07/05/2009
Le pape Benoît XVI en Israël - Le dossier de presse, pour comprendre les enjeux du voyage
A lire sur : http://www.urgencecomcatho.com/ et http://www.zenit.org/article-20888?l=french
+ un exemple de brouillage médiatique :
Dépêche d'aujourd'hui:
<< Benoît XVI entame une tournée d'une semaine au Proche et Moyen-Orient vendredi, sur les traces de son prédécesseur Jean Paul II en 2000. Mais cette fois le pape, qui se veut le "pèlerin de la paix", se rend dans une région troublée où il s'est attiré la colère des juifs et des musulmans par certains propos et décisions. Le souverain pontife sera vendredi à Amman, en Jordanie, puis à Jérusalem lundi, dans un camp de réfugiés de Bethléem en Cisjordanie mercredi, à Nazareth jeudi prochain, et regagnera Jérusalem vendredi 15. Le voyage sera ponctué de rencontres avec des responsables de chaque pays ou territoire visité, de visites dans des sites bibliques ou de mémoire, et de célébrations religieuses. Jean Paul II en avait fait autant mais le contexte était différent: avocat du dialogue entre les religions, Karol Wojtyla, qui avait grandi en Pologne dans l'ombre d'Auschwitz et lutté contre le totalitarisme communiste, avait prié devant le Mur des lamentations à Jérusalem et laissé une note demandant pardon pour l'antisémitisme des chrétiens. Aujourd'hui, c'est un pape allemand qui trône au Saint-Siège et, en quatre ans, il s'est déjà aliéné bon nombre de juifs et musulmans avec des propos portant par exemple sur la violence et l'islam, en levant l'excommunication d'un évêque intégriste négationniste, en redonnant droit de cité à une messe qui appelle à la conversion des juifs, ou en rendant hommage au soutien de Pie XII aux juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que les juifs l'accusent de ne pas avoir agi contre le génocide.
Par ailleurs, la paix semblait à portée de main entre Israël et les Palestiniens quand Jean Paul II est venu, alors qu'aujourd'hui le dialogue se trouve dans l'impasse.
Le porte-parole du Vatican, Mgr Federico Lombardi, affirme cependant que la seule venue de Benoît XVI est "un signe d'espoir". "J'y vais en pèlerin de la paix", a déclaré Benoît XVI, déplorant que cette région du monde soit marquée par "la violence et l'injustice". L'étape jordanienne sera sa première visite dans un pays arabe, mais il s'était rendu en Turquie, pays laïque à majorité musulmane, il y a trois ans. A Amman, les puissants Frères musulmans exigent qu'il présente de nouvelles excuses pour un discours de septembre 2006 dans lequel il citait un texte médiéval critiquant les enseignements "mauvais et inhumains" du prophète Mahomet. Le souverain pontife s'est déjà déclaré "profondément désolé" et a pris ses distances avec le passage cité. "Nous ne pouvons pas continuer de répéter les mêmes mises au point jusqu'à la fin des temps", a déclaré Mgr Lombardi à l'Associated Press Television News. La visite de Benoît XVI et sa rencontre avec des dirigeants musulmans à la plus grande mosquée d'Amman pourrait calmer les esprits.
En Israël, le pape a également suscité des tensions. Sa condamnation ferme de l'antisémitisme et son admission des erreurs du Vatican ont toutefois un peu atténué l'impact de la réintégration de l'évêque négationniste Richard Williamson. Selon Mgr Lombardi, les rabbins récemment reçus au Vatican "étaient très contents et ont dit qu'un malentendu était peut-être une bonne occasion de mieux se comprendre". Quant à la controverse concernant Pie XII, tout le monde y pensera lors de la rencontre avec un groupe de rescapés de la Shoah au mémorial Yad Vashem de Jérusalem. Des leaders juifs soulignent cependant que Benoît XVI, s'il a fréquenté les Jeunesses hitlériennes et l'armée avant de déserter peu avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, quand il était encore le jeune Joseph Ratzinger, a déjà visité des synagogues. Le rabbin David Rosen, une des voix les plus écoutées en Israël sur le dialogue interreligieux, le décrit plutôt comme un ami des juifs et estime que les divergences de vues portent "plus sur la forme que sur le fond".
Pendant toute sa tournée, Benoît XVI prononcera ses discours en anglais, a précisé Mgr Lombardi, ce qui évitera de froisser qui que ce soit, en parlant par exemple allemand. Ce voyage lui donnera l'occasion de soutenir les chrétiens, qui sont nombreux à fuir la région à cause de la violence et de la crise économique. Benoît XVI doit rencontrer des chrétiens irakiens réfugiés en Jordanie et des représentants de la petite communauté catholique de Gaza à Bethléem. Israël autorisera probablement les catholiques de la Bande de Gaza à se rendre en Cisjordanie pour la messe à Nazareth. AP >>
Comparer cette dépêche avec : 1. les éléments factuels du dossier de presse d'Urgencecomcatho (le blog d'infos de Médias & Evangile), 2. tout ce que notre blog a mis en lumière après l'affaire de Ratisbonne (son effet positif sur les intellectuels et certains dirigeants du monde islamique). Il en ressort que le tropisme médiatique revient sans cesse en deçà de ces informations... Mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras : au contraire, c'est un motif d'acharnement pour ceux qui ne se résigneront jamais au brouillage.
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18:26 Publié dans Terre Sainte | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christianisme
Commentaires
RESPONSABILITE COLLECTIVE DU BIEN COMMUN
> Un chrétien qui voudrait ignorer la nécessaire sollicitude pour les migrants devrait arracher des pages de l'Evangile pour y parvenir. L'accueil de l'étranger est une valeur évangélique forte.
A mon sens, ceci n'interdit pas d'appréhender également les questions migratoires sous l'angle du bien commun et de l'intérêt national. La préservation par une société des intérêts de ses membres n'est pas quelque chose d'immoral. N'oublions pas que la DSE promeut, parmi ses grands principes, la "responsabilité collective du bien commun."
Il ne peut y avoir, d'un côté ceux qui sont chargés de défendre les étrangers et les sans papiers, et de l'autre ceux qui sont chargés de régler les questions au plan politique.
Je sais que la mode est à la dissociation de l'éthique de conviction et de l'éthique de responsabilité, les uns agissant selon la première, les autres selon la seconde.
Cette dissociation me semble précisément contraire à l'éthique et contraire à la DSE.
Écrit par : Guillaume | 07/05/2009
OMBRES ET LUMIERES
> C'est d'un agacement et d'un tristesse que de toujours mettre ce pape en ligne de mire. On retiendra que ce manichéisme médiatique balaie toute la subtilité et la complexité de la vie d'une personne et a pour conséquence, auprès des lecteurs, la difficulté de pardonner si il y a erreur (et pour le cas de Benoit XVI, je le défend ardemment même si il ne me séduit pas du tout).
Le pardon se retrouve dans les oubliettes et c'est, à mon avis le plus grand malheur de l'Occident.
Sur ce voyage, je vois déjà la prochaine attaque médiatique venir (je ne le souhaite vraiment pas), je vois encore certains politiques se payer le pape, et pire encore, certains catholiques tièdes qui découvrent commme par magie les positions de leur Maison.
Par ailleurs, de mon point de vue, ces moments d'ombre apportent un peu de lumière dans une vie de chrétien: c'est dans ce genre de instant qu'on se retrouve dans l'obligation d'affirmer notre credo et plus particulièrement notre fidélité débridée envers l'Eglise. Souhaitons au pape un bon voyage...
Écrit par : Vérusophe | 08/05/2009
NATURELLEMENT
> C'est un comportement typiquement politico administratif de persévérer dans une idée jusqu'à convaincre l'opinion ou les tribunaux (Cf. Coupat, Outreau, Azf, etc.).
Si l'Allemagne a inventé le ministère de la propagande, la France démontre qu'elle n'en a pas besoin. Elle fait cela naturellement.
Écrit par : Qwyzyx | 08/05/2009
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