05/12/2009
Bouffée écolophobe chez des catholiques français
Ils se retrouvent à contrepied de l'engagement de... l'Eglise catholique :
Beaucoup d'entre vous s'affligent de la bouffée écolophobe d'une fraction du milieu catholique français, à la veille de Copenhague... alors que l'Eglise salue cette conférence internationale par des appels à une sorte de révolution économique-écologique, morale et spirituelle.
Catholiques, nous trouvons étonnant et navrant que certains d'entre nous s'obstinent à dénoncer l'écologie comme principalement mauvaise – au lieu de faire connaître la pensée de l'Eglise à ce sujet.
L'Eglise catholique appelle à un art de vivre inédit, par une « conversion écologique » - disait Jean-Paul II.
Autrement dit : a) elle appelle les catholiques à considérer l'engagement écologique comme faisant partie d'une démarche spirituelle de conversion ; b) elle appelle les catholiques à convertir l'écologie en l'aidant à découvrir son sens profond : celui de la Genèse et de l'épître aux Romains. Lire à ce propos le remarquable document théologique-écologique de la conférence épiscopale du Canada ; il fait partie de la liasse de documents d'Eglise dont les catho-frileux refusent obstinément de parler, bien qu'on ait attiré cent fois leur attention sur eux. (Notamment par le document de Médias & Evangile mis en ligne il y a quinze jours !).
Evangéliser l'écologie ? au lieu de se lancer – à l'appel des papes et des évêques – dans cette tâche toute neuve, une partie des cathos français préfèrent recopier indéfiniment des griefs dépassés ou inexacts. Au lieu de parler du courant écolo-anticapitaliste qui se bat contre le malthusianisme d'Yves Cochet et le lobby du gender (par exemple autour de Paul Ariès qui n'a rien d'un catholique), ils prétendent que l'écologie se résume au... malthusianisme d'Yves Cochet ! Plutôt que de dire que l'offensive malthusienne d'un bureau de l'ONU est dénoncée par des écologistes et des climatologues comme une manoeuvre de récupération déloyale et sans pertinence, ils préfèrent dire que l'antinatalisme est inséparable de la lutte contre le réchauffement. (Lequel, bien sûr, « n'existe pas » : c'est une invention du complot mondial, etc ; appelez le Samu).
Cette attitude est consternante de « bourgeoisisme », dit un de nos lecteurs indigné. (Il pourrait préciser : de bourgeoisisme tendance passéiste, l'idéologie néobourgeoise d'aujourd'hui étant encore autre chose).
C'est une attitude navrante de la part de catholiques, dans la mesure où elle esquive l'appel des papes et des évêques. Au fond, elle se permet – mais au nom de quoi, grand Dieu – de leur donner tort tacitement... Elle se dérobe au devoir des catholiques du XXIe siècle : être grec avec les grecs, juif avec les juifs, écolo avec les écolos.
Ne polémiquons pas une fois de plus contre les tardigrades. Je me limiterai à leur conseiller de s'informer ENFIN. Par exemple en consultant les textes d'Eglise donnés par le dossier de Médias & Evangile [1] :
http://www.medias-evangile.org/IMG/pdf/Mobilisation_catho_ecolo.pdf
Je propose aussi de méditer sur Isaïe 10, 22-23 :
« Tu jugeras impur le placage de tes idoles d'argent
et le revêtement de tes statues d'or,
tu les rejetteras comme un objet immonde :
'' Hors d'ici '', diras-tu !
Et [l'Eternel] donnera la pluie pour la semence que tu sèmeras en terre,
et le pain, produit du sol, sera riche et nourrissant. »
_________
[1] Qu'on ne dise pas que ces textes sont « sujets à interprétation ». Ils sont d'une limpidité totale.
-
10:52 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : christianisme
Commentaires
DEUX DIFFICULTES
> Bon, ça ne sert à rien de les insulter, mais en substance vous avez raison.
Il y a cependant deux difficultés objectives, qu'il faut savoir traiter :
- il existe un mouvement politique (en Europe) appelé "écologie/écologisme". Or ce mouvement ne se contente pas d'être non-chrétien, il est clairement anti-chrétien !
- il est très difficile de mener un raisonnement rationnel de protection de l'environnement et de responsabilité humaine vis à vis de la création, sans verser dans le malthusianisme (le contrôle des naissances).
Sur ces deux points, mon avis est qu'il y a encore énormément de travail à faire !
Par ailleurs le vocable "anti-capitaliste" est à manier avec précaution, je proposerais plutôt "anti-pan-économisme" (le rejet du tout marché, du tout économique, l'essentiel n'étant pas quantifié car non-quantifiable).
Julius
[ De PP à J. :
- Il y a de l'antichristianisme dans TOUS les courants d'idées séculiers aujourd'hui. L'écologie n'y fait pas exception. (Et ses plus violents adversaires actuels sont franc-maçons !).
- Si on doit évangéliser l'écologie, c'est - par définition - à cause de cette situation... Renoncer à évangéliser l'écologie, ce serait renoncer à évangéliser l'époque.
- Certains ne veulent pas évangéliser l'écologie mais l'éradiquer. Quand ils se réclament du catholicisme, ce qui se cache derrière leurs grands anathèmes anti-écologiques (si vertueux, si "doctrinaux", etc) est une prosaïque réalité : le désir de justifier le système économique actuel, parce qu'on lui appartient plus ou moins par milieu social. Disons cette chose clairement, ça ira mieux après. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Julius, | 05/12/2009
POURQUOI
> Quand on lit le communiqué du cardinal Vingt-Trois et de ses homologues évangélique et orthodoxe, on voit l'énorme différence d'accentuation entre ce texte positif et la négativité des interventions de laïques écolophobes. Pourquoi ce fossé ? Les fidèles sont censés marcher en corps avec leurs évêques et non déserter ou se mutiner.
Écrit par : Mira, | 05/12/2009
OBLIQUE
> Il n'y a pas que l'attitude ouvertement écolophobe, il y a aussi l'attitude oblique : deux mots pour dire "oui le pape est écologiste, c'est la seule écologie acceptable", et ensuite plus un mot là-dessus mais un long réquisitoire contre l'écologie, finalement assimilée à l'antinatalisme et aux slogans misanthropes. Total : le même résultat que l'écolophobie, mais de façon oblique.
Écrit par : Amicie T., | 06/12/2009
L'HOMME
> Je suis pleinement d'accord, mais il n'en demeure pas moins qu'il faut aborder de front la question controversée de savoir si l'homme est oui ou non au centre de la création, même si pour nous cette "centralité" est celui du jardinier et non du prédateur.
MG
[ De PP à MG - C'est en quoi le catholique doit évangéliser l'écologie ! La première condition étant évidemment de ne pas commencer par dire aux écologistes qu'ils sont des suppôts de Satan... Ce que font certains de nos coreligionnaires, qui préfèrent l'Inquisition à l'évangélisation et voudraient visiblement la mort du pécheur. ]
Cette réponse s'adresse au commentaire
Écrit par : Michel de Guibert, | 07/12/2009
COMMUNAUTARISME
> On est vraiment devant un des problêmes centraux du catholicisme français (au sens sociologique) d'aujourd'hui : la tentation du communautarisme.
Etre "catho" (je déteste ce mot, tant il désigne un fait sociologique et non une vraie foi) signifie trop souvent : être de droite, tradi, libéral et cela va jusqu'a des reflexes vestimentaires, des habitudes de lecture,voire même une manière d'être et de parler.
Or la foi chrétienne dépasse les clivages communautaires. Voir à ce sujet l'épître à Diognète qui donne une belle définition du chrétien.
La foi n'est pas un phénomène sociologique mais une disposition intérieure qui permet au croyant de se libérer de toute forme de conformisme. Une vraie liberté intérieure qui permet d'accueillir un fait nouveau sans porter de jugement sur les personnes qui en sont à l'origine. Par exemple accueillir l'écologie comme une vraie question pour notre temps et non comme l'enseigne d'une communauté "rivale".
Écrit par : Damien Etienne Thiriet, | 07/12/2009
à PP
> "Ce que font certains de nos coreligionnaires, qui préfèrent l'Inquisition à l'évangélisation et voudraient visiblement la mort du pécheur". Les pauvres didis, ils ne feraient pas le poids par rapport aux trop intelligents théologiens de l'Inquisition du XIIIe siècle ! Se souvenir en plus qu'elle était composée de moines des ordres mendiants, ce n'est pas eux qu'on aurait vu défendre les puissances d'argent... Les inquisiteurs avaient même tendance à enchrister, si j'ose dire, des riches et de grands nobles, ce qui les ferait taxer de bolchevisme par nos glands de droite. Mais assez parlé de ça : "con el Rey y la Santa Inquisiciòn, chipòn."
Écrit par : Bernard, | 07/12/2009
DELIRE D'INTERPRETATION
> Définition du "délire d'interprétation" selon le 'Trésor de la langue française' (t. 10, p. 453) : "Système délirant rigoureux, fondé sur des interprétations qui s'étendent en réseau et englobent progressivement toute la réalité que le sujet déchiffre en fonction de son délire." Ou pour reprendre François Fédier : "La situation d'herméneutique sauvage, avec son évacuation de toute réflexion méthodologique, ne laisse plus de place qu'à l'automaticité des mauvais réflexes. Le délire d'interprétation suppose la perversion de toute la réflexion, à laquelle n'est plus dévolue qu'une seule fonction : JUSTIFIER LE REFLEXE ; d'où la fascination qu'exerce toute interprétation délirante : comme elle provoque d'abord le réflexe, et comme elle ne cesse plus de stimuler ce réflexe, elle hypnotise pour ainsi dire la réflexion."
C'est exactement le cas du développement pavlovien du négationnisme climatique depuis trois ou quatre ans en France dans les milieux sectaires.
Écrit par : cumlibro, | 07/12/2009
à Damien Etienne Thiriet
> O combien vous avez raison! Et pourtant au début du renouveau charismatique (je veux dire quand je l'ai connu avec l'Emmanuel dans les années 80), il y avait une vraie universalité! Je me souviens d'un syndicaliste de gauche (cgt je crois) témoignant à la veillée à Paray, de la beauté de sa foi et de son engagement social: nous les avons perdus en chemin, hélas, et je me souviens d'amis exprimant leur malaise parce qu'ils se sentaient mis à l'écart de nos tribus cyrillus... Qu'on arrête d'ignorer à la sortie de la messe dominicale ceux qu'on ne retrouve pas aux réunions scoutes ou au bridge: option préférentielle pour les "pauvres"(notion toute relative): c'est dans nos églises et nos mouvement qu'elle doit commencer, ou nous allons mourir de consanguinité(il y a déjà des signes alarmants de dégénérescence chez certains) !
Écrit par : Josnin, | 07/12/2009
@ Josnin
> En même temps, tous les membres de la communauté de l'Emmanuel que je connais ont en commun, (en plus il est vrai d'un certain goût vestimentaire) le "réflexe" de sauter sur chaque nouvelle encyclique et de se former pour bien la comprendre. Je ne pense pas que ce soit eux qui soient les plus réfractaires à devenir "écolo-cathos"...
Écrit par : Louve, | 08/12/2009
L'EMBOURGEOISEMENT DU MILIEU CATHOLIQUE FRANCAIS
> à Louve - Excusez-moi si je me suis mal exprimée: la communauté de l'Emmanuel est un très beau fruit du renouveau pour l'Eglise; c'est l'attitude (non consciente) communautariste de nombre de catholiques pratiquants engagés, que ce soit à l'Emmanuel ou ailleurs, que je déplore, si bien que d'autres chrétiens, attirés aussi par les communautés vivantes, du renouveau ou autres, ne s'y sont finalement pas retrouvés pour de mauvaises raisons, et aujourd'hui ils manquent. Le terrain de l'écologie comme celui du social est l'occasion de transcender de nouveau les clivages sociaux: (ainsi l'Action catholique, encore présente chez nous dans la région Nord-Pas-de-Calais, sensibilise ses jeunes depuis longtemps au commerce équitable), beaucoup de chrétiens "dormants" pourraient se réveiller si dans nos paroisses et nos mouvements nous mettions en avant ces sujets, tel ce collègue de gauche, se référant avec émotion à l'abbé Lemire, Marc Sangnier et Rerum Novarum, étudiés du temps de la JEC,disant ne plus se retrouver dans l'Eglise d'aujourd'hui: nous avons besoin d'eux! Cessons de voir la paille...: qu'est-ce qui est moins chrétien, n'être pas d'accord sur la condamnation de la pilule (et s'habiller "kéké") ou être à la tête d'une entreprise de pesticides (et s'habiller "vicomte ...")?Mettre ses enfants à l'école laïque (et être supporter du RC Lens) ou faire travailler via sa société d'import export des enfants chinois (et pratiquer le golf)? Tous pécheurs en recherche de cohérence de vie, mais avant tout tous frères: il nous faut, je crois, tout faire pour retrouver ces brebis égarées ou marginalisées par notre suffisance de classe si nous voulons renouer avec un vrai catholicisme populaire, social et serviteur de la Création.Ou bien, quand le Père les ramènera en dansant de joie, c'est nous qui seront jaloux!
Écrit par : Josnin, | 08/12/2009
"LE VRAI MOBILE"
> Le vrai mobile de l'écolophobie n'est pas à chercher dans ce qu'est l'écologie ni même dans les excès de l'alerte climatique. La droite et l'extrême droite haïssaient l'écologie bien avant qu'on commence à parler de réchauffement climatique.
La vraie raison de l'écolophobie n'est pas non plus dans le malthusianisme d'une partie des écologistes : le malthusianisme existe aussi chez une partie des anti-écologistes. Le malthusianisme (doctrine libérale d'origine) ne vient pas de l'écologie. Il vient de la société actuelle.
La vraie raison de l'écolophobie c'est tout bête : c'est la haine anti-gauche. Les écolophobes disent que l'écologie prise au sérieux et appliquée (ils appellent ça "écologisme") est "de gauche" donc à abattre, car "la gauche" de leur fantasme est une espèce nuisible. "Combattre la gauche" est leur seule raison de croire en eux-mêmes car ils ne savent pas se définir autrement que "contre". (Sauf ceux qui prétendent annexer le catholicisme : prétention contre-nature parce que le catholicisme est chrétien, eux non). Ce sont des gens qui ne se sont jamais consolés de la disparition du communisme soviétique : lui "résister" (?) était leur raison d'être à leurs propres yeux. Ils croient lui trouver un remplaçant avec "l'écologisme". C'est idiot, donc ça marche dans un milieu incapable de réfléchir.
Écrit par : nycto, | 12/12/2009
QQ réflexions sur les commentaires qui précèdent.
1- Je crois que les blogs que vise PdP relèvent bien plus (comme aurait dit René Rémond) de la droite "légitimiste" que de la droite "orléaniste". C'est-à-dire que leur souci est moins de défendre le libéralisme (auquel ils s'opposent même souvent) que des "valeurs" (qu'ils confondent à tort avec le catholicisme où elles sont certes importantes mais pas centrales). Oserais-je suggérer - horresco referens à leurs yeux - que le Dieu rigoriste qu'ils reflètent me paraît souvent bien plus musulman que catholique :) André Frossard (ou était-ce Rémi Brague ou Jean-Luc Marion, en tout cas un auteur que j'apprécie) parlait à leur sujet de "cette vielle droite qui n'a toujours rien compris".
Ceci dit, il me semble que le reste des catholiques - en particulier ceux prompts à leur manifester du mépris - ont un sérieux examen de conscience à faire pour comprendre pourquoi ils ont pu prendre autant de place sur certains des combats les plus impopulaires (et donc risqués) comme celui concernant l'avortement.
2- A mon avis, Nycto n'a qu'en partie raison de voir dans leur opposition à l'écologie une réaction d'abord contre la gauche. (Pour être clair, je précise que je considère cette écolophobie comme mauvaise. Mon chemin sur ce point, grâce en bonne part à ce blog, a plus ou moins suivi celui que décrivait ici Guillaume de Prémare.)
Ceci étant dit, si sur des sujets de société importants, la gauche suscite le rejet, ou simplement une grande méfiance, elle a d'abord à s'en prendre à elle-même. Quand on parle de respect de la vie, de famille, de moeurs mais aussi de racines historiques ou d'éducation, force m'est de constater que ces dernières décennies la gauche a assez systématiquement été - et en bloc - du mauvais côté (et par là, j'entends tout simplement: en totale contradiction avec l'enseignement de l'Eglise). Et ce, en général, avec une agressivité et un mépris pour la pensée catholique des plus déplaisants (cet état de fait mériterait d'ailleurs d'être un peu plus analysé, car il me paraît difficile de l'attribuer au seul "libéralisme").
On me dira avec raison que la droite n'a souvent pas valu mieux. Certes et sur ces questions, plus la droite est libérale (orléaniste pour poursuivre le fil) plus elle est nuisible en général. Du moins est-ce à droite (et au centre droit) que l'on trouve encore, sur ces questions, quelques poches non-négligeables de résistance.
Mais si je ne partage qu'en partie l'opinion de Nycto, c'est qu'il me semble qu'au-delà de la gauche, ce qui est rejeté ici ce sont les grandes institutions internationales (ONU, Europe etc ...) qui sont surtout de gauche dans la version boboïde-caviar néo-libérale. Et qu'ici aussi, par leurs combats souvent caricaturalement anti-chrétiens et politiquement corrects (qu'on songe encore récemment à l'affaire des crucifix italiens), elle portent une lourde responsabilité dans la méfiance a priori que leurs initiatives inspirent.
3- A Josnin et Damien Etienne Thiriet. Je suis belge mais avec pas mal d'ami français. Et je vous trouve injustes dans votre description du catholicisme français "bourgeois". Croyez-moi tout d'abord, les libéraux purs et durs ne sont plus cathos depuis longtemps - le rester présente bien plus d'inconvénients que d'avantages pour faire de l'argent.
C'est un peu trop facile de reprocher à ceux qui tiennent encore bon dans leur foi d'être ce qu'ils sont (oui, ils sont souvent d'un certain milieu, avec certaines habitudes et façons de faire - mais n'est-ce pas notre lot à tous?) et d'impliciter que, si d'autres parties de la population se sont éloignées de la foi, c'est à cause de leur manque d'ouverture.
Je trouverais pour ma part plus intéressant de comprendre ce qui fait que chez eux, la foi tient encore. Heureusement d'ailleurs - puisqu'à vous en croire, ils représentent trop le catholicisme français, on peut en déduire que s'ils n'étaient plus là, il ne resterait presque plus rien. Par ailleurs, j'en connais un bon peu qui cadrent assez bien avec la description que vous en faites (manières, habillement, goût de la tradition - sur le plan de la liturgie soi-dit en passant, ils sont parfaitement en phase avec le Pape - etc ...) et qui ont choisi une vie d'engagement sans grandes espérances pécuniaires.
Écrit par : Luc, | 13/12/2009
à Luc,
> Votre réponse est très intéressante et j'y adhère largement. A quelques nuances près :
- dire "légitimisme" me paraît faire trop d'honneur aux ultra-cathos français. Ils se croient souvent de cette mouvance en effet, mais sont largement entachés, sans même s'en rendre compte, de quelque chose qui est aux antipodes du tempérament légitimiste (traditionnellement empreint de générosité) : l'extrêmedroitisme ethnicisant, attitude sordide. D'où leurs réflexes : applaudir la hideuse "soupe au cochon" des identitaires, faire une fixation maladive sur l'immigré, etc.
- Bien sûr on connaît beaucoup d'hommes et de femmes des milieux bourgeois français qui vouent leur vie à l'évangile, Dieu les bénisse. Mais leur existence ne supprime pas le problème : la tendance dominante du milieu à confondre ses réflexes mentaux avec la religion. D'où surdité envers les dimensions "révolutionnaires" de Caritas in Veritate et envers les appels écologiques des papes. (Surdité qui devient ahurissante aujourd'hui, de la part de gens qui se croient papistes).
- Sur l'eurogauche, vous avez bien sûr raison mais l'eurodroite ne vaut pas mieux. On a du mal à les distinguer, sauf quand il s'agit de bizness (et encore pas toujours)!
Écrit par : nycto, | 13/12/2009
@ nycto
> Moi aussi, j'aimerai nuancer votre propos. En tant que membre d'une vieille famille bourgeoise, je me sens concerné. Tout en acceptant comme vous cette dénonciation de la bourgeoisie, en même temps, je crois que cette dernière n'est pas tout-à-fait homogène. Il y a différentes "bourgeoisies", différents lieux de sociabilité bourgeois, et même différentes traditions familiales. La diversité ne se joue pas au seul niveau des individus.
Quant à la noblesse, elle s'est embourgeoisée.
Écrit par : Blaise, | 14/12/2009
réponse aux commentaires
> Qui aime bien châtie bien...Que ne voyez-vous que, si ce petit reste fidèle a été protégé jusque-là du relativisme ambiant et de la déchristianisation par grâce, ce n'est pas pour rester bien au chaud entre soi(oui c'est vrai,qu' on est bien entre gens bien!), mais pour partir audacieusement à l'évangélisation...de ce qui en nous ne l'est pas encore d'une part, de ceux qui sont autour de nous et que nous n'avons pas choisis, d'autre part.Pour reprendre le bienheureux Ozanam:"aux barbares!"
Écrit par : Josnin, | 14/12/2009
Les commentaires sont fermés.