de l'écologie, ou plus exactement l'émergence de l'idée que la solution ne peut que venir du mariage des deux."
Voilà enfin la vraie alliance : l'extrême droite écolophobe alliée à Obama, dans une commune idolâtrie du capitalisme libéral productivitse. Enfin les choses appelées par leur nom !!!
Écrit par : Amicie T., | 20/12/2009
COPAINS
> En effet, le négationnisme climatique, soutenu jusqu'à présent juste par des feuilles d'extrême droite, a maintenant pour lui les sites de la "gauche fric" genre Slate et Rue 89.
Écrit par : chtonk, | 20/12/2009
Il me semblait avoir lu de votre part que vous n'attendiez rien de nos élections nationales ou régionales et que vous préfereriez l'abstention militante. Autrement dit, la remise en cause doit porter sur les institutions mêmes et l'idéologie qui les sous tend, plus que sur tel ou tel homme qui nous gouverne.
Ne peut-on pas faire le même reproche à ce sommet de Copenhague. Pouvait-il vraiment en sortir autre chose, connaissant les institutions qui y participaient et l'idéologie qui sous tend ces institutions ?
Je me doute que la réponse n'est pas tranchée, mais pour moi l'interrogation demeure.
cordialement
J.A.
[ De Pp à P. - Il y a une différence entre les gesticulations postdémocratiques nationales (enjeux partisans) et le dossier du changement climatique (urgence planétaire). Quant aux catholiques, ils doivent garder leur liberté pour dire le plus fort possible ce qui leur paraît urgent et fondamental. Par exemple, dans le cas du climat, les interventions du pape, de Mgr Migliore, de la Comece, des mouvements chrétiens, etc. Même si l'on ne se fait aucune illusion sur les intentions réelles des pouvoirs (économiques) ! ]
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Écrit par : Jacques, | 21/12/2009
LE CLIMATOLOGUE FRANCAIS LE TREUT DEMANDE QUE LE CLIMAT SOIT UN BIEN COMMUN MONDIAL
Lu dans la presse du week-end :
" Hervé Le Treut, directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace, déplore un manque de "compréhension en profondeur des enjeux" et redoute un "effilochage" de l'opinion.
Que vous inspire l'échec de la conférence de Copenhague ?
Il risque d'y avoir une déception très grande dans la population, à la hauteur des attentes que la conférence avait suscitées. Un mouvement de compréhension du changement climatique est apparu depuis quelques années, et le fait de rassembler autant de chefs d'Etat avait donné un caractère unique à ce sommet. On ne sait pas si on pourra renouveler un tel événement, et si la dynamique qui s'est créée dans les mois qui l'ont précédé pourra se rééditer facilement. Depuis très longtemps, je redoute cet "après"-Copenhague. Il ne nous reste pas tant de temps que ça pour agir. On a déjà perdu dix ans avec le gouvernement Bush et il ne faut pas en perdre dix de plus.
Quelle conséquence aurait le fait de perdre à nouveau dix ans ?
Dix ans d'augmentation des émissions au rythme actuel signifieraient aller droit vers un changement climatique important. Si on ne fait rien, le seuil critique d'une hausse de 2ºC des températures sera franchi en 2050. Les engagements aujourd'hui existants sont loin de permettre à l'humanité de rester en-deçà des 2ºC, qui est d'ailleurs l'un des rares chiffres inscrits dans la déclaration des chefs d'Etat.
Si l'on perd dix ans, compte tenu de l'inertie de la machine climatique, cela signifie qu'il faudra envisager une élévation moyenne des températures bien plus forte.
Les chefs d'Etat ont choisi de ne pas acter une division par deux des émissions mondiales d'ici à 2050, qui est la condition fixée par les scientifiques. Cela n'affaiblit-il pas leur déclaration ?
Cela aurait été en effet beaucoup plus fort d'avoir cet engagement. Mais cet objectif signifie une réelle contrainte pour les pays. Il implique un processus extrêmement complexe de transformation qui ne peut se décréter. Par exemple, en France, cela suppose de ratifier le Grenelle 2 de l'environnement, mais dans une version très dure, sur les transports, la vitesse sur autoroute, la quantité même de ce que chacun peut dépenser comme essence. Il n'est pas possible d'imaginer que d'un coup, les Etats-Unis cessent d'avoir des villes grandes et étendues.
Si la possibilité de modifier les politiques et les comportements est aussi faible, pourquoi avoir suscité autant d'attente autour de ce rendez-vous ?
On ne s'attendait quand même pas à ce que les chefs d'Etat viennent pour redire ce qu'ils avaient déjà dit. Mais cela montre que les dirigeants sont imperméables à la pression internationale lorsqu'ils ne sont pas soumis à la pression de leur propre opinion publique.
Je n'ai donc jamais pensé qu'il serait facile de faire bouger les Etats-Unis et la Chine, qui sont les deux premiers pollueurs de la planète. Les Américains restent encore très indifférents au changement climatique. Et le gouvernement chinois n'est pas élu démocratiquement. La pression qui pèse sur leurs dirigeants est donc très faible et c'est un vrai problème pour la planète.
Quelle conclusion tirez-vous sur la capacité de pression de la communauté scientifique ?
Si je la compare à ce qu'elle était il y a vingt ans, elle est immense. Mais elle reste très fragile. Le discours des climato-sceptiques a, qui plus est, jeté le trouble dans l'opinion publique. Or, si prise de conscience il y a aujourd'hui, elle reste quand même assez légère.
Il n'y a pas une compréhension en profondeur des enjeux, des mécanismes, de ce que ça implique vraiment, des priorités entre le climat, la biodiversité, la faim dans le monde. C'est un ensemble de choses assez complexe, qui est vécu par beaucoup de gens comme une série de slogans. Mais ils ne parviennent pas à argumenter sur tous ces sujets et restent donc très influençables. Il peut y avoir des retournements d'opinion extrêmement rapides, et ce que je crains dans les mois qui viennent, c'est cette espèce d'effritement, d'effilochage. Il faudra rester vigilant.
Peut-on dire que l'échec de la conférence renvoie chaque pays à sa responsabilité individuelle ?
Le fait que les Nations unies ne soient pas une organisation forte, on le sait depuis longtemps. Au niveau des guerres, du partage des ressources, on voit bien qu'on est dans un domaine où il n'y a pas de possibilité de régulation. Les Etats sont souverains, et le sont d'une manière forte. On est ramené à ce constat dès qu'on envisage des problèmes globaux qui engagent profondément l'économie, le social des pays concernés.
Les biens communs mondiaux, ça n'existe pas, en réalité ?
C'est une notion qui mettra encore du temps à s'imposer."
Écrit par : Luça/ | 21/12/2009
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