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27/03/2009

Les catholiques ont le devoir de communiquer : mais pas n’importe quoi, ni n’importe comment

Tâches nouvelles, responsabilités nouvelles :


 

 

 

Que la communication catholique soit défectueuse, c’est clair : l’actualité le montre (à coups redoublés) depuis la fin janvier.

Que les laïcs catholiques aient le devoir de communiquer avec tous, c’est une certitude théologique confirmée par Vatican II.

Que ce devoir doive s’accompagner d’une formation technique pour éviter les bourdes,  et d’un discernement moral pour éviter les infiltrations idéologiques, c’est une évidence confirmée par certains dérapages récents  – qui menacent de se reproduire.

Le message chrétien est communication. Comment est-il reçu ?  Mal, le plus souvent, de la part de la société ambiante. Il ne faut pas s’en étonner. C’est d’origine, nous dit le livre de la Sagesse de Salomon, 2, 1a, 12-22  (comment ne pas penser au lynchage médiatique du pape depuis dix jours ?) :

« Car ils disent entre eux, dans leurs faux calculs :

Que notre force soit la loi de la justice,

Car ce qui est faible s’avère inutile.

Tendons des pièges au juste, puisqu’il nous gêne

Et qu’il s’oppose à notre conduite…

Il se flatte d’avoir la connaissance de Dieu

Et se nomme enfant du Seigneur.

Il est devenu un blâme pour nos pensées,

Sa vue même nous est à charge ;

Car son genre de vie ne ressemble pas aux autres,

Et ses sentiers sont tout différents… »

 

Mais nous autres chrétiens, ne sommes-nous pas en partie responsables du malaise ambiant, quand nous cédons à la tentation du conformisme en nous montrant flous dans notre adhésion à la foi qui inspire l’engagement social de l’Eglise ? Ou quand nous cédons à la tentation inverse, celle du bunker, de la réticence à communiquer, soit par spiritualisme (mutisme et tour d’ivoire), soit par pose réactionnaire (« fi des médias et de nos contemporains ») ?

Notre mission est de témoigner à tous du salut en Jésus-Christ.  Cela ne mène pas à faire n’importe quoi : céder aux humeurs de clan en se hurlant catholiques, c’est « chercher sa propre gloire » (Jean 7, 18).  Personne ne sauve l’Eglise. L’Eglise sauve tout le monde.  Les laïcs qui veulent l’aider à communiquer, doivent veiller à communiquer la pensée de l’Eglise : non celle d’un clan.

Les temps qui s’annoncent seront ceux de l’engagement des laïcs. Donc, pour eux, d’une lourde responsabilité et d’une ascèse difficile : renoncer à leurs préjugés, se laisser transformer,  respirer avec l’Eglise universelle.

 

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Commentaires

SUR GLACE

> Difficile ascèse, oui, mais indispensable. Sinon on risque de justifier le proverbe hollandais:
"Quand l'âne se sent en joie
il va danser sur la glace
et se casse une jambe."

Écrit par : Sintjoris | 27/03/2009

> Et comment pensez-vous que cela va se mettre en place ? Dieu y pourvoiera

Écrit par : Annie | 27/03/2009

INTERROGATION

> Je voudrais tout de même formuler un petit reproche, ou à tout le moins exprimer une interrogation.
Le message chrétien n'est pas une abstraction. On juge un arbre à ses fruits et il serait donc naturel que l'efficacité de l'approche chrétienne dans la lutte contre le SIDA puisse s'observer concrètement.
Pourquoi dès lors ne pas donner d'écho aux confirmations que l'on peut trouver dans le monde scientifique aux propos du Pape.
Sans cela, sans cette preuve par les faits que notre message n'est pas une simple abstraction idéalisante, nous ne serons simplement pas audibles par l'époque. Et elle aura raison. Le cardinal Bellarmin, face à Galilée, n'avait-il pas eu lui-même le courage de reconnaître "si ce qu'il dit est vrai (que c'est la Terre qui toure autour du Soleil) alors nous devons reconnaître que nous avons jusqu'ici mal compris comment interpréter la Bible" (je cite de mémoire). Et ce faisant, la théologie avait progressé.
Le fait est simplement que ces confirmations, dans le cas qui nous occupe, il me semble on peut les trouver en cherchant un peu.
Vous retenez-vous d'aborder le sujet sous cet angle (ce ne serait tout de même pas compliqué de simplement mentionner le soutien apporté au Pape par une éminence de Harvard) parce que vous considérez, personnellement, n'avoir pas les compétences voulues pour vous aventurer dans ce domaine? Et qu'il est préférable sur ces sujets de ne rien dire plutôt que de prendre le risque de se tromper? Ce que je pourrais très bien comprendre. Ou sinon quoi?
Comprenez-moi: j'insiste parce que ce sujet me tient terriblement à coeur et que le Belge que je suis ne peut accepter de rester les bras croisés à l'idée que son Parlement National va voter une motion critiquant le Pape. Nous sommes nombreux à ne pouvoir accepter cette idée et à nous demander comment réagir tout en étant conscients de nos limites. Et je suis pour ma part preneur de vos conseils.
Bien à vous.
Luc Léonard

[ De PP à L. - Voyez ce qui est arrivé à Mgr Fort qui s'était lancé sur ce terrain avec les arguments que vous évoquez : il a dû se dédire dans les heures qui ont suivi sa déclaration.
Ce problème scientifique est extrêmement complexe, et on ne peut prétendre le résoudre à coups de "preuves matérielles". (Si on le fait, on se heurte à des données contraires brandies par des aréopages de sommités médicales : et alors on perd la partie aux yeux de l'opinion publique, qui en déduit que les catholiques disent n'importe quoi. ]

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Écrit par : Luc | 28/03/2009

AVOCATS

> Pour revenir aux déclarations de Mgr Fort, il aurait du rester sur le terrain éducatif des problèmes posés par la "manipulation" du préservatif (les gens qui l'utilisent alors qu'ils sont en plein défoulement alcoolique ou stupéfiant ont-ils encore leur lucidité pour "installer" leur préservatif correctement) et non pas s'engager sur le terrain de la qualité du produit (sa porosité). Mais ceux qui ont fait des déclarations formelles dans ce dernier domaine (celui de la qualité du produit) ont bien eu raison de s'abriter derrière les normes NF, sinon ils risquaient d'accumuler des risques judiciaires sur leur tête (cf amiante, sang contaminé, nuage de Tchernobyl et autres où sont poursuivis longtemps après des experts qui avaient produits à l'époque des expertises imprudentes et les politiques qui les avaient suivis). Il en est de même pour la distribution généralisée de la pilule; on ne connaît pas l'avenir et Mme Aubry et d'autres seraient bien inspirés de constituer autour d'eux des "pools" d'avocats au cas où.

Écrit par : B.H. | 28/03/2009

ACCES A L'INFORMATION

> Quoi qu'il en soit, votre blog est un précieux relais de la communication. Grâce à vous, j'ai pu corriger les impressions reçues par mes élèves de terminale, persuadés que le pape avait excommunié la maman de la fillette brésilienne et scandalisés par cela et faire de même pour des amis, persuadés de la même chose (à cause d'un certain site) et convaincus que cette excommunication était légitime... Sans l'accès à l'information que vous avez permis, tout cela aurait été impossible... Il n'est pas évident pour tous, même de bonne volonté, (manque de temps, de clefs...) d'accéder à la parole de l'Eglise, merci de nous y aider.

Écrit par : Hubert | 28/03/2009

CONTENU

> On l'a déjà noté ici: la plupart des Français, journalistes en tête, n'ont plus aucune culture chrétienne. Indépendamment de la mauvaise foi et de la volonté délibérée de déformer, ne faut-il pas incriminer aussi le fait qu'on nous dispense depuis quarante ans une catéchèse sans contenu? L'Évangile ne se réduit à la bonne volonté et aux bons sentiments.

Écrit par : MG2 | 28/03/2009

A FOURVIERE

> la branche militante du lobby gay Act Up va perturber la messe de demain matin à la basilique de Fourvière alors que Mgr Barbarin sera présent... Ils tentent certainement de renouveler leur "coup d'éclat" de ND de Paris.Déjà, des mots d'ordre circulent parmi les jeunes. Que faire ? Tenter de convaincre, d'opposer des arguments ; ignorer, se taire ?
jOVANOVIC

[ De PP à J., lundi 30 (j'étais absent tout le week-end) - Le cardinal Barbarin a fait exactement ce qu'il faut faire : il a reçu certains des manifestants d'Act Up pour discuter avec eux et leur expliquer la vision chrétienne. Voilà la bonne réponse. Mais opposer des cris à des cris et jouer les vertus indignées, c'est inutile, voire contre-productif : c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire ! ]

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Écrit par : Jovanovic | 28/03/2009

A LA CONVERSION

> C'est toujours in fine un appel à la conversion.
"Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu."
(Jean 1, 11-12)

Écrit par : Michel de Guibert | 29/03/2009

LIEN

> Sur les aspects scientifiques de la question, je signale l'intéressant blog suivant:

http://albertbarrois.blogspot.com/

Écrit par : Luc | 30/03/2009

L'HIPPOPOTAME EST IRREFUTABLE

> Certains blogs "plus papistes que le pape" vous attaquent depuis l'affaire de Recife.
Ils croient qu'il faut nier la réalité pour défendre Benoit XVI. C'est piteux et même grave sur le plan intellectuel et moral. Cela les conduit à ignorer l'avis de la conférence des évêques brésiliens et l'article de Mgr Fisichella (deux prises de position faites pourtant en liaison étroite avec le pape), qui ont désavoué l'archevêque de Recife ; et, en sens inverse, à soutenir à mort cet archevêque de Recife, au lieu de reconnaître qu'il a mal agi ! Juste le contraire de ce qu'il fallait faire pour faire comprendre aux gens la compassion évangélique. il faut dire que l'idée même de compassion leur est étrangère, voire suspecte. C'est ce genre de jansénistes qui ont vidé la moitié des église françaises, avant que les progressistes vident l'autre moitié.
Claude-Jean

[ De PP à CJ - Ceux qui confondent le catholicisme avec leurs préjugés éprouvent le besoin de le manifester au monde sur le web ? chacune de leurs bourdes pachydermiques donne des arguments à la cathophobie, et c'est dommage pour l'Eglise. Mais ne perdons pas notre temps : il y a des tâches plus urgentes que de réfuter les hippopotames. Prions néanmoins pour eux : seul l'Esprit-Saint peut rendre généreux les sectaires, souples les psychorigides, et intelligents les mal-comprenants. ]

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Écrit par : Claude-Jean | 30/03/2009

TOUS

> Lire (sur le site du diocèse de Lyon) et écouter (sur RCF) ce que dit le Cardinal Barbarin :
« Que personne ne soit jugé, que tous soient aimés »
http://lyon.catholique.fr/?Que-personne-ne-soit-juge-que-tous

Écrit par : Ce que dit le cardinal Barbarin / | 30/03/2009

Pourquoi je garde confiance dans l’Eglise, par Marguerite Léna

> Alors que l’Église traverse une crise aux multiples symptômes (levée des excommunications et scandale Williamson, affaire de Recife, propos du pape sur le préservatif…), « La Croix » donne la parole chaque jour à une personnalité qui témoigne de ses raisons d’espérer

Lettres aux catholiques troublés 1/Marguerite Léna, philosophe, communauté Saint-François-Xavier

Nous voici, une fois encore, disciples d’un Seigneur crucifié et humblement ressuscité, sommés par le monde, ses jugements et ses statistiques, ses enquêtes et ses journalistes, de rendre raison de l’espérance qui nous habite. Une espérance qui n’a cessé de travailler l’histoire, depuis ce matin de Pâques où, renversant la mort, le Seigneur a renversé du même geste le magistère de l’opinion et la suffisance des bien-pensants. Mais une espérance confiée à nos mains fragiles, à nos consciences vulnérables, à nos gestes maladroits. Comment, dès lors, porter à la discrète lumière pascale les turbulences actuelles de notre Église ? Comment répondre à tous ceux que les récentes décisions ou déclarations de Benoît XVI, ou de tel ou tel évêque, ont troublés et parfois scandalisés ?

J’aimerais remonter en amont de ces réactions, vers ce lieu du cœur où se forment nos jugements, à ce point mystérieux de jonction entre âme et esprit, entre notre commune raison et notre conscience baptismale, ce point que seul peut atteindre et convertir le glaive de la Parole de Dieu (Hébreux 4, 12). Chrétiens, nous sommes convoqués à un discernement dans la lumière de la Parole ; chrétiens ou non, nous sommes convoqués à l’exercice de la raison dont la responsabilité essentielle se joue dans le domaine moral : distinguer le bien du mal, les chemins de vie des chemins de mort.

Aussi faut-il se réjouir que tant de voix se soient élevées contre le mensonge d’un prélat, mensonge triplement grave, d’abord comme mensonge, ensuite en raison de son objet, le drame effroyable de la Shoah, enfin en raison de son auteur, un évêque d’une Église dont la mission est justement de servir la vérité. Ou encore contre le formalisme juridique d’un autre prélat, oublieux de l’exigence fondamentale de tout droit, juger en tenant compte des circonstances, et de l’exigence encore plus forte du droit canonique, ne jamais exercer la justice indépendamment de la miséricorde. Et on aimerait pouvoir espérer que tous ceux qui se sont insurgés contre les paroles tenues par Benoît XVI dans l’avion qui le menait en Afrique l’ont fait par souci des vies humaines menacées et non par refus d’entendre les requêtes proprement éthiques de l’exercice humain de la sexualité.

Mais l’accusation est souvent une manière commode de se donner bonne conscience. Il faut donc aller plus loin. C’est l’Église qui a été mise en cause dans ces événements, et on ne peut le comprendre pleinement qu’en fonction de son propre mystère. Je dis bien son mystère, et pas seulement sa réalité sociologique. Son mystère : ce qui la fait reposer tout entière sur d’autres fondations que celles des institutions humaines ; ce qui la configure au Christ dont elle est le témoin ; enfin, et tout simplement, ce qui fait d’elle notre mère.

Si les chrétiens que nous essayons d’être se sont tellement émus devant ces divers événements, c’est peut-être parce qu’ils touchent, sous des formes bien différentes pour chacun d’eux, à ce mystère. Ainsi, le négationnisme, en blessant de plein fouet nos frères juifs, atteint en même temps l’Église, comme le rappelle la formule décisive de Vatican II : « Scrutant le mystère de l’Église, le Concile rappelle le lien qui unit spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d’Abraham » (Nostra ætate n. 4). Avec nos frères juifs, l’Église est gardienne du mystère d’Israël parce que Jésus de Nazareth en est inséparable. Sur ce point comme sur tous les autres, elle est héritière de Vatican II, elle en est la mémoire vive et indéchirable, dans la fidélité à l’Esprit Saint. Elle est gardienne du Concile parce qu’elle est gardienne de toute la Tradition qui la fait être.

Aux jours de sa vie terrestre, Jésus a pris un enfant, l’a placé près de lui au milieu des disciples, et leur a déclaré qu’accueillir en son nom un enfant est l’accueillir lui-même (Luc 9, 46-47). C’est à ce titre que l’Église dit non à l’avortement, mais aussi qu’elle se refuse à condamner une fillette victime de la violence des hommes. Elle est gardienne de l’enfance parce que l’enfance est pour elle le visage de son Seigneur.

Enfin, comment s’étonner qu’elle prenne la parole, au besoin au rebours de la pensée dominante, quand il s’agit de l’amour entre l’homme et la femme ? « Ce mystère est grand : je déclare qu’il concerne le Christ et l’Église » écrit saint Paul (Éphésiens 5, 32) : c’est ici encore en « scrutant son propre mystère » que l’Église contemple l’amour et voit dans l’attrait sexuel bien autre chose qu’un jeu de pulsions : le lieu même où s’inscrit jusque dans la chair le mystère d’alliance qui est son identité la plus profonde. Elle est gardienne de la plus haute mesure de l’amour parce qu’elle y sait la mesure de sa propre existence.

Suffirait-il, alors, de bien s’expliquer pour dissiper tout malentendu ? Je ne le crois pas. Le disciple n’est pas plus grand que son maître. Sa parole, même dite avec humilité et amour, ou peut-être pour cette raison, sera souvent reçue avec animosité et violence. Il faut consentir à être l’objet de la dérision, parfois de la haine ; il faut accepter de n’être pas toujours compris. Et pourtant il faut chercher à l’être, à la fois par respect de la justice et de la vérité, et parce que l’Église n’a d’autre mission que de partager au monde son trésor, d’autre désir que de le rendre désirable, d’autre responsabilité que d’y être fidèle. Les turbulences récentes rendent ces tâches plus urgentes que jamais.

Peut-être d’ailleurs suffit-il de nous souvenir ensemble que l’Église est notre mère. Une mère peut blesser, dérouter, choquer parfois ses enfants. Mais un enfant souffre toujours quand sa mère est mise en cause par des tiers, accusée ou vilipendée. Cette souffrance le préserve de crier avec ceux qui crient, d’accuser avec ceux qui accusent. Elle ne le réduit pas au silence. Elle n’atteint pas sa confiance. À vrai dire, ce n’est pas nous qui gardons confiance dans l’Église. C’est sa confiance qui nous garde.

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2369265&rubId=4078

Écrit par : De Marguerite Léna / | 31/03/2009

à Claude-Jean

> Je partage votre point de vue. Il y a une erreur monumentale commise par un certain secteur du catholicisme français : nier la réalité au nom de "l'unité de l'Eglise". L'unité ne peut se faire autour de l'erreur ! L'archevêque de Recife a commis une erreur grave en excommuniant quelqu'un qui ne le méritait pas canoniquement ni théologiquement (comme l'ont fait observer aussitôt les évêques brésiliens en conférence). Cette erreur ayant eu des répercussions tragiques dans l'opinion mondiale, la détournant de l'Eglise, il a bien fallu qu'un proche du pape chargé de ces questions, Mgr Fisichella, écrive la vérité dans le journal du Vatican. Cacher cela, faire mentir Mgr Fisichella ou faire comme s'il n'avait pas écrit un désaveu de l'archevêque de Recife, est une attitude honteuse ! Elle nuit à l'Eglise et à l'évangélisation. Elle nuit à Benoit XVI. Comment ces "catholiques", prêtres ou laïcs, ne s'en rendent-ils pas compte ? Ont-ils une mentalité de réactionnaires au point de fuir la réalité et de nuire à la cause qu'ils prétendent défendre ? Quels ânes. Quelle misère de l'âme et de l'intelligence. Ils ne ressemblent pas à Benoit XVI, qui est le contraire d'un réactionnaire mais qui annonçait aux jeunes en 2005 à Cologne "la révolution de Dieu".

Écrit par : Marie-Bernadette | 31/03/2009

LE THEOREME DE KENNEDY

> Votre analyse est limpide. Elle pourrait avoir valeur de charte.
Il y a une chose qui doit être bien claire pour nous chrétiens, c'est qu'il ne faut pas que nous nous imaginions que les médias français ont le devoir d'être gentils, polis et honnêtes avec nous. La France de Louis 14 date un peu. Les médias font ce qu'ils veulent et ont clairement pour objectif de gagner de l'argent (ou de ne pas en perdre).
Là-aussi, nous, chrétiens, nous avons à appliquer le théorème de Kennedy (ne vous demandez pas ce que les évêques (l'Eglise) peuvent faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour l'Eglise).
Les armées en France ont connu une évolution importante à ce sujet il y a une vingtaine d'années en se dotant d'instructions précises pour prendre en compte la dimension médiatique d'une crise ou d'un conflit dans la gestion des opérations (on peut gagner ou perdre uniquement à cause des médias). Ces instructions ont été appliquées, par exemple, à Mururoa lors de la reprise des essais nucléaires sous la première année du septennat Chirac. La première manche médiatique(1ere explosion) a été clairement perdue par les armées contre Greenpeace, la deuxième gagnée par les mêmes armées : il s'agissait, entre autres, de gagner la bataille du "20 heures".

Écrit par : olivier le Pivain | 31/03/2009

LE GROS DU PROBLEME ?

> Et si le gros du problème venait de l'AFP?
Je veux dire par là que la quasi totalité des médias est branchée sur les dépêches de l'AFP et que bien souvent ils ne font que les reprendre in extenso et sans commentaires, en tout cas dans les premières heures qui suivent leur parution.
Dans l'affaire du préservatif vous avez sans doute remarqué que l'avion n'avait pas encore atterri à Yaoundé que la petite phrase était déjà sur les pages des grands journaux en ligne (Le Figaro entre autre...) Que font les journalistes en mal de sensationnel et de scandale (c'est ce qui se vend)? Ils reprennent avec délectation la dépêche et se dépêchent de la publier, d'appeler tel ou tel leader d'opinion, expert ciblé, ou ONG afin de les faire réagir, ce qu'ils font au quart de tour avec joie. La machine infernale est lancée, l'ensemble de l'opinion est informée à la vitesse de la lumière persuadée que ce qu'a dit le Pape se réduit à ce propos, sans savoir (ou en feignant de ne pas savoir) qu'il est malhonnêtement tronqué.
Tentons d'imaginer le développement de l'affaire si l'AFP avait reproduit l'intégralité du message du Pape et avait titré sa dépêche par "Sida/Pape: la distribution du préservatif pas suffisant" .
Sous couvert de la fourniture d'informations brute, l'AFP distille son parti pris. Les journaux complaisants et prisonniers de ce système qui les arrange (l'AFP est plutôt bon marché)sont contraints de suivre et d'en rajouter en criant encore plus fort leur hypocrite indignation.
FP

[De PP à FP - Il y a certes des cathophobes dans la presse : j'en sais quelque chose, ayant été attaqué récemment comme agent de la Grande Manipulation Papiste Mondiale ! Mais une bonne part des "twists" entre le message catholique et le rendu journalistique sont imputables à l'obscurité du message et à la mauvaise information du journaliste. Les deux peuvent facilement s'améliorer, à condition d'y mettre les moyens. Sachant que la machine médiatique a ses propres logiques de fonctionnement, la moindre des choses serait d'en tenir compte à l'avance et de lui fournir des messages qu'elle ne puisse pas déformer. L'expérience montre qu'en discutant calmement avec les journalistes, on les amène à tenir compte de données dont ils n'auraient pas tenu compte si ce dialogue n'avait pas eu lieu.]

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Écrit par : FP | 31/03/2009

Le fait est que la dépêche de l'AFP a servi de référence première à la plupart des journaux (ce n'est du reste pas un cas unique) et qu'en l'occurrence c'est la parole du Pape aussitôt prononcée et sans intermédiaire qui a été comprise et répercutée de travers.
Dans de telles circonstances, on voit mal comment améliorer la communication puisque le problème est déjà à la source.
Michel de Guibert

[ De PP à MG - Justement : il est à la source, mais c'est au terminal qu'il faut intervenir, ous forme d'échanges rapides avec les journalistes, qui ont tout intérêt à avoir des informations supplémentaires. Tant qu'on n'aura pas entrepris de les leur fournir, qu'on ne s'étonne pas du contenu de leurs papiers ! ]

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Écrit par : Michel de Guibert | 31/03/2009

@ PP dans votre commentaire

Oui, certainement dans la mesure où les journalistes sont demandeurs ou au moins preneurs d'informations supplémentaires.
Je ne vois pas ici de faute de communication initiale puisque c'est la parole même du Pape qui a été tronquée et déformée.
Je fais toutefois la différence avec les graves dysfonctionnements constatés au Vatican même dans l'affaire Williamson ou avec les prises de position hasardeuses (c'est un euphémisme) de certains hauts dignitaires de la Curie.

Écrit par : Michel de Guibert | 31/03/2009

@ Michel de Guibert

> Bien d'accord avec vous: le cas de la réponse du pape dans l'avion est très différent de celui des deux précédentes affaires.
S'il y a quelqu'un qui était bien placé pour savoir ce que le pape avait dit, c'est bien le journaliste qui venait de lui poser la question. Il serait intéressant de savoir ce qu'il en dit. Si ce journaliste n'a pas compris la réponse, alors qu'elle lui était destinée en priorité, on peut avoir des doutes sur ses qualités professionnelles.

Écrit par : MG2 | 01/04/2009

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