11/04/2009
Des catholiques fiers et inquiets
Fiers d’être disciples du Christ, inquiets de ne pas l’être assez :
Hier à Notre-Dame de Paris, à partir de dix heures du matin, une foule innombrable est venue vénérer la Couronne d’épines relique de la Passion du Christ. Foule de tous les pays. Foule parisienne aussi : toutes classes, tous âges et tous styles confondus. Cette diversité a dû impressionner les journalistes s’il en est venu : on était loin de l’image conventionnelle du milieu catho. A trois heures de l’après-midi, le chemin de la croix (lu mais non « processionné » : trop de monde) était celui de Claudel : un texte âpre, direct, frappant l’auditeur au corps. A la tombée du jour, pour l’office célébré par le cardinal Vingt-Trois, la cathédrale était pleine à craquer. Liturgie puissante : ouverte dans le fracas des gongs, déployée avec le rite des cierges éteints un à un pendant que les lecteurs chantent le récit de la Passion selon saint Jean. Ensuite, la série des grandes prières du Vendredi Saint. Dont celle qui attire les attaques mécaniques de la presse : la prière pour les juifs…
La presse pourrait aisément vérifier ce que dit cette prière : pleine de respect envers « le peuple à qui Dieu a parlé le premier », elle souhaite qu’il progresse dans la fidélité à cette alliance et accède à « la plénitude de la rédemption ». On ne peut critiquer cette prière que si l’on rejette a priori :
- l’idée que Dieu ait parlé aux hommes ;
- l’idée que des hommes croient en Dieu ;
- l’idée qu’il y ait une rédemption (un salut pour les hommes et la Création entière) ;
- et l’idée que cette rédemption ait une « plénitude », ce qui est le cœur de la foi chrétienne.
Critiquer cette prière revient à condamner à la fois le judaïsme et le christianisme.
Cette intolérance n'est pas forcément volontaire. Elle vient – chez beaucoup de commentateurs – d'une absence d’information sur la nature de la révélation judéo-chrétienne. Ils doivent parler d’une religion qu’ils ignorent, ou qu’ils identifient à ses membres caricaturaux - il en existe comme partout (et ils cherchent toujours les caméras).
La seule réponse catholique à cette méconnaissance n'est pas l'anathème, attitude qui serait risible aujourd'hui. Elle consiste à aborder la méconnaissance face à face, mais raisonnablement, calmement, aimablement ; en chrétiens fiers et inquiets : fiers d’être les disciples du Christ, inquiets de ne pas être assez disciples pour montrer à tous ce qu’est - en réalité - le christianisme.
C’est à quoi nous appelle la septième des grandes prières du Vendredi Saint :
Prions pour ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ : demandons qu’à la lumière de l’Esprit Saint, ils soient capables eux aussi de s’engager pleinement sur le chemin du salut.
Dieu éternel et tout-puissant, donne à ceux qui ne croient pas au Christ d’aller sous ton regard avec un cœur sincère, afin de parvenir à la connaissance de la vérité ; et donne-nous de mieux nous aimer les uns les autres et d’ouvrir davantage notre vie à la tienne, pour être dans le monde de meilleurs témoins de ton amour… »
Voilà le langage du christianisme catholique.
En écoutant le président des évêques de France hier dans la cathé-drale de Paris, la foule s'est sentie fière de cette Eglise chrétienne dont le Seigneur est « devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel » [2]... Il s’agit d’obéir à Lui [3], non à nos propres réflexes. Ainsi nous ne serons plus inquiets, mais « avançant avec une pleine assurance vers le Dieu tout puissant. »
10:28 Publié dans Témoignage évangélique | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : christianisme
Commentaires
MONTMARTRE
>J'étais hier au chemin de croix de Montmartre, en début d'aprés-midi, également présidé par le Cardinal Vingt-Trois. Là aussi une foule nombreuse, colorée et socialement diversifiée. Un grand recueillement se percevait.
Écrit par : Renaud | 11/04/2009
INFO
> France Info à 12 h 26 a signalé les baptêmes d'adultes dans les veillées pascales de ce soir, sans critique et en précisant que c'est le couronnement de deux ans de formation et de découverte de la foi catholique.
Écrit par : rembar | 11/04/2009
3000 BAPTEMES D'ADULTES EN FRANCE
ROME, Vendredi 10 avril 2009 (ZENIT.org) - En France, demain soir, au cours des Vigiles pascales, 2 931 adultes et adolescents - soit un peu plus que les années précédentes - recevront le baptême dans l'Eglise catholique. C'est aussi la tradition de la veillée pascale à Saint-Pierre de Rome que le pape baptise des adultes de différents pays.
« A l'origine de cette démarche, une conversion comme celle de Saint-Paul appelée à bouleverser leur vie et donner de l'élan à l'Eglise », indique la conférence des évêques de France (CEF) qui souligne : il s'agit d'un chemin de liberté.
Dans le diocèse de Paris, ce sont environ 300 adultes et 100 adolescents qui seront baptisés dans la nuit de Pâques.
Ces catéchumènes « ont vécu le Carême comme un chemin vers le baptême et seront, après un parcours d'un à deux ans, baptisés à Pâques », explique la CEF.
Accompagnés de leur parrain, les catéchumènes seront également entourés, dans ce moment de joie, des communautés paroissiales. Parmi eux, une large majorité de femmes et une part très importante de jeunes adultes.
Une conversion qui a bouleversé leur vie
Pour parler de ces catéchumènes baptisés en 2009, Mgr Boulanger, évêque de Sées et membre de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat, et Sœur Béatrice Blazy, responsable du catéchuménat au sein du Service de la catéchèse et du catéchuménat à la Conférence des évêques de France, soulignent l'étape souvent fondatrice de leur démarche : une conversion qui est venue bouleverser leur vie et qui aura des répercussions au delà. A l'image de Saint-Paul, que les communautés chrétiennes commémorent cette année, dont la conversion a été à l'origine de l'essor de l'Eglise.
« Si l'expérience de conversion a des répercussions sur la vie des personnes, elle en a tout autant sur la pratique religieuse d'une époque. Se convertir aujourd'hui comme hier, a une portée d'actualité et un impact dans la vie du monde », ajoute Sœur Béatrice Blazy.
« A l'origine de leur conversion, on trouve la recherche de sens, d'authenticité, un événement marquant, deuil, naissance mariage, la rencontre d'autres chrétiens... Une démarche qui, à ses débuts, ne porte pas de nom et qui progressivement va s'orienter « Ils se tournent vers quelques chose qu'ils ne nomment pas. Plus tard ils parleront d'une présence et y reconnaîtront Jésus le Christ et la présence de Dieu dans leur vie », témoigne Mgr Boulanger.
Un chemin de liberté
« La foi change complètement leur manière de voir le monde, le sens de l'existence, l'importance des relations... Ils se situent progressivement comme croyants, avec des convictions, de nouvelles valeurs, des opinions à communiquer... », souligne Sœur Béatrice Blazy.
Au-delà, continue le communiqué de la CEF, c'est aussi un chemin de liberté sur lequel ils se sont engagés : les catéchumènes découvrent une « altérité fondatrice de leur foi », et en même temps une « capacité de liberté » qui les rend acteurs de leur vie. Ils découvrent aussi que vivre en chrétien est un choix et qu'on le devient par l'expérience initiale d'une première conversion. Ils expérimentent alors leur nouvelle appartenance à la longue filiation qu'est l'Eglise depuis Jésus Christ.
Écrit par : De Zenit / | 11/04/2009
LA COURONNE D'EPINES
> Cher Patrice, à propos de la couronne d'épines, qu'en est-il de son authenticité, de son histoire? Comme vous êtes chevalier du Saint Sépulcre, pouvez-vous m'en dire un peu plus sur cette relique ? Je ne trouve pas de renseignements fiables. Merci d'avance.
vf
[ De PP à VF - Sur l'antiquité de la Couronne (et non son authenticité, chose impossible à établir), les données historiques essentielles sont résumées sur le site de Notre-Dame de Paris. Les voici :
"Parmi ces reliques, la Sainte Couronne est, sans doute, la plus précieuse et la plus vénérée. [...] Elle est porteuse de plus de seize siècles de prière fervente de la chrétienté.
Saint Jean rapporte que les soldats romains, dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saint, se moquèrent du Christ et de sa Royauté en le coiffant d’une couronne garnie d’épines (Jean 19, 12).
La couronne déposée à la cathédrale de Paris est un cercle de joncs réunis en faisceaux [...] C’est sur ce cercle tressé, d’un diamètre de 21 centimètres, que se trouvaient les épines. Ces dernières ont été dispersées au cours des siècles par les dons effectués soit par les empereurs de Byzance, soit par les rois de France. On en compte 70, de même nature, qui s’en affirment originaires.
L’allusion faite à la Couronne d’épines et aux instruments de la Passion du Christ pendant les premiers siècles est déjà mentionnée dans les récits de pèlerins se rendant à Jérusalem au IVe siècle. En 409, saint Paulin de Nole la mentionne parmi les reliques de la basilique du mont Sion à Jérusalem. En 570, Antoine le Martyr la trouve exposée à la vénération des fidèles dans la Basilique de Sion. Vers 575, Cassiodore, dans son commentaire du psaume LXXV, s’écrie : 'À Jérusalem est la Colonne, là est la Couronne d’épines !' En 870, c’est encore à Jérusalem que Bernard le Moine la signalera.
Entre les VIIe et Xe siècles, les reliques seront progressivement transférées à Constantinople dans la chapelle des empereurs byzantins, en particulier pour les mettre à l’abri de pillages semblables à ceux subis par le Saint Sépulcre, lors des invasions perses. En 1238, Byzance est gouvernée par Baudouin de Courtenay, un empereur latin. En grande difficulté financière, il décide... de mettre les reliques en gage auprès de banquiers vénitiens pour en obtenir des crédits.
Louis IX, roi de France, intervient alors et dédommage les Vénitiens. Le 10 août 1239, le roi suivi d’un brillant cortège, accueille vingt-deux reliques à Villeneuve-l’Archevêque. Le 19 août 1239, la procession arrive à Paris ; le roi délaisse alors ses atours royaux, endosse une simple tunique et, pieds nus, aidé de son frère, porte la Sainte Couronne jusqu’à Notre-Dame avant de déposer l’ensemble des reliques dans la chapelle du palais. Pour les conserver, il édifie un reliquaire à leur mesure : la Sainte Chapelle.
Durant la Révolution française, les reliques seront déposées à la Bibliothèque nationale. A la suite du Concordat de 1801, elles seront remises à l’archevêque de Paris, qui les affectera le 10 août 1806 au trésor de la cathédrale où elles se trouvent toujours aujourd’hui.
Depuis lors, ces reliques sont confiées aux chanoines du chapitre de la basilique métropolitaine chargés de leurs vénérations, et placées sous la garde statutaire des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Depuis 2009, l'ordre du Saint-Sépulcre a reçu du chapitre le privilège d'avoir dans la cathédrale une chapelle (la chapelle axiale) où un nouveau reliquaire a été érigé.
L’année 2007 a également mis ces précieuses reliques au centre des relations œcuméniques entre catholiques et orthodoxes : SS Bartholoméos Ier, patriarche œcuménique et archevêque de Constantinople puis SS le Patriarche Alexis II de Moscou et de toutes les Russies, sont venus tour à tour vénérer les reliques.
La vénération de ces reliques présentées aux fidèles a lieu chaque premier vendredi du mois à 15h00, chaque vendredi de carême à 15h00, et le Vendredi Saint de 10h00 à 17h00.
Par cette pratique, les croyants s’unissent à la contemplation du Mystère Pascal qui est à la source de la foi en tant qu’expression d’un amour sans limites du Christ envers les hommes et de sa solidarité avec leurs souffrances."]
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Écrit par : vf | 11/04/2009
LA PRIERE POUR LES JUIFS
> La prière pour les Juifs du Vendredi Saint que critique la presse n'est pas celle en vigueur dans la liturgie rénovée par Paul VI que vous citez et qui est très belle, mais :
- la nouvelle formule imposée aux fidèles qui, par dérogation, sont autorisés à maintenir l’usage de l’ancien rite
"Prions aussi pour les juifs.
Que notre Dieu et Seigneur illumine leurs cœurs, pour qu’ils reconnaissent Jésus Christ comme sauveur de tous les hommes.
Dieu éternel et tout-puissant, qui veux que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, accorde, dans ta bonté, que, la plénitude des nations étant entrée dans ton Église, tout Israël soit sauvé. Par le Christ notre Seigneur."
(formule qui ne me paraît pas justifier les foudres injustes qui l'ont accueillie, même si on peut préférer la formule du missel de Paul VI)
Michel de Guibert
[ De PP à MG - La querelle faite à l'Eglise va plus loin : des médias accusent la liturgie du Vendredi Saint de "continuer à souhaiter la conversion chrétienne des juifs" quelle que soit la version de la prière : de la plus polémique (formule d'avant 1962, abolie par Jean XXIII) à la plus respectueuse (formule du missel de Paul VI)...
C'est cette dernière (Paul VI) qui fait autorité dans le peuple catholique à travers le monde.
Sur la prière de la forme "extraordinaire" (ancienne mais partiellement expurgée par Jean XXIII), il faut signaler deux choses : a) elle n'est lue aujourd'hui que d'une infime minorité de pratiquants, b) elle est en chantier, Benoît XVI ayant demandé qu'on achève de l'expurger ou qu'on la réécrive. Mais ceux qui alimentent la querelle (dans les deux camps extrêmes opposés) font semblant de ne savoir ni le point "a" ni le point "b". ]
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Écrit par : Michel de Guibert | 11/04/2009
ILLEGAL ET ILLEGITIME
> A remarquer que si des intégristes n'avaient pas eu l'idée de réimprimer illégitimement un vieux missel d'avant 1962, jamais les médias hostiles n'auraient eu cet argument de dire que les prières du Vendredi Saint étaient antisémites. (Car c'est à ce moment là que leur campagne a commencé à partir du Canard enchaîné). En plus, cette réimpression était illégale aux yeux de l'Eglise puisqu'elle ne tenait pas compte de la réforme du rite tridentin par le pape Jean XXIII qui avait entre autres supprimé la formule polémique sur les juifs !
Si les intégristes n'existaient pas, les cathophobes les inventeraient.
Écrit par : Fulup | 11/04/2009
BON SENTIMENT
> Oui à ce que dit Fulup mais à une énorme diffférence près : même l'oraison obsolète d'avant 1962 n'était pas antisémite. Souhaiter que des juifs se convertissent au Christ, c'est plutôt un "bon sentiment" de la part de ceux qui aiment le Christ ! Les nazis n'aimaient pas le Christ et ne voulaient pas convertir les juifs, ils voulaient les tuer.
Écrit par : bohu | 11/04/2009
Mgr VINGT-TROIS
> Mgr Vingt-Trois parle en "patron" effectif. Langage clair et précis. Il faut faire bien attention à ce qu'il dit. Quand il parle de la campagne contre Benoit XVI, il parle précisément de l'affaire africaine ; il ne parle pas de l'affaire de Recife qui ne concernait en rien le pape, c'est le moins qu'on puisse dire !
Écrit par : Jean-Pierre Huveau | 11/04/2009
QUESTIONS DE VOCABULAIRE
> A propos des juifs il me semble plus juste de parler d'illumination que de conversion, puisqu'ils sont déjà entièrement tournés vers le Christ, même s'ils ne le reconnaissent pas en Jésus. Conversion signifie précisément que l'on n'était pas tourné vers lui. Cf la belle image employée par St Paul du voile qui les empêche de reconnaître le Christ en Jésus. A noter d'ailleurs qu'au Vatican les relations avec le Judaïsme dépendent du secrétariat pour l'unité des chrétiens, et non de celui des relations avec les religions non chrétiennes.
Pour ce qui est de l'ancienne formule du missel, la formule latine controversée parle de juifs "perfides". Il me semble que la formule n'est pas antisémite, "perfides" ayant en latin un sens impliquant ne pas être dans la foi. Par contre il me semble probable qu'un certain anti-judaïsme latent chez des chrétiens a précisément donné au mot en français une connotation péjorative, précisément parce qu'il était attribué aux juifs, qu'il n'avait pas forcément à l'origine.
Pour ma part j'aime beaucoup l'oraison actuelle, et c'est évidemment pour nous une preuve d'amour que de désirer pour les juifs l'accueil de la plénitude de la Révélation. Je n'ai jamais entendu un juif d'ailleurs s'en offusquer. Pour cela il faut ne pas être un homme de foi !
Écrit par : Arnaud de Guibert | 12/04/2009
A Arnaud:
> selon le Gaffiot, "perfides" peut se traduire par "perfide" (!) ou "sans foi" et dans d'autres cas par "mauvaise foi" ou "trompeusement", "traîtreusement". Je pense que ce sont ces sens différents selon le cas ou le genre qui ont pu entraîner l'antijudaïsme de certains chrétiens, sur un plan religieux car les origines sociales ou économiques de l'antijudaïsme ne manquent pas.
Écrit par : vf | 12/04/2009
D'ACCORD
> Tout à fait d'accord avec vous, cher Arnaud de Guibert ; je trouve très belle cette nouvelle prière pour les Juifs du Vendredi Saint, la préférant de loin aux autres formules, et je partage aussi votre réflexion sur le contre-sens souvent fait sur l'ancienne formule (Pie XII lui-même avait dit qu'il fallait comprendre "perfidis", non comme "perfide", mais comme "n'ayant pas la vraie foi", autrement dit pas la plénitude de la Révélation).
Cela dit, la nuance me paraît faible entre conversion et illumination.
Si j'en crois le psalmiste, le lien est établi entre la notion de conversion (se tourner vers) et d'illumination (sur lequel la lumière brille) ; ainsi nous chantons :
"Tournez vous vers le Seigneur et vous serez illuminés"
Dans une autre traduction, on dit (ou chante) :
"Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage"
(Psaume 33, 6)
Écrit par : Michel de Guibert | 12/04/2009
D'UN EVANGELIQUE
"Prions pour ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ : demandons qu’à la lumière de l’Esprit Saint, ils soient capables eux aussi de s’engager pleinement sur le chemin du salut.
Dieu éternel et tout-puissant, donne à ceux qui ne croient pas au Christ d’aller sous ton regard avec un cœur sincère, afin de parvenir à la connaissance de la vérité ; et donne-nous de mieux nous aimer les uns les autres et d’ouvrir davantage notre vie à la tienne, pour être dans le monde de meilleurs témoins de ton amour…" : "Voilà le langage du christianisme catholique".... Mais n'est-ce pas le langage du christianisme tout simplement ? Il est vrai que nous les évangéliques nous aurions mis "péché" et "repentance" dans cette prière......Ah vous savez...les traditions, même chez nous !
Amitiés
[ De PP à P. - Excusez le double sens apparent du mot "catholique" dans ce passage de ma note. En fait, il ne s'agissait que d'une allusion aux querelles récentes autour du catholicisme. Je voulais dire : on ne peut revendiquer le label "catholique" sans avoir une attitude aimante et compréhensive envers l'incroyant. Ou plus précisément : l'agressivité tue l'évangélisation, donc le catholique ne doit pas être agressif (même quand il se croit agressé) ! ]
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Écrit par : Philippe | 13/04/2009
INFORMATION
> Je suis désolée d'apporter un bémol à votre enthousiasme mais une fois n'est pas coutume j'ai regardé le 20 h00 de TF1 pour montrer à mes enfants des images d'un chemin de croix à Jerusalem, Rome ou Paris... quelle fut ma déception de voir que le sujet fut expédié en une phrase (une brève référence à Rome) sans aucune image - le tout suivi d'un reportage sur les oeufs en chocolat ... Cette attitude de la première chaîne francaise est à la limite du désinvolte ... et nous montre l'indifférence méprisante des grands médias à l'égard de l'Eglise ...
cathy
[ De PP à C. - TF1 sans doute, mais d'autres médias, non... Il y a des manques ou des déformations mais aussi des choses exactes. Auc "communicants" catholiques de s'évertuer à ce que la dose de choses exactes dépasse la dose d'inexactitudes ! J'écoutais à l'instant, en ce matin de Lundi de Pâques, un long entretien de Mgr Vingt-Trois sur Radio Classique : excellent à tous points de vue ; le journaliste posait des questions judicieuses, le cardinal répondait à loisir et avec précision, c'était parfait ! Ne désespérons pas de l'époque. Nous sommes chargés de l'évangéliser. ]
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Écrit par : cathy | 13/04/2009
LA FIN DES CERTITUDES "NATIONALES"
> 1ère lecture de la messe du dimanche de Pâques : Actes 10, 34-43, Pierre chez le centurion.
Pierre, juif, fait ce qu’un juif pieux ne doit pas faire : entrer dans la maison d’un goy, ce qui rend religieusement impur.
Il y entre pour faire ce que les juifs chrétiens n’osaient pas encore faire : annoncer le Christ aux païens.
Pour ce double acte révolutionnaire, Pierre renonce à ses certitudes : les restrictions ancestrales (ne pas entrer chez un goy) et les restrictions plus récentes (réserver l’Evangile aux compatriotes juifs). Pierre renonce aux certitudes nationales. Il a beaucoup avancé depuis la Pentecôte dans la compréhension de la Loi et des prophètes : il a compris que l’Ecriture n’est pas donnée pour qu’on s’y enferme, mais pour qu’on soit les témoins de Dieu pour toute l’humanité. Et nous, sommes-nous les porteurs de cette Bonne Nouvelle ou les cerbères d’un code ?
Écrit par : Pierre-André Duguet | 13/04/2009
COMMUNIQUER
> Merci PP de votre réponse : je partage votre respect pour certains organes sérieux ... mais dans le monde de 2009, il me semble que la "communication" ne passe que marginalement par eux mais d'abord par le tapage orchestré ou reproduit par ces grands vecteurs commerciaux que sont les chaines comme Tf1.
Communiquer en disant la vérité me semble une bonne idée - si vous vous adressez à des journalistes de bonne foi (pas nécessairement catholiques mais soucieux de laisser toutes les thèses s'exprimer sans déformation).
Mais bien des médias sont inspirés par des principes différents : souci du sensationnel, du scandale (pour provoquer de l'audience car le scandale attire malheureusement)... et aussi copinage ou proximité idéologique (par idéologie je ne pense pas au marxisme mais plutôt aux tendances bo-bo ou "libérales-libertaires" fondées sur le laxisme ethique, la recherche du plaisir, l'argent-roi... bref le "bling-bling" qui me semble dominant chez TF1 - et qui par un incroyable paradoxe rejoint l'anticléricalisme du canard enchainé ou des marxistes purs et durs ...).
Cathy
[ De PP à C. - La cause principale de la désinformation est dans la logique de fonctionnement de la machinerie médiatique (rentabilité par le sensationnalisme, donc priorité aux scandales, authentiques ou fabriqués). Mais ceci ne doit pas servir d'excuse pour se replier dans un bunker d'amertume, ou pour aller crier des colères claniques dans la rue... Haïr en bloc les journalistes serait une pose d'émigrés de l'intérieur, non une démarche chrétienne, même quand ces journalistes sont hostiles. La démarche chrétienne est d'expliquer encore et toujours, inlassablement. "A temps et à contretemps", dit le Nouveau Testament. Ce sera sans fin ? Oui, ce sera sans fin. On est là pour ça.
ps/ Je n'ai pas de "respect" pour tel ou tel média ! Mais quand on se donne la peine d'expliquer en termes compréhensibles, le message peut passer. Chez certains. Pas chez tous. Pour le moment. ]
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Écrit par : Cathy | 14/04/2009
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