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31/10/2008

Séminaires, sacerdoce, psychologie : le plan du document du Vatican

Avant de connaître son contenu complet :


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Les « compétences psychologiques » sont utiles au discernement pour l'admission et la formation des futurs prêtres : le Vatican publie un document à ce sujet.

Des « Orientations pour l'utilisation des compétences psychologiques dans l'admission et la formation des candidats au sacerdoce » viennent d'être élaborées par la Congrégation romaine pour l'éducation catholique, en charge des séminaires et des instituts de formation.

Ce document, en date du 29 juin 2008, a été présenté à la presse au Vatican ce jeudi 30 octobre, par le préfet de ce dicastère, le cardinal Zenon Grocholewski, par Mgr Jean-Louis Bruguès, O.P., secrétaire et par le P. Carlo Bresciani, psychologue, consulteur de cette congrégation.

Le texte est disponible en italien, français, anglais, allemand, espagnol et portugais.

Il se présente sous forme d'une plaquette de 18 pages, qui comprennent 17 paragraphes répartis dans 6 titres et une conclusion.

L'introduction (nn. 1-2) a pour titre : « L'Eglise et le discernement des vocations » et dit notamment : « C'est un devoir de l'Eglise de fournir aux candidats une intégration efficace de la dimension humaine à la lumière de la dimension spirituelle où elles s'ouvrent et se complètent ».

Le deuxième titre (nn. 3-4) évoque « la préparation des formateurs », le troisième (nn. 5-10) concerne directement la « contribution de la psychologie au discernement et à la formation » des candidats au sacerdoce.

Il souligne que les psychologues « peuvent offrir aux formateurs non seulement un avis sur le diagnostic et la thérapie éventuelle des perturbations psychiques, mais aussi une consultation pour soutenir le développement des qualités humaines surtout relationnelles, requises par l'exercice du ministère, en suggérant des cheminements qui favorisent une réponse plus libre à la vocation ».

Il distingue aussi « le discernement initial » et la « formation ultérieure », relevant que « dans la période formation, le recours aux ‘psychologues' répond aux nécessités engendrées par des crises éventuelles ».

Il précise que « le chemin de formation devra être interrompu quand le candidat, nonobstant ses efforts, le soutien d'un psychologue ou la psychothérapie, continue à manifester une incapacité à affronter de manière réaliste ou simplement avec la progressivité propre à toute croissance humaine, de graves immaturités (fortes dépendances affectives, manque notable de liberté dans les relations, rigidité excessive de caractère, manque de loyauté, identité sexuelle incertaine, tendances homosexuelles fortement enracinées, etc.) ».

Et de faire observer : « Il en est de même lorsqu'il apparaît évident que le candidat présente des difficultés à vivre la chasteté dans le célibat, vécue comme une obligation à ce point pesante qu'elle compromet l'équilibre affectif et relationnel ».

Le quatrième titre (nn. 11-12) concerne « la demande d'enquêtes spécifiques et le respect de l'intimité du candidat », dont il a été question lors de la conférence de presse.

On a également déjà parlé du cinquième titre (nn. 13-15) sur « la relation des responsables de la formation avec l'expert » (« Responsables du for externe » et « Caractère spécifique de la direction spirituelle », « L'aide de l'expert pour le candidat et pour les formateurs »).

Le sixième titre (n. 16) concerne « Les personnes congédiées ou celles qui quittent librement les séminaires ou les maisons de formation », spécialement en cas de demande de passage à un autre séminaire : « on fera en sorte que ... tout doute raisonnable soit exclu », pour l'admission à l'ordination, conformément au droit canon (canon 1052).

La conclusion (n. 17) rappelle le but de cette formation, et du discernement qui l'accompagne, qui est de « mener au sacerdoce seulement ceux qui y sont appelés après les avoir adéquatement formés ». 

 

 

00:27 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (18)

Commentaires

> Il s'agit donc principalement, pour ne pas dire exclusivement, du discernement en vue de l'aptitude au sacerdoce des séminaristes... sans doute afin d'éviter les drames qui ont pu suivre des admissions au sacerdoce de personnalités fragiles.

Écrit par : Michel de Guibert | 31/10/2008

MALADIE ET REMEDE

> Il faut faire attention aussi aux psychiatres et aux psychologues; eux aussi ont leur fragilité. Il y a quelques mois, une psychiatre de Lannion, je crois, jouait au "corbeau" et envoyait dans la ville des lettres anonymes et très indiscrètes. Il y a une trentaine d'années, un écrivain (André Frossard ?) disait de la psychologie qu'elle était "la maladie qui se prend pour son remède"; il arrive, quand on fréquente d'un peu près ce milieu, qu'on ait effectivement cette impression pour certains de ses membres (je ne généralise pas !).

Écrit par : B.H. | 31/10/2008

@ B.H.

> Heureusement que vous ne généralisez pas.
Gardons en tête l'exemple de Mgr Anatrella, prélat de sa Sainteté : il est psychologue et prêtre.
D'ailleurs, cet article me fait penser que les idées et les démonstrations par la pratique de Mgr Anatrella ont été prise en compte : revenir à ce que l'OMS prônait il y a un peu plus de 2 ans, que l'homosexualité est une maladie psychologique et qu'il est possible dans de nombreux cas d'en guérir par une aide à la maturation sexuelle qui ne s'est pas faite dans le développement de la personne.
Cela permettra de répondre à la difficile question du sacerdoce des personnes homosexuelles : ou bien elles guérissent, ou bien elles sont inaptes.

Écrit par : boris | 03/11/2008

EAU ET HUILE

> « C'est un devoir de l'Eglise de fournir aux candidats une intégration efficace de la dimension humaine à la lumière de la dimension spirituelle où elles s'ouvrent et se complètent »
Une intégration "efficace" ? Parlons-en ! Mais de QUOI parle-t-on ? Encore et toujours de "l'utilisation des compétences psychologiques dans l'admission et la formation des candidats au sacerdoce" !!! De l'utilisation de "compétences" :
1°)se faisant passer pour étant le reflet d'une science exacte, quand ce n'est qu'un empirisme consensuel
2°) qui viennent à nouveau s'immiscer dans un champ d'action qui NE LUI APPARTIENT PAS, et dont personne au-dessus d'elles ne vient discuter le bien-fondé... ce qui revient à signer un chèque en blanc.
Mais enfin, comment faisait-on pendant des siècles, sans ce recours soi-disant prudentiel aux ‘psychologues'? De fait, les séminaires n'ont jamais été aussi VIDES que depuis qu'ils participent à la "formation des candidats au sacerdoce". On est donc en train de demander à des videurs de remplir : voilà qui devient de plus en plus invraisemblable ! Je l'ai déjà écrit sur un autre post : en principe, on rentre au séminaire pour apprendre Dieu. Si on veut apprendre l'homme, c'est dans d'autres types d'établissements qu'il faut s'orienter, ce qui opère déjà le tri au départ en "menant au sacerdoce seulement ceux qui y sont appelés". Les deux piliers du sacerdoce, ce sont la grâce et la miséricorde : l'une comme l'autre dépassent TOTALEMENT les "compétences" sus-nommées, qui opèrent un véritable abus de pouvoir en venant interférer en de tels domaines.
Assez avec ce mythe effarant de la "fragilité psychologique" ! Depuis des lustres, on nous rabat les oreilles de nos contemporains qui sont devenus plus "fragiles" que les générations précédentes. De qui se moque-t-on ? QUI a intérêt à entretenir ce sophisme ? Le monde serait-il tout à coup devenu un immense magasin de porcelaine, avec ses "fragilités" ? Mais celles-ci ne sont rien d'autre que la transcription pseudo-scientifique de ce machin délicieusement ringard qu'on appelait encore PÉCHÉ du temps où ne se posait PAS le souci des vocations sacerdotales. Il n'est de "fragilité" que par rapport au péché, et le reste n'est que littérature. Autrement dit, opérer le discernement d'une vocation sacerdotale au travers du prisme d'éventuelles "fragilités" manifestées par le candidat, c'est une façon subtile de le refouler parce qu'il est pécheur.
"Donnez-nous des saints prêtres." OK : mais c'est en quelque sorte "à l'usage" qu'ils deviennent saints (ou qu'ils ne le deviennent pas !). La chasse à la "fragilité" ressemble fort à une exigence laïque de sainteté de la part du postulant : qu'il soit "saint" avant même d'être prêtre ! Ce n'est bien sûr pas formulé en ces termes, mais retraduit en un langage se voulant humain... TROP humain. Continuons sur cette lancée, et les séminaires vont CONTINUER de se vider... même si on brûle quantité de cierges pour demander de "saints prêtres".
Nous fêtions la Toussaint avant-hier. TOUS les saints, connus et inconnus. Parmi eux, des prêtres. Tous ceux-là, devenus saints, LE SERAIENT-ILS DEVENUS si pour une raison ou pour une autre, le "chemin de leur formation avait été interrompu" parce qu'un "psy" aurait décrété "une incapacité à affronter de manière réaliste ou simplement avec la progressivité propre à toute croissance humaine, de graves immaturités" ?... Que privilégie-t-on en matière d'instrument de la grâce et de la miséricorde ? La sainteté... ou la "maturité" ???
Qu'y a-t-il donc derrière ces fameux "drames qui ont pu suivre des admissions au sacerdoce de personnalités fragiles" ? QUI les a rendues si "fragiles" ces personnalités ? Ceux qui "discernent en vue de l'aptitude au sacerdoce des séminaristes" ? La boucle est bouclée : cela rend-il "solide" d'avoir à ingurgiter tous les avatars humains là où l'on n'aspire qu'à dépasser l'humain pour approcher du divin ?
"Il faut faire attention aussi aux psychiatres et aux psychologues", nous dit B.H. "Aussi" ? SURTOUT ! Le "psychiatre" qui a défrayé la chronique à Lannion n'est qu'une infime goutte d'eau dans ce marécage pestilentiel de professionnels des malheurs des autres. Sacré Frossard : il ne croyait pas si bien dire...
N'ayons pas peur de GÉNÉRALISER. Ces gens-là, eux, n'ont aucun complexe à généraliser à tout va, réduisant tout ce qui passe à leur portée au tamis réducteur de leurs "fragilités", "troubles" et autres "pathologies"
Les « compétences psychologiques » sont NUISIBLES au discernement pour l'admission et la formation des futurs prêtres : et il est excessivement dommage que le Vatican publie un document à ce sujet, disant autre chose.
Il est vrai qu'est cité le nom du "P. Carlo Bresciani, psychologue, consulteur de cette congrégation." Le "P." c'est le P de PÈRE, non ? Pas celui de psychologue. Alors, il est quoi ? Prêtre ou psychologue ? Les deux ? C'est bien cela : l'eau et l'huile...
Je n'ose rappeler l'Évangile d'hier.

Écrit par : Michel de Tiarelov | 03/11/2008

ESPACE

> Il est presque amusant que boris se soit intercalé entre les précédents commentaires et le mien ! Je gage que cela l'amusera un peu moins, ma conclusion n'allant pas exactement dans le sens de son propos !...
Il est à craindre qu'il "généralise"... en "gardant en tête l'exemple de Mgr Anatrella, prélat de sa Sainteté : il est psychologue et prêtre." Plus précisément : il est psychanalyste. C'est notamment à lui que l'on doit le fameux concept de "l'adulescent", auquel pourraient sans doute plus ou moins s'appliquer les traits entre parenthèses : "fortes dépendances affectives, manque notable de liberté dans les relations, rigidité excessive de caractère, manque de loyauté, identité sexuelle incertaine, tendances homosexuelles fortement enracinées, etc.", le tout entrant dans la catégorie "graves immaturités". Mais si Mgr Anatrella a suffisamment d'étoffe pour garder la tête froide, sachant opérer chez lui une nette distinction entre le spirituel et le... plus terrestre, il n'en demeure pas moins que le cumul de "casquettes" comporte le risque majeur de confondre les disciplines en dispersant les orientations de la réflexion personnelle dans des directions qui sont loin de briller par leur compatibilité, si tant est qu'elles ne se tournent pas le dos. Ne "généralisons" pas en effet : tout le monde ne s'appelle pas Tony Anatrella.
Je soumets à votre sagacité cette remarque de l'abbé Guillaume de Tanoüarn -peu suspect d'antipapisme primaire !-, à laquelle je souscris pour ma part sans état d'âme... quitte à froisser un tantinet certains prélats de Sa Sainteté :
"...je ne pense pas que les prêtres soient des thérapeutes. Ou alors on est dans l'imposture du gourou. Il me semble aussi que la tendance que l'on a aujourd'hui à transformer la religion en en faisant une thérapie, est grave ; elle déforme la religion en la faisant ressembler à ce qu'en pensait Nietzsche, quelque chose que l’on réserverait à tous les ratés, à tous les faibles, à tous les malades, alors même que, en réalité, c'est l'inverse : la religion c'est l'exaltation de la vie, parce que c'est la dimension maximale de l'existence acceptée et assumée." (etc. cet extrait étant tiré d'une entrevue datant de 2005, mais qui n'a rien perdu de sa pertinence : http://revue.objections.free.fr/001/001.018.htm )

Pas grand chose à ajouter à cela, sinon que l'on CONTINUE décidément à déformer la religion en exaltant les "fragilités", dimensions MINIMALES d'une existence tronquée et pas vraiment assumée quand on les réduit arbitrairement à des problématiques de "santé", constituant trop souvent de bien commodes échappatoires justifiant par avance le MAINTIEN dans une certaine immaturité affective. On dégringole ainsi imperceptiblement plus bas que "l'adulescence", le "recours aux ‘psychologues' répondant aux nécessités engendrées par les crises éventuelles" de ceux que la perspective de penser par eux-mêmes fatigue d'avance. Chez l'être humain, ce trait n'est pas celui de l'adolescent : c'est celui du tout-petit ne sachant pas encore marcher ni parler. Un "estomac muni d'un haut-parleur", ajouterait l'aïeul aux tympans vrillés ! Si l'homme n'est plus qu'un paquet de pulsions à peine contrôlables, il est à craindre que les vocations soient délicates à "discerner". Surtout au sein d'une pouponnière...

"L'homosexualité est une maladie psychologique et il est possible dans de nombreux cas d'en guérir par une aide à la maturation sexuelle qui ne s'est pas faite dans le développement de la personne"? Tant mieux, mais ce n'est plus l'avis d'une certaine catégorie de psys, puisque elle a été purement et simplement RAYÉE il y a bien des années de la "Bible médicale" (DSM) de ces messieurs qui votent leurs "maladies" à main levée ! (Ce sont les mêmes que l'on appelle ensuite à la rescousse à Lourdes, afin d'attester de la validité de certains miracles : on croit rêver...) Pour eux donc, l'homosexualité est chose tout à fait normale. Certes, on devine par derrière le puissant travail de lobbying qui a été exercé pour en arriver là, et ce n'est pas exactement le sujet de ce post. Mais cela souligne néanmoins le "sérieux" des "compétences" auxquelles on a recours en matière de... "discernement pour l'admission et la formation des futurs prêtres" !!!

Rasons les séminaires tout de suite : l'espace libéré permettra de construire de nouvelles Facultés de "médecine"...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 03/11/2008

LES VIVANTS ET LES MORTS

> Je partage tout à fait le point de vue de PdP sur la vocation du chrétien : elle est de "prier pour tous" et de "leur ouvrir l'Evangile, par le témoignage de nos propres existences". Pas de se regarder éternellement le nombril, même si c'est pour "aller mieux".
Cependant, je partage également le souci de certains de la "guérison intérieure", pour avoir dû l'expérimenter moi-même. Non pas par une quelconque session (je ne connais absolument pas ces choses-là et ne puis pas en juger), mais j'ai tout simplement fait l'expérience que j'avais moi-même des blessures intérieures dues au péché et que j'avais à me laisser guérir par Dieu, afin de pouvoir petit à petit être une chrétienne au coeur plus ouvert, à Dieu et à mes frères. (et en passant, sans tomber dans l'occultisme dont le Christ est justement venu nous libérer, il y a des fardeaux familiaux dont il faut savoir se libérer !)
Alors oui, il y a urgence à une nouvelle évangélisation, mais les boiteux et les malades que nous sommes avons d'abord (ou en même temps) à nous laisser guérir par le Médecin pour pouvoir prier comme il faut et vivre nos vies d'une manière qui plaise à Dieu (et merci à PdP de nous éclairer si souvent sur ce point) et qui "parle" aux hommes de la bonté de Dieu.
L'attitude juste réside je pense dans l'équilibre. Ni obsession "guérisonnelle" au point de se fermer totalement à notre prochain (et cela nous empêche en plus de recevoir la guérison, qui passe en fait par un juste oubli de soi), ni volontarisme évangélisateur au point d'oublier que nous avons besoin du Médecin. "In medio stat virtus" ...

Pema


[ De PP à P. - Tout à fait d'accord. Mais ce dont vous parlez, à juste titre, est la guérison personnelle. Ce dont parlent (abusivement) les tenants de la "généalogie", c'est de notre parentèle défunte. Et c'est là qu'ils sortent du christianisme... ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Pema | 04/11/2008

à Michel de Tiarelov

> Pardon, mon précédent commentaire s'appliquait en fait à l'article sur la Toussaint...
Voici mon commentaire pour cet article :
Cher Michel de Tiarelov,
Je comprends votre exaspération pour tous ces "psy"quelquechose et je la partage en grand partie. L'obsession "psy" contemporaine est en effet navrante.
Cependant, je ne jetterais pas tout par dessus bord. Le péché originel, et notre péché personnel, ont introduit en nous des blessures et des fragilités, en particulier psychologiques. Et pour sortir du péché, quelques notions élémentaires de psychologie sont parfois recquises.
Pour sortir d'un puit où vous seriez tombé, il vous faut regarder comment ce puit est construit, et sur quelle pierre vous aller poser votre pied pour remonter. Même si ensuite c'est une force extérieure qui vous donne l'énergie et la grâce de monter. Parce que vous pouvez aussi bien glisser et retomber en vous faisant encore plus mal.
Là encore, tout est question de mesure et d'équilibre. Mettre les compétences psychologiques au service de notre chemin de sainteté me semble (avec toute la mesure recquise) prudent. La grâce surnaturelle s'appuie sur la nature ! On ne s'affranchi pas de notre nature humaine, on ne peut qu'être transfigurés en Dieu.
On ne peut nier que certains prêtres particulièrement fragiles et laissés à eux-mêmes ont parfois gravement "dérapé". Remplir les séminaires à tour de bras, au risque d'ordonner des personnes n'ayant pas la vocation ou ayant une vocation trop "fragile" qui nécessiterait un suivi "intensif", ou ne sélectionner que les "purs" (et ce n'est pas forcément là où l'on pense que cela arrive !) sont les deux bouts d'une même impasse.
Avoir le réalisme (donc l'humilité) de reconnaître que certaines personnes n'arrivant pas à s'assumer elles-mêmes un minimum ne pourront pas prendre soin de nombreuses autres, c'est simple justice ! Le sacerdoce n'est pas un "droit" que je sache ! A chacun d'exercer le discernement qu'il lui revient d'exercer.
Mais peut-être en effet que voir dans le goût pour le latin de certains candidats au sacerdoce une absence de vocation est excessif ! Mais là je m'égare...
Très cordialement,
Pema

Écrit par : Pema | 04/11/2008

@ Pema :

> Attention à ce que nous mettons dans le "réalisme" au nom de l'humilité ! Bien sûr que "la grâce surnaturelle s'appuie sur la nature". J'ajouterai : justement ; raison de plus pour ne pas lui mettre des bâtons dans les roues en la faisant s'appuyer sur une nature si polie qu'elle en glisse dessus comme l'eau sur les plumes d'un canard.
Le seul "droit" qui vaille en matière de sacerdoce, c'est celui de Dieu ! C'est tout de même Lui qui appelle une âme plutôt qu'une autre, non ? Est-ce vraiment de "l'humilité" que de pourchasser d'éventuelles personnes dont on laisse entendre -selon des critères humains- qu'elles "n'arriveront pas à s'assumer elles-mêmes un minimum" ? Amusons-nous à effeuiller le calendrier des saints. Ne faisons pas dans la demi-mesure et soyons gourmands : les plus GRANDS saints. Appliquons-leur rétrospectivement ces mêmes critères humains de "sélection". On peut d'ores et déjà mettre notre calendrier au pilon... et travailler le jour de la Toussaint. La Tous... quoi ? IL N'Y EN A PLUS.
Et puisqu'on parle de sacerdoce, parlons de curé. Restons gourmands : le saint patron de tous les curés. Ayons "le réalisme (donc l'humilité) de reconnaître que" Jean-Marie Vianney n'avait pas grand chose pour "arriver à s'assumer lui-même un minimum". Ne parlons pas de son "goût pour le latin" qui était en-dessous de tout ! Comme les autres, lui aussi est né avec ce "péché originel qui a introduit en lui des blessures et des fragilités, en particulier psychologiques." Et si on avait voulu le "sortir du péché" par "quelques notions élémentaires de psychologie", nous n'aurions JAMAIS entendu parler de lui. Parce qu'au lieu d'être une lumière pour nos pasteurs, il aurait probablement fini dans la peau d'un obscur berger perdu dans quelque arrière-pays.
"Pour sortir d'un puit où vous seriez tombé, il vous faut regarder comment ce puits est construit, et sur quelle pierre vous aller poser votre pied pour remonter. Même si ensuite c'est une force extérieure qui vous donne l'énergie et la grâce de monter." Belle allégorie, c'est vrai. Mais qui assure que la "force extérieure" vous fait monter... et pas DESCENDRE ? Qui assure que la pierre qu'elle vous indique -séduisante parce que parfaitement polie- n'est pas des plus glissantes ? Qui assure que la "force extérieure" elle-même vous attire du HAUT du puits ? "Une force extérieure qui vous donne l'énergie et la grâce de monter" ? Oui : elle existe, et c'est la GRÂCE. Est-ce bien de la compétence de certaines "compétences" ? Avec toute la "mesure requise" ? Fort bien, mais où commence et où finit cette "mesure" ? Et QUI la détermine ?
"Remplir les séminaires à tour de bras" ? Il semble que la problématique inverse soit davantage d'actualité, mais passons. Les années de noviciat sont de toute façon là pour opérer un certain tri entre d'éventuelles "personnes n'ayant pas la vocation ou ayant une vocation trop "fragile"". Quantité de gens en sortent sans avoir été ordonnés, s'apercevant en cours de route que là n'était pas leur chemin. Ceux qui restent sont ceux qui sont bel et bien appelés, QUELLES QUE SOIENT par ailleurs leurs "fragilités".
"C'est dans la faiblesse que je suis fort" : ceci est un leitmotiv chez nos saints, depuis l'Apôtre des Païens jusqu'à la "petite" Thérèse. Il n'y a PAS un saint digne de ce nom qui n'ait été pétri de "blessures et de fragilités". À vouloir panser toutes les blessures, solidifier toutes les "fragilités", il devient de plus en plus patent que c'est la sainteté que l'on BLESSE et que l'on FRAGILISE. Ce qui, au fond, est assez logique. Parce que ce que nous n'avons ni le réalisme -et encore moins l'humilité- de reconnaître, c'est que Dieu appelle à Son service les plus "minables" aux yeux du monde : c'est pourtant une constante. L'argument de "la grâce surnaturelle qui s'appuie sur la nature", l'adversaire s'en délecte. Grâce à lui, il nous focalise sur "ce qui ne va pas" : ces [...] de "fragilités psychologiques" qui en deviennent des failles tant on ne voit plus qu'elles.
Ceci entraîne un CLIMAT généralisé de suspicion, et de très graves dérapages qu'il est un peu rapide d'imputer à "certains prêtres particulièrement fragiles et laissés à eux-mêmes". Combien ont-ils mis fin à leurs jours, non parce qu'ils étaient "particulièrement fragiles" mais parce qu'on les a "laissés à eux-mêmes" dans des procès truqués de pédophilie où, bien que totalement innocents, ils se trouvaient au cœur d'une mécanique judiciaire devenant folle parce qu'elle-même soumise aux diktats des cassandres de la "fragilité psychologique" ? C'est bien commode, parce que la victime est alors son propre bourreau, disculpant les survivants aux yeux du monde, et entérinant de plus belle cette (fou)thèse de "fragilités psychologiques". S'il y a une "simple justice" à rechercher, il y a AUSSI de quoi faire en la matière.
Cette justice-là, on n'est pas près de mettre la main dessus tant qu'on fait des COUPABLES de ces ignominies judiciaires des "« compétents psychologiques » utiles au discernement pour l'admission et la formation des futurs prêtres" !!!
Navré, mais je jette TOUT par dessus bord. Avec des boulets aux pieds afin d'être certain que cela ne remonte plus jamais à la surface.
IN MEMORIAM... pour l'un de ces prêtres "suicidés" dont le corps a été retrouvé un 28 décembre (ce qui ne s'invente pas), et inhumé en moins de trois jours, tant il devait embarrasser bien du monde... Celui-là, ce sont précisément des "forces extérieures vous donnant officiellement l'énergie et la grâce de monter" qui l'ont fait TOMBER au fond du puits. Et puisque officiellement ils passent pour "donnant l'énergie et la grâce de monter", les coupables courent toujours. Aux dernières nouvelles, leurs complices "orientent" jusqu'au Vatican.

Écrit par : Michel de Tiarelov | 05/11/2008

@ Michel de Tiarelov

> N'avez-vous jamais entendu parler de tous ces prêtres ordonnés dans les années 50 et qui ont défroqué en masse après mai 68 ?
Quand des séminaristes admis au sacerdoce contre l'avis de leur formateur se suicident au 10ème anniversaire de leur ordination, qu'en pensez-vous ?

Écrit par : Michel de Guibert | 05/11/2008

@ Michel de Guibert

> Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas avoir entendu parler de la débandade ecclésiastique que vous évoquez ! Toute la question est précisément de savoir ce qu'on a inculqué à cette génération (comme à celles qui la suivent, d'ailleurs...) dans le cursus des séminaires. Que ce soit "dans les années 50" ou plus tard, tous sont entrés en voulant apprendre Dieu, pour Le connaître et Le transmettre. Il est à craindre que beaucoup d'eau sucrée se soit mêlée aux huiles sacrées... Autrement dit, tout le temps consacré à apprendre "l'homme" ne l'était plus pour apprendre Dieu : difficile de croire que cela ne fragilise pas une formation, en la dispersant sur des matières parfois radicalement incompatibles entre elles. Vous n'êtes pas sans savoir que dans ces années-là, l'apprentissage de "l'homme" était pour le moins ancré dans l'air du temps, avec de forts relents idéologiques à la clé.
En ce sens, et au risque de paraître iconoclaste, je dirais que mai 68 a contribué à mettre cela au grand jour... éclusant ce qu'il y avait à écluser. On peut le déplorer... mais on peut aussi le louer : s'ils étaient restés, l'Église -dans son acception humaine- serait vraisemblablement en plus mauvais état qu'elle ne l'est actuellement.
Pour la question de ces "séminaristes admis au sacerdoce contre l'avis de leur formateur" puis "se suicidant au 10ème anniversaire de leur ordination", je présume que vous vous référez sans doute à un cas précis que je ne connais pas : je ne puis donc en penser grand chose, sinon qu'a priori, cela ne doit pas représenter un phénomène aussi massif que celui des prêtres défroqués. Il y a peut-être erreur humaine d'appréciation, mais de la part de qui ? Du prêtre lui-même ? De son formateur ? De l'évêque qui l'a ordonné ? Un peu des trois ? Ou de quelqu'un d'autre ? Quant au suicide lui-même, est-il formellement attestable qu'on puisse le relier à l'exercice d'un sacerdoce qualifié de "fragile" faute de mieux ? Il est à craindre que le seul à pouvoir "en penser quelque chose" -en connaissant parfaitement TOUTES les données du problème- ne soit plus là pour le dire. C'est bien pourquoi je préfère développer vote questionnement plutôt que d'y répondre : je m'en voudrais de faire dire à un défunt ce qu'il n'a pas dit...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 05/11/2008

@ Michel de Tiarelov

> Si "apprendre l'homme" est antinomique de "apprendre Dieu", nous ne sommes plus dans une religion de l'Incarnation...
Pour le reste, oui, je faisais allusion à un cas précis qui m'a été rapporté par le formateur en question, sans me donner de nom bien sûr et je n'en sais pas plus, mais sur la dizaine qu'il pensait non aptes au sacerdoce, d'après ses dires, tous ont eu un itinéraire difficile ou douloureux, à des degrés divers.
Certes, nous ne pouvons rien extrapoler de ces quelques cas, mais certainement vous en connaissez d'autres qui ont mal vécu d'être éconduits dans ce qu'ils croyaient être une vocation sacerdotale... sont-ce des erreurs d'appréciations ou de légitimes prudences ? Dieu seul le sait, mais n'accusons pas hâtivement les directeurs de séminaire, les formateurs, les psy, le diable et son train !

Écrit par : Michel de Guibert | 05/11/2008

Toujours @ Michel de Guibert !

> "Si "apprendre l'homme" est antinomique de "apprendre Dieu", nous ne sommes plus dans une religion de l'Incarnation..." Nous ne sommes plus dans la religion tout court, l'homme étant créé à l'image de Dieu... et le Verbe s'étant fait chair. Mais vous savez aussi bien que moi qu'il y a "apprendre l'homme" et "apprendre l'homme" avec de forts relents idéologiques à la clé, comme je l'écrivais plus haut.
Peut-on vraiment parler "d'accusations hâtives" en matière de psy, pour en revenir au sujet qui est au cœur de ce post ? Nous disposons tout de même d'un certain recul par rapport à toutes ces pratiques, auxquelles on a plus que largement lâché la bride durant des décennies. Ici comme ailleurs, il s'agit moins "d'accuser hâtivement" que de juger l'arbre à ses fruits. Ce qui est la première façon d'incarner une religion de l'Incarnation. Or, pour l'heure, tout ceci ne repose que sur des intentions, des intentions et encore des intentions ; le tout recouvert d'un beau couvercle d'empirisme consensuel qui attend toujours de recevoir un minimum de lettres de noblesse qui puissent s'apparenter à de la VÉRITABLE science. Et les intentions, ce n'est PAS de l'incarnation. On sait de quoi est pavé l'enfer : de ce qui contribue plus volontiers à la désincarnation.
Là où "apprendre l'homme" devient antinomique de "apprendre Dieu" -et je plains sincèrement toutes ces générations de séminaristes qui ont dû assimiler des dogmes s'annihilant les uns les autres-, c'est quand on fait du prêtre (futur ou déjà ordonné) -dispensateur par excellence de la miséricorde- une potiche de la miséricorde. Le terme est plus brutal que le "vase d'argile", mais le "matériau" de base est le même. La miséricorde s'applique sur la misère, ce qui est quasiment une lapalissade. Ici encore, rien de plus incarné que la misère. Et justement, là où la religion de l'Incarnation se distingue du reste, c'est qu'elle enseigne que la source de la misère est le péché : son objet est donc D'AIDER le pécheur à PRENDRE CONSCIENCE de SON péché -du péché que LUI a incarné-, non pour s'en lamenter fiévreusement mais pour s'en LIBÉRER afin de le rendre plus disponible et plus OUVERT à l'accueil de la grâce, à commencer par celle de la miséricorde. C'est encore un truisme que d'affirmer que la miséricorde s'applique à la misère ; mais c'est moins un truisme d'aller jusqu'au bout de cette réflexion, en soulignant qu'il n'est de misère que de péché.
Maintenant, introduisons dans cette problématique ces « compétences psychologiques » si "utiles au discernement pour l'admission et la formation des futurs prêtres". La misère est toujours là ; le péché aussi : le mal se commet à tour de bras, mais... MAIS on a imperceptiblement DÉPLACÉ l'origine de la misère, substituant mine de rien moult "mécanismes psychologiques de défense" au péché. À partir de là, les cartes se brouillent et les repères jusque là admis deviennent flous. On cherche de moins en moins à pardonner (ou se faire pardonner) le péché, s'orientant au contraire sur la mise hors de cause (ex-cusare : excuse) du pécheur en le "déconnectant" de son péché. Ne demeure qu'un acte qui -même s'il se révèle objectivement peccamineux- est attribuable à quelque mécanisme pulsionnel qui en atténue la responsabilité -ET la culpabilité- personnelle. Autrement dit, la prise de conscience du péché proprement dit s'en trouve fortement altérée, cette prise de conscience s'exerçant sur un AUTRE terrain. Quand il n'y a plus de conscience du péché, il n'y a plus de conscience de la misère... et plus de nécessité de la miséricorde, ses dispensateurs en devenant donc des potiches.
"Déconnecter" du péché, ce n'est nullement en libérer le pécheur. Ce l'est si peu que nous passons d'une religion de l'Incarnation à une religion de l'incarcération. C'est le péché que l'on incarcère... et le pécheur avec lui : justice immanente, susceptible de générer bien des "itinéraires difficiles ou douloureux, à des degrés divers."

J'évoquais hier le saint curé d'Ars : en dépit de toutes ses "fragilités" natives, il dispensait la miséricorde à tour de bras ! Parce qu'à lui comme à bien d'autres, il ne fallait pas venir raconter d'histoires sur telle ou telle autre "blessure psychologique" n'apportant qu'une seule grâce -fort humaine- : celle de transformer un pécheur en "malade". Que des prêtres aient défroqué, que d'autres soient mal à l'aise dans leur ministère, quoi de si étonnant ? Soit leurs confessionnaux sont vides, soit ils ne savent plus qui se présente à eux : un pécheur... ou un "malade" ? Ici, je parle d'expérience concrète, et très récente. La dernière fois que j'ai demandé le sacrement de la Réconciliation, j'ai été suffoqué par la première question que m'a posée le ministre du sacrement, pourtant relativement âgé : "qu'est-ce qui ne va pas ?" J'avoue avoir réprimé un léger mouvement de recul : c'était là une question de MÉDECIN, pas de prêtre ! Et c'était une question posée par un prêtre vraisemblablement "ordonné dans les années 50"... Ne lui jetons pas la pierre, mais cela indique néanmoins un certain état d'esprit dont on finit par ne plus s'étonner qu'il aie gagné les couloirs du Vatican.

Depuis des années nous déplorons la désaffection du sacrement de la miséricorde... parallèle à la "suraffection" d'autres types de consultation, beaucoup plus onéreuses et pourtant fort prisées. Toujours pas "d'accusations hâtives"... et toujours l'arbre à ses fruits. Quand on a des yeux pour voir, c'est amplement suffisant pour constater que le "patient" régulier d'un psy devient un pénitent de plus en plus irrégulier... quand il consent encore à être pénitent. Il est plus tentant de dépenser des fortunes à s'entendre dire par un "confesseur" que le mal qui vous accable est dû à des causes externes (et notamment des autres, ce qui ruine le lien social), qu'à ne rien payer pour s'entendre dire par un VRAI confesseur que vous êtes un misérable, et portez le poids de VOS responsabilité et culpabilité dans le mal qui vous accable. Pas plus que ce poids... mais pas moins non plus : la vertu du sacrement est d'ailleurs de l'alléger, non d'appuyer dessus ! En face, chez l'autre "confesseur", le mal venant de l'extérieur, il va falloir trouver à l'incarner chez quelqu'un d'autre que le "confessé" : quelqu'un qui va donc être chargé du poids de responsabilité et de culpabilité qui NE SONT PAS LES SIENNES. C'est lui faire endosser le rôle de Simon de Cyrène, PLUS LA CRUCIFIXION. C'est pourquoi on court chez ce "confesseur" : pour aller lui "confesser" les péchés -supposés ou réels- D'UN AUTRE.
On peut essayer de se "blinder" d'un directeur spirituel, d'un vrai confesseur et tutti quanti : quand on fait entrer un faux dans la danse de sa vie, c'est celui-là qui l'emporte parce que bien "qu'allégeant", c'est le plus LOURD. L'inconvénient de l'incarnation, sans doute...

C'est à "ça" qu'on demande le "discernement pour l'admission et la formation des futurs prêtres". Cela reste inadmissible et déformateur. C'est pourquoi je jette TOUT par dessus bord : TOUT LE MONDE est lamentablement arnaqué, clercs et laïcs confondus...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 06/11/2008

Toujours @ Michel de Tiarelov !

> Je vois à la longueur de votre message que le sujet vous tient à coeur, et je souscris pour une part à ce qui est en filigrane dans toute votre intervention, la perte de la notion de péché et par voie de conséquence la déshérence de la notion de miséricorde.
Pour autant, je ne peux vous suivre dans votre refus de voir les réalités de pathologies ou de blessures psychiques qui peuvent gravement atteindre une personne ; vous admettrez sans peine des pathologies organiques, mais vous voulez assimiler toute pathologie psychiatrique au péché ; vous rendez-vous compte du poids de culpabilité que vous feriez peser sur de tels malades en voulant transformer tous les malades en pécheurs !

Écrit par : Michel de Guibert | 06/11/2008

PAS ORGANIQUE

> Transformer tous les malades en pécheurs ??? Allons bon ! Bien sûr que j'admets sans peine des pathologies organiques, qui sont d'ailleurs moins à admettre -ou à ne pas admettre- qu'à traiter. Parmi elles, les pathologies neurologiques, pourquoi pas. Et je dis bien : NEUROLOGIQUES, pas "psychiques". La psyché n'est PAS organique, et n'a PAS à être traitée avec ce qui traite de l'organique : c'est la MALtraiter.

Où voyez-vous que je "veuille assimiler toute pathologie "psychiatrique" au péché" ? Vous parlez à juste titre du "poids de culpabilité" que l'on fait peser sur des "malades". Ce qui fait particulièrement écho à ces expressions devenues courantes de pathologies dites "lourdes" ou "légères". Mais QUI pèse tout cela ? C'est plutôt dans cette direction que j'assimilerais plus volontiers le péché, voyez-vous... mais avec une rhétorique inverse : on fait du pécheur un "malade". On croit ainsi alléger le "poids de culpabilité" ? On le diffuse de façon exponentielle, et sans doute davantage chez les "bien-portants" que chez les autres : du moins ceux qu'on aura assez léguminisé pour que leur sentiment de culpabilité s'évanouisse avec la conscience.

Et là, il semblerait que PERSONNE ne veuille se rendre compte de sa responsabilité personnelle dans des complicités (actives ou passives) à ne pas "voir la réalité de pathologies et de blessures" INDUITES par les transformations arbitraires de légitimes différences en "pathologies" fantasmées par des « contributeurs de la psychologie au discernement. » C'est fort dommage, sachant en effet que les "traitements" de ces "pathologies" "peuvent gravement atteindre une personne" dans son CORPS comme dans son esprit parce qu'on aura pris des conséquences pour des causes.

Quant à transformer qui que que ce soit en pécheur, il n'y a pas beaucoup d'effort à fournir, et encore moins de baguette magique : la finalité suprême de la vie est justement que le pécheur (et qui ne l'est pas sans avoir à se "transformer" ?) SE transforme en "juste", sous réserve que ce ne soit pas lui qui SE justifie. Ce n'est pas en se laissant transformer en "malade" -pire, en transformant l'autre en "malade", ce qui est déjà une façon subtile et hypocrite de SE justifier- qu'on en prend le chemin...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 08/11/2008

DIALOGUE

> C'est un dialogue de sourds, Michel de Tiarelov...
Dans votre insistance à nous convaincre que notre société pour gommer le péché fait trop facilement de nous des malades ou des blessés de la vie sans responsabilité personnelle, vous en arrivez à nier ces blessures bien réelles qui peuvent atténuer pour une part notre responsabilité.
Votre refus d'admettre qu'il puisse exister des pathologies psychiatriques et des maladies psycho-somatiques qui ne relèvent pas du péché mais bien de la maladie vous conduit à des caricatures qui décrédibilisent ce qu'il peut y avoir de juste dans vos développements...

Écrit par : Michel de Guibert | 08/11/2008

> Nuançons un peu, voulez-vous ? Qu'il puisse exister des maladies psychosomatiques, la cause est entendue. Dans notre corps et dans notre âme, nous sommes UNS. Les bleus de l'âme ont bien entendu des répercussions sur le soma. De même qu'inversement, une souffrance organique n'est pas sans incidence sur l'âme. Et c'est bien pourquoi je récuse en effet ce que vous appelez des "pathologies psychiatriques" qui -quand elles existent RÉELLEMENT- doivent, elles, être CLINIQUEMENT vérifiables et non déterminées par ce qui s'apparente à une véritable jurisprudence "médicale" "conduisant à des caricatures de "soins" qui décrédibilisent ce qu'il peut y avoir de juste dans" la VRAIE médecine. Quand c'est cliniquement vérifiable, cela n'a pas à s'appeler "pathologie psychiatrique" mais pathologie neurologique, donc organique.
Faute de quoi, c'est précisément une souffrance organique que l'on INTRODUIT au nom d'une "thérapie" fondée sur un "diagnostic" idéologique. Malheureusement (ou heureusement !), le corps, lui, n'est PAS idéologique. Quand on le "soigne" d'une maladie qu'il n'a pas, il en hérite logiquement des symptômes. D'autant que les "traitements" de ces messieurs n'ont rien d'homéopathique (je rappelais encore tout à l'heure, sur un post voisin, la relation entre des jeunes sous psychotropes et les tueries dont ils sont les auteurs...) et leurs véritables effets secondaires font l'objet d'une puissante omerta. Ce sont ces produits avec leurs effets qui font "exister" ce que vous appelez des "pathologies psychiatriques", et non L'INVERSE. La France est le troisième pays consommateur au monde de toutes ces prétendues "pilules du bonheur" : ce n'est évidemment pas sans incidence majeure. Que fait-on pour enrayer ce phénomène ? On "admet qu'il puisse exister des pathologies psychiatriques" et on les "soigne" en conséquence, poussant de nouveau à la consommation jusqu'à rendre les gens pharmacodépendants avec des "médicaments" qu'on ne peut même plus arrêter du jour au lendemain sans risque pour la santé, voire la vie. En somme, c'est un puits sans fond... mais pas sans fonds pour l'industrie pharmaceutique.

Navré, mais je maintiens qu'il existe surtout des systèmes clos qui relèvent bel et bien du péché quasi structurel, cyniquement masqué par le faux alibi de la "maladie". Je ne sais pas si c'est un "dialogue de sourds" : je sais seulement qu'il n'est point de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 08/11/2008

> Vous admettez au départ l'unité psycho-somatique, mais vous raisonnez ensuite comme si elle n'existait pas et vous donnez dans un organicisme pour le moins réducteur : "cela n'a pas à s'appeler 'pathologie psychiatrique' mais pathologie neurologique, donc organique".
Qu'il y ait surconsommation de psychotropes dans notre pays, c'est clair, et vous avez raison d'attirer l'attention là-dessus.
Mais affimer qu'il n'y existe pas de pathologies psychiatriques, lesquels peuvent nécessiter de tels traitements, cela s'apparente au délire.
Vous dites : "je sais seulement qu'il n'est point de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre..."
De fait !

Écrit par : Michel de Guibert | 09/11/2008

> Étant directement témoin d'une rupture manifeste -et quasi palpable- de l'unité psychosomatique, j'aurais du mal à "raisonner ensuite comme si elle n'existait pas" !
"Mais affirmer qu'il n'y existe pas de pathologies psychiatriques, lesquels peuvent nécessiter de tels traitements, cela s'apparente au délire." me dites-vous. Si "délire" il y a, je vous invite à prendre connaissance de mon dernier billet :
http://micheldetiarelov.hautetfort.com/archive/2008/11/09/la-colere-fait-le-malheur-des-eternels-damnes.html

Contrairement à notre hôte, je n'ai pas fait "relâche" ce dimanche, tant les Textes de ce jour venaient à point nommé (comme toujours, d'ailleurs). Mais chez moi, c'est un peu tous les jours le "Jour du Seigneur" !... "De fait ?" Alors, venons-en aux faits. Ils sont têtus... et je l'avoue, moi aussi ! Ne parlons pas de saint Paul, en cette année paulinienne...

Écrit par : Michel de Tiarelov | 10/11/2008

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