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13/12/2008

Travail le dimanche : le front Eglise-syndicats, face aux politiques ultralibéraux

Débat mardi, sous l'influence de l'Elysée - Mgr Vingt-Trois réaffirme la position catholique (et syndicale) - Sondage OpinionWay : les Français écartelés entre leur réflexe de consommateurs et leur intérêt de salarié...


 

Travail le dimanche : une évolution "malsaine"

selon Mgr Vingt-Trois

 

 

<<  Alors que le projet de loi sur l'ouverture des magasins le dimanche doit être discuté dès mardi prochain, le cardinal-archevêque de Paris André Vingt-Trois a qualifié vendredi de "malsaine" l'évolution de la société qui permettrait une "généralisation des dérogations du repos hebdomadaire" pour travailler le dimanche. "Je suis opposé à la généralisation des dérogations du repos hebdomadaire" le dimanche, a déclaré Mgr Vingt-Trois sur RTL, voulant interpeller les Français sur "le sens du dimanche" dans notre société. Alors que "plusieurs millions de personne sont astreints à travailler le dimanche", "pour des motifs de services publics et (...) commerciaux de base", le projet de loi envisage des "dérogations (...) purement économiques", a critiqué l'archevêque, jugeant cette évolution "malsaine".

Selon lui, il existe un "risque" pour la société française "de banaliser l'ensemble des jours de la semaine, et de ne plus avoir de repère fixe pour le repos et les activités" non travaillées, pour un temps spirituel mais aussi pour "la famille" et "les relations". "Une société qui n'a pas de repère dans le temps est une société qui se déstructure", a-t-il estimé.

"Que ce repère soit le dimanche dans un système de culture chrétienne, c'est tout à fait normal", a noté André Vingt-Trois. Cependant sa "revendication n'est pas du tout spécifiquement confessionnelle (mais) sur la structure et l'équilibre de la société", a-t-il plaidé, rappelant que pour les familles recomposées, "le week-end est le moment où des enfants vont retrouver" l'autre parent et "permet de construire et d'organiser la vie sociale".

"Est-ce que pour gagner plus, il faut renoncer à ce qui fait l'équilibre de la vie humaine?", s'est aussi interrogé Mgr Vingt-Trois, imaginant le cas d'une femme seule qui "pour nourrir ses deux enfants" sera "obligée de travailler le dimanche et de laisser ses gosses tous seuls devant la télévision". >>

 

 

Sondage : vraiment "2 Français sur 3"

pour le travail le dimanche ?

 

<< Une majorité de Français (66%) se disent favorables à l'ouverture des commerces le dimanche contre 34% qui y sont opposés, selon un sondage OpinionWay publié dans "Le Figaro" de vendredi.  Selon ce sondage, 28% des personnes interrogées se disent "très favorables" et 38% sont "plutôt favorables" à cette ouverture dominicale.

Ces résultats tranchent singulièrement avec ceux d'un sondage précédent selon lequel une majorité de salariés (64%) ne sont pas d'accord pour travailler régulièrement le dimanche. Ce sondage Ipsos pour la CFTC et "Famille Chrétienne/RCF/Radio Notre Dame", avait été rendu public le 2 décembre dernier.

Le sondage publié vendredi a été réalisé en ligne les 10 et 11 décembre auprès d'un échantillon national de 999 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas. >>

 

Commentaire - Ne soyons pas surpris que ce sondage « tranche singulièrement » avec les enquêtes précédentes : tout dépend de l’angle sous lequel on pose la question aux gens. Si l’on fait appel à leur réflexe de consommateurs, ils répondent automatiquement en faveur de l’ouverture le dimanche, qui évite de faire des courses le soir en semaine au sortir du bureau. Mais si on les interroge sur leur sentiment de salarié, future cible de la pression patronale pour venir travailler le dimanche, la réponse est contraire. Cette schizophrénie entre le « moi » consommateur » et le « moi » salarié est constatée par les psychosociologues depuis longtemps. L’ex-ministre Jean Arthuis l’a analysée dans son livre Mondialisation, la France à contre-emploi (Calmann-Lévy) : selon lui, le Français consommateur pousse dans le sens des importations massives d’Asie, facteur de délocalisations destructrices d’emploi, tandis que le Français salarié aurait intérêt à une politique inverse. Cette contradiction est invivable à terme. C’est l’un des facteurs d’une explosion future, dont les troubles gréco-européens de cette semaine sont un signe avant-coureur.

Quant à Nicolas Sarkozy, il a tenu jusqu’ici, sur la question existentielle du dimanche, une position contraire à celle de l’Eglise catholique (et des syndicats). Que valaient donc ses discours du Latran et de l’Elysée qui firent tant plaisir aux salons bien pensants  - très attachés à la mémoire de Clovis et de Pépin le Bref ?

 

 

11:18 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : christianisme

Commentaires

SOCIAL-SCHIZOPHRÈNE

> Illustration de cette schizophrénie: Le comité d'entreprise de ma société (grand groupe français) propose aux salariés des réductions valables uniquement un dimanche dans un magasin de jouet.
Le syndicat qui tient le comité d'entreprise s'est pourtant publiquement prononcé contre la généralisation du travail le dimanche. Je n'ai eu aucune réponse à la question que je leur ai posée sur ce sujet !

Écrit par : Ludovic | 13/12/2008

Mgr LEVERT

> Mgr Levert sur ce sujet rappelle les Chrétiens à leur responsabilité :

" Dimanche : la grave responsabilité des chrétiens selon Mgr Levert
12 décembre 2008
Le projet de légalisation du travail du dimanche peine à aboutir. Nicolas Sarkozy veut forcer la main des parlementaires qui se font tirer l'oreille, en obtenant l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale la proposition de Richard Maillé avant Noël.
Après le sondage Ipsos pour Famille chrétienne, Radio Notre-Dame et la CFTC, donnant une large majorité de Français hostile à vouloir travailler le dimanche, le Figaro riposte en annonçant deux tiers de Français favorables à l'ouverture des commerces le dimanche (Opinion Way-LCI). Deux résultats à vrai dire pas contradictoires, mais qui replacent le législateur devant sa responsabilité : où est le bien commun ?
De leur côté, les évêques parlent, car il s'agit de la protection du travailleur, des familles et du rapport de la société avec l'argent. Après Mgr Marc Aillet (Famille chrétienne, 4 décembre), nous avons remarqué l'intervention de Mgr Levert, évêque de Quimper, le 7 décembre dans sa splendide cathédrale Saint-Corentin restaurée.
A l'issue d'une catéchèse de l'Avent, l'évêque s'est prêté au jeu du débat avec les nombreux fidèles présents. A la question : "Quelle est la bonne façon d'évangéliser ? ", l'évêque a admis n'être pas « politiquement correct », en proposant une bonne façon de donner un réel témoignage de chrétien heureux... le dimanche. « Outre le fait qu'il y ait des raisons sociologiques, économiques, on y rajoute des raisons religieuses. Si vous ne voulez pas qu'un État supprime le dimanche, encore faudrait-il que les chrétiens ne se comportent pas ce jour-là comme tous les autres jours de la semaine. »
L'évêque réaffirme alors à Quimper ce qu'il avait dit à Brest dans une homélie à propos d'« un des tout premiers commandements de Dieu » : « Je pense ici tout spécialement à la menace qui plane aujourd'hui de permettre le travail le dimanche. Si nous voulons qu'une telle loi ne voit pas le jour, encore faut-il que nous soyons, non seulement convaincus de l'importance du dimanche, mais que nos manières de vivre soient cohérentes avec ce que nous croyons.
Le débat qui s'ouvre doit être l'occasion pour nous tous, chrétiens, de réfléchir sur la place du dimanche dans notre vie, et sur la manière dont nous le vivons. Que faisons-nous le dimanche ? Le vivons-nous différemment que le reste de notre société ? Avons-nous intégré qu'un certain de choses sont incontournables chaque dimanche, à commencer par le rassemblement eucharistique ?
Dois-je rappeler que c'est une faute grave, pour un chrétien croyant, de manquer volontairement la messe du dimanche, parce qu'il est grave de ne pas répondre volontairement à l'amour de Dieu ? Que disons-nous aux jeunes sur le dimanche ?
Une manière forte d'empêcher qu'un État fasse n'importe quoi le dimanche, c'est que sa population vive ce jour-là réellement de manière différente aux autres jours, et pas simplement pour se reposer. Sinon, il n'y a aucune raison d'en faire un jour différent.
Les chrétiens ont là un rôle prophétique à jouer pour le reste de notre société, et les enjeux ne sont pas que sociologiques. "
Source : Liberté politique.

Écrit par : Xavier de Gassart | 13/12/2008

LA DROITE FAIT PRESSION

> C'est vrai ! Je ne décolère pas depuis le discours de Mme Lagarde en septembre appelant l'ouverture du dimanche de ses voeux comme panacée à la croissance économique. Il est clair que ceux qui souhaitent l'ouverture du dimanche, ceux pour qui "le shopping est un devenu un hobby", ne sont certainement pas les mêmes que ceux vont effectivement travailler le dimanche pour permettre aux drogués du shopping de succomber à leur addiction. Le sondage paru dans le Figaro est un bel exemple de pression !

Écrit par : F Lecoufle | 13/12/2008

> Une pétition : http://www.travail-dimanche.com/
et bon DIMANCHE !

Écrit par : Dom | 13/12/2008

LA DECLARATION DE MARC LE FUR

Marc Le Fur
Député des Côtes d’Armor
Vice-Président de l’Assemblée nationale


" C’est un combat atypique que je mène depuis un mois avec une cinquantaine de parlementaires de la majorité afin de maintenir le principe du repos dominical. Pourquoi un tel combat ? En s’engageant dans le débat, nous avons la conviction profonde que la proposition sur l’ouverture des magasins le dimanche n’est pas une question technique mais plutôt une question éthique. S’il s’agissait d’une simple question technique, nous aurions pu imaginer des formules réglementaires permettant aux grandes surfaces actuellement ouvertes le dimanche à Marseille ou en région parisienne, mais il s’agit d’un texte législatif qui donne un coup de canif dans la loi de 1906 instaurant le repos dominical.

La question n’est pas de savoir comment permettre aux magasins qui ouvrent actuellement illégalement le dimanche de le faire en toute légalité. La question est de savoir si nous voulons une société entièrement tournée vers la consommation ou si nous voulons une société qui se ménage des temps de respiration sociale que chacun peut consacrer librement à sa vie de famille ou à la vie associative. Tout doit-il être marchand chez nous ou existe-t-il des espaces de gratuité ou chacun peut donner de soi gratuitement. Voilà une vraie question de société.
« Cela ne concerne que certains commerces dans certaines zones géographiques » me dit-on. Je sais par expérience qu’une commune dont les magasins seront ouverts le dimanche entrera en concurrence avec leurs voisines dont les magasins seront fermés et que celles-ci ne pourront pas résister longtemps à la pression. On me dit « Les droits des salariés seront scrupuleusement respectés et ceux-ci pourront refuser de travailler le dimanche ». Connaissez-vous beaucoup de salariés en mesure de s’opposer à leur employeur ? Est-ce d’ailleurs souhaitable de créer ce conflit dans l’entreprise ? On me dit enfin que « Cela ne concernera que quelques commerces ». Comment fera une maman qui devra travailler et qui vit seule avec deux jeunes enfants ? Elle demandera au Maire d’ouvrir la crèche et par capillarité, de nombreux secteurs d’activité seront touchés.

Le combat que nous menons n’est pas un combat de personnes mais un combat de valeurs. Si je m’y engage en toute connaissance de cause, c’est que je crois que certaines idées ne peuvent pas être bradées sur l’autel de position partisane. Je me réjouis d’être suivi dans ce combat par les maires de Lamballe et Loudéac.

Tous les jours, je reçois des courriers et des courriels de soutien qui me portent à penser que nous répondons à une attente réelle de nos concitoyens. Je me suis battu contre le principe des 35 heures qui était économiquement néfaste. J’adhère au principe du « travailler plus pour gagner plus » mais ce principe ne veut pas dire travailler tout le temps, 7 jours sur 7. Je crois au cercle vertueux de l’emploi et du travail. Je sais que le travail est un des facteurs essentiels d’insertion dans notre société. Mais je connais aussi la valeur sociale du dimanche en famille, au foot, en randonnée et pour ceux qui le souhaitent à l’église. Je crois profondément que des enfants ont le droit de voir leurs parents au moins une journée par semaine. "

Écrit par : chtonk | 14/12/2008

> Les Français sont-ils schizo ou les sondages sont-ils manipulés?

Écrit par : vf | 14/12/2008

> Monsieur de Plunkett,
Seriez-vous sur Facebook ?
Très cordialement
Damien

Écrit par : Damien | 14/12/2008

"C'est une proposition de merde"
François Fillon, Premier ministre.

> D'après Le Canard Enchaîné, le Premier ministre trouverait que la loi sur le travail du dimanche est "une proposition de merde"... "Notre électorat n'aime pas ça. Ça divise la majorité, les syndicats sont contre et pire, les évêques sont vent debout", aurait argumenté François Fillon, la semaine dernière, devant des députés UMP. Surtout, il ne verrait pas la "nécessité économique" d'une telle mesure...
Lu sur : http://www.travail-dimanche.com/

Écrit par : Michel de Guibert | 14/12/2008

ASSERVISSEMENT

> Le Cardinal André Vingt-Trois : "Consommer toujours plus, c'est cela l'asservissement !"
Interview dans "La Croix" :
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2359204&rubId=4078

Écrit par : Michel de Guibert | 14/12/2008

@ vf

> Votre commentaire me paraît bien naïf...
- le sondage donnant 60% de la pop. fr. favorable au travail le dimanche s'adressait au CONSOMMATEUR : la question était "aimeriez-vous pouvoir faire vos courses aussi le dimanche ?" En toute franchise, qui répondrait non ??
- le sondage donnant 60% de la pop. fr. défavorable au travail du dimanche s'adressait au TRAVAILLEUR : la question était "aimeriez-vous travailler aussi le dimanche ?" En toute franchise qui répondrait oui ??
(Je simplifie un peu, je le reconnais, pour le besoin de la démonstration)
Un sondage est quelque chose d'extrêmement complexe à réaliser et à interpréter. En aucun cas, il ne se résume à une seule question fermée (réponse oui ou non).
Ce serait injurier les personnes travaillant chez IPSOS de penser cela.
Une des premières choses qu'on apprend dans la rédaction de questionnaires, c'est justement de faire EXTREMEMENT attention à la manière de formuler la question, sachant que cette manière influence énormément (manipule ?) la personne questionnée.
De plus, dans une question fermée (réponse par oui ou non), aucune nuance n'est possible, c'est blanc ou noir. C'est donc la réponse instinctive, celle qui vient sans réfléchir (qui réfléchit plus de 10 secondes devant une question fermée ?) qui est la plus réprésentée.
Elle doit donc être interprétée avec de grandes réserves, et ne saurait être acceptée telle quelle.
D'ailleurs, tout sondage correctement réalisé doit être testé avant d'être envoyé, pour justement être sûr que chaque question ne peut être interprétée de plusieurs manières. Pour chaque question litigieuse, il est d'ailleurs fortement conseillé, pour avoir une réponse exploitable, de croiser avec une ou plusieurs autres questions, permettant de dégager une idée générale de l'orientation des personnes sondées.
Pour savoir tout cela, nul besoin de faire 15 ans d'études en marketing ou autres... Tous ces aspects (de base !) et d'autres beaucoup plus complexes sont accessibles à quiconque s'y intéresse.
Il est d'ailleurs frappant de voir comment, dans une entreprise, un questionnaire est réalisé avec sérieux (l'avenir de la boîte est parfois en jeu...), contrairement à ces sondages pour des questions sociétales, qui sont traités par dessus la jambe par les journaleux et/ou les politiques : ils ne s'intéressent qu'au chiffre (au singulier, oui oui) qui va dans leur sens...

Deuxièmement :
Un cas d'école de manipulation, lu dans un petit encadré, quotidien gratuit, ce vendredi.
Je n'ai pas le texte sous les yeux, mais en substance ce la donnait :
"Le cardinal André XXIII s'obstine à être contre le travail du dimanche (petite citation nunuche à l'appui).
Un sondage IPSOS indique que 60% des Français sont pour le travail du dimanche."
Voilà ce qui se passe dans le texte du lecteur, de sophismes en sophismes :
- on est en démocratie, donc la majorité a raison.
- la majorité dit que c'est bien de travailler le dimanche.
- je pense donc que c'est bien de travailler le dimanche.
- les cathos disent que c'est nul de travailler le dimanche.
- ils sont donc ringards, car contre la majorité.
- (en bonus pour les plus futés) les cathos sont contre la majorité, donc antidémocratiques, donc tous des fachos.
Un petit encadré insignifiant de deux phrases... Rien de faux dedans. Mais des oublis incroyables :
- remplacez "cardinal André XXIII" par "syndicats", le papier est toujours vrai, mais refaites le raisonnement...
- remplacez "pour le travail" par "contre", le papier est toujours aussi vrai, mais refaites le raisonnement...
Ca va loin !

Écrit par : PMalo | 14/12/2008

CATHOS EN TOC

> J'ai pu lire ce qu'a dit Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, lors de l'émission Face aux chrétiens, sur radio Notre Dame :
http://www.libertepolitique.com/le-fil/55-france/4964-quand-claude-gueant-se-rit-du-dimanche
Etonnant, venant de quelqu'un qui, je ne crois pas me tromper en le disant , est le catho pratiquant déclaré le plus haut placé dans l'actuel appareil d'Etat...

Écrit par : Feld | 14/12/2008

DESESPERANT

> Petite question, aussi sotte que grenue : oeuvrer sciemment à l'abolition du 3ème commandement, cela ne vaut-il pas excommunication latae sententiae ?
lol (quoique...)
Je suis désespéré de voir la société dans laquelle je vis organiser sa propre désorganisation.

Écrit par : Feld | 14/12/2008

BOUTIN

> A propos, on n'a pas entendu Boutin dans cette affaire. Parions qu'on ne l'entendra pas ?
La dame est héroïquement partisane des idées sur lesquelles tout le monde est d'accord... Mais sur les sujets dangereux, elle manifeste une réserve du meilleur aloi.

Écrit par : Amicie T. | 14/12/2008

@ Amicie T.

> A propos de Christine Boutin, je vous signale que son suppléant, le député Jean-Frédéric Poisson, vice-président et porte-parole du Forum des Républicains Sociaux, est avec le député Marc Le Fur l'un des principaux opposants au projet de loi concernant le travail le dimanche.

Écrit par : Michel de Guibert | 15/12/2008

Christine BOUTIN

"Je suis favorable à l’ouverture des commerces tard le soir, mais non le dimanche. Il me paraît important de réserver aux familles un temps de détente, de partage, de loisirs et de culture."

Merci, Amélie T., de vous renseigner avant d'accuser ou de suspecter !

http://www.christineboutin-blog.fr/images/stories/Videos/Synth%E8se_Matinale_du__Ministre.pdf

Matinales du 4 septembre 2008, "Villes et familles : je t’aime, moi non plus !" (extraits) :

Rythmes de vie :

Jérémy COME
Christine BOUTIN, 33% des foyers avec enfants citent l’environnement, le cadre de vie, comme une priorité d’action pour améliorer leur vie en ville. Ils en font ainsi la troisième priorité d’action en ville, après le logement et l’accueil de la petite enfance. Le rythme de la ville est-il adapté à celui des familles ? Je pense en particulier à l’ouverture des commerces le soir ou le week-end.

Christine BOUTIN
Je suis favorable à l’ouverture des commerces tard le soir, mais non le dimanche. Il me paraît important de réserver aux familles un temps de détente, de partage, de loisirs et de culture.

Xavier BERTRAND
Le dimanche n’est pas un jour comme les autres. Pour autant, beaucoup de Français travaillent déjà ce jour-là. Cette question ne doit donc pas être un tabou. Certains peuvent et veulent le faire. Allons-nous le leur interdire ? Il faut garantir la liberté de choix, et ce dans les deux sens. Le débat doit donc être ouvert. Il l’a déjà été en Espagne ou au Portugal, où la question est plutôt celle d’une ouverture 24 heures sur 24 des grands centres commerciaux. Par ailleurs, la question du débat le dimanche pose celle des horaires des transports en commun.

Christine BOUTIN
Qu’adviendra-t-il si, dans une famille, l’un des parents souhaite travailler le dimanche alors que l’autre ne le veut pas ?

Patrick BRAOUEZEC
Pour ma part, lorsque j’étais maire, je cessais mon activité le dimanche ; mes administrés le savaient et respectaient ce choix. Au-delà, est-il réellement nécessaire de pousser encore davantage
à la consommation ?

Eric COMPARAT
La question s’est posée à l’UNAF et a fait l’objet d’un large débat. D’abord, la liberté de choix d’une femme seule avec enfants face au travail le week-end est relativement réduite. Ensuite, cela n’accroît pas le pouvoir d’achat des familles, ni leur niveau de consommation. Troisièmement, la transformation du dimanche matin en temps de promenade pour la famille dans les rayons du supermarché ne nous paraît pas une bonne idée. D’autres occupations familiales présentent sans aucun doute plus d’intérêt.

Écrit par : Michel de Guibert | 15/12/2008

MES EXCUSES

> Je fais mes excuses à tout le monde. Décidément je suis énervée ces jours-ci. Ce doit être mon déménagement avec installation en rase campagne. Ecolo, mais exténuant.

Écrit par : Amicie T. | 15/12/2008

A P Malo:

> Je ne suis pas naïf (du moins je l'espère). Ma question porte en elle sa réponse. Vous le démontrez très bien. Les sondages destinés au grand public sont tous plus ou moins manipulés de par leur conception même. Le choix des question, des réponses possibles etc.
Quant à Mme Boutin, elle ferait mieux de retourner à ses fourneaux. L'idée, si elle est vraie, d'étendre l'ouverture des magasins tard le soir est aussi, voire plus, destructrice de la famille. Il est symptomatique de voir que, lorsque l'on a suprimé (au nom de l'égalité des droits entre homme et femme selon l'UE) la loi interdisant de faire travailler les mères de famille le soir, presque personne n'a bougé. et pourtant, comme prof, je peux vous dire que j'observe les ravages que le travail du soir crée dans les familles. Dire d'un côté qu'il faut préserver le dimanche et de l'autre qu'il faut travailler jusqu'a 22h ou 23h au nom de la famille est vraiment stupide.

Écrit par : vf | 15/12/2008

@ vf

> Vous avez raison de mettre en garde contre le travail tard le soir, mais je crois tout de même que l'ouverture des magasins le soir et donc le travail le soir n'est pas du même ordre que l'ouverture des magasins et donc le travail le dimanche.
Ne mettons pas tout sur le même plan !
Il y a peu de monde, peu de clients et peu de personnel, le soir tard dans les grandes surfaces, rien à voir avec ce qu'est le samedi et ce que serait le dimanche, et cette ouverture tard n'est en rien du tourisme-shopping, mais elle joue un rôle de dépannage pour les gens qui rentrent tard du travail, comme ailleurs le précieux épicier arabe !

Écrit par : Michel de Guibert | 15/12/2008

A Michel de Guibert:

> Je n'en suis pas si sur. Il n'y a qu'a observer les foules abruties présentes quand on ouvre un magasin à minuit pour lancer tel ou tel produit nouveau. Les grandes surface trouveront toujours de quoi attirer. La forme changera selon que cela soit le soir ou le dimanche. Et il n'y a rien à voir, selon moi, entre l'épicier arabe (où c'est le mari et père qui bosse) et les grandes surfaces traitant de plus en plus leurs employés en serfs taillables et corvéables à merci. et encore, les serfs avaient plus de droits. Je pense que le combat engagé maintenant ne touche pas seulement le dimanche férié mais remet en cause tout le système et l'ensemble de l'organisation de la société, voire son sens. Sera-t-il mené à son terme? Là est la question.

Écrit par : vf | 15/12/2008

@ vf

> Malgré nos divergences sur l'appréciation des différences relatives entre les ouvertures tard le soir (je ne pensais pas aux ouvertures publicitaires à minuit pour lancer un produit, mais plutôt à des ouvertures tardives jusqu'à 21h ou 22h : c'est déjà le cas en bien des endroits et il n'y a pas foule pour s'y précipiter) et les ouvertures le dimanche, je vous rejoins complètement sur vos conclusions.

Écrit par : Michel de Guibert | 15/12/2008

> Je suis très agréablement surpris en lisant l'entretien que Martine Aubry accorde au journal La Croix sur le travail du dimanche. Il y a peut-être des arrière-pensées et je ne sais pas si elle a trouvé ça toute seule, mais ne boudons pas notre plaisir.
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2359423&rubId=788

Écrit par : Jérôme | 16/12/2008

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