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12/09/2008

Benoît XVI aux Bernardins : un discours prophétique

120908_bernardin[1].jpgCet homme est déroutant comme l’Evangile…

 


Accueilli par nos médias comme si le pape était politicien, guetté à Paris sur des questions politiques – la laïcité, les rapports des religions et de l’Etat -, le chef de l’Eglise catholique a agi par surprise. Le premier de ses discours majeurs n'a pas été celui de l’Elysée, mais celui de l'après-midi au collège des Bernardins devant sept cents personnalités du monde de la culture : écrivains, philosophes, artistes, cinéastes... (auxquels s’étaient ajoutés on ne sait pourquoi MM. Chirac et Giscard d’Estaing).

 

Ce qui s’est passé là a tenu du prodige. Ou plutôt de la prophétie.

 

Benoît XVI n’a pas abordé, en apparence, les sujets sur lesquels on l’attendait.  Il a fait beaucoup plus :

 

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2...

 

Dans cette communication d’une densité phénoménale, sans concessions, très charpentée et dont chaque mot comptait, il a mis son auditoire en contact avec le cœur nucléaire de la foi chrétienne.

 

En parlant de la vie monastique, matrice de la culture occidentale, le pape a convoqué tous les problèmes cruciaux du XXIe siècle français. En négatif :  la  confrontation  de la foi et de la société sans repères. En positif : l’étonnante résonance  – par dessus les siècles – entre le labeur intellectuel et matériel des monastères, hier, et les attentes  d’aujourd’hui : celles de notre postmodernité qui s’attache à l’authenticité vécue et aux multiples sens du langage, plus qu’aux théorèmes et aux abstractions.

 

Des moines médiévaux scrutant la Parole, au monde d’aujourd’hui  « où l’absence de Dieu est hantée par la question qui Le concerne », Benoît XVI a lancé un pont.

 

Il a indiqué la voie : ne plus amputer notre vie de sa dimension essentielle.

 

En conclusion de sa conférence, il a déclaré :

« Chercher Dieu et se laisser trouver par lui : cela n’est pas moins nécessaire aujourd’hui que par le passé. Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif – comme non scientifique – la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves. Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à l’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable. »

 

Après quoi il est parti vers la cathédrale Notre-Dame, acclamé par des foules considérables massées sur le parcours de la papamobile. Sa prise de contact avec les milliers de jeunes massés sur le parvis a été volcanique : clameurs d’enthousiasme, fanions jaune et blanc sans nombre, et les paroles du pape - toutes simples -  sur l’Esprit et la Croix. « Je vous fais confiance, l’Eglise vous fait confiance », leur a-t-il répété. Une explosion de joie lui a répondu.

 

Benoît XVI ensemence le XXIe siècle. Non seulement ce pape est un intellectuel et un pédagogue de très grande envergure, mais sa bonté incandescente lui rallie les foules qui l’approchent. Nous étions quelques-uns à le pressentir en 2005, quand il succéda à Jean-Paul II.  Aujourd’hui  des millions de gens le savent...  Il est venu à son heure. Il prépare l’avenir de la planète chrétienne. 

  

 

Commentaires

UN SOUHAIT

> Merci de nous faire partager ce qui sera un moment fort pour notre pays et l'Eglise, je le sens déjà. Ce pélerinage de Benoît XVI me semble déjà un succès. Un seul regret: celui de vivre en Russie en ce moment et de ne pouvoir participer à cet événement, merci en tout cas de faire votre métier de journaliste, nous pouvons ainsi nous associer à ce pélerinage. Un souhait: que d'ici quelques mois, Benoît XVI puisse venir ici, dans le monde orthodoxe.

Écrit par : Alex | 13/09/2008

JOIE

> Je partage votre joie et votre enthousiasme. Benoît XVI le dit si bien: "il est beau d'avoir la foi". Liturgie impeccable, homélies allant au coeur de la foi, discours de hautes tenues, présence des familles ... l'Eglise est toujours en marche. Que cette visite, comme une pierre qui tombe dans l'eau, fasse des cercles de plus en plus larges pour un nouvel élan de l'Eglise en France. Merci à Bernadette et à la Vierge Marie!

Écrit par : dominique rimaz | 13/09/2008

SA TÂCHE EST DURE

> Cher Patrice, j'aimerais avoir votre optimisme. Je suis, comme vous, sous le charme de ce pape. Un charme qui n'a rien de magique, au contraire, comme ne cessent de le répéter vos confrères, ce pape n'a pas l'art de jouer avec les médias. Certains y trouvent un défaut, j'y vois une grande qualité, celle d'être pleinement sincère devant les caméras et les micros. Son discours aux Bernardins étaient tout simplement lumineux.
Je n'ai pas eu le temps d'écouter les nombreux débats qui ont eu lieu sur les divers chaînes de télé ou stations de radio, cependant j'ai pu "zapper" et je suis encore tombé sur les mêmes réactions qu'il y a 40 ans (bien que je ne fusse pas né à cette époque...). A savoir, "ce pape est réactionnaire, il s'attache au dogme", "il ne connaît pas la modernité", "les positions de l'Église sur la contraception prouvent bien des choses"... Autant de phrases qui trahissent l'ignorance de trop de journalistes et qui m'attristent. J'aimerais tellement vous croire mais, sur ce point là, je suis malheureusement pessimiste. Les discussions avec mon entourage, parfois même catholique, me désespèrent trop souvent.
En tout cas c'est certain, nous avions besoin d'un Pape qui nous rappelle au dogme et qui nous montre les profondeurs de la Foi. Vive Benoît XVI, sa tâche est dure.
Amicalement

Écrit par : Vincent | 13/09/2008

CE PAPE EST UNE BOMBE NUCLEAIRE A LUI TOUT SEUL

je connaissais ratzinger, au travers de divers de ses écrits, je le savais très cultivé, très intelligent, le genre de type qui vous enseigne "justement", qui vous donne l'impression de devenir intelligent, or c'est un des rôles phares du Pape!
béni soit Dieu tout puissant pour le don de ce Pape pour ce temps qui "est notre temps", disait notre dame de tous les peuples! extraordinaire!
en revanche, mlle drucker qui a commenté la messe sur la 2, a été catastrophique d'ignorance, à un point tellement effroyable (ce n'est pas grave en sot, elle a reçu une bonne instruction, mais pourvu qu'il y ait eu des grâces pour elle,en plus de celle d'être présente, ce qui est déjà pas mal!)....bref, ses commentaires et ses questions étaient tellement ignorants de la religion catholique, que c'en était frustrant, et étonnant de constater que ce fut elle qui fut retenue pour être la chef d'orchestre pendant toute la messe sur la deux!
incroyable!!!....mais dépitant, et en décalage total avec le rayonnement que nous montrait chaque fidèle interwievé.

JC


[ De PP à JC - Je serai moins sévère que vous envers Marie Drucker. Elle a fait honnêtement son métier à partir d'un point de vue qui est celui de l'époque. Ce point de vue peut frustrer des catholiques, mais c'est ainsi, il faut en prendre acte. En revanche, ce qui est intolérable est la fausse monnaie genre "Duquesne & sons".]

Écrit par : jean christian | 13/09/2008

PROVIDENCE ?

@ jean-Christian
J'ai eu la chance de suivre jusqu'ici les différentes étapes de Benoît XVI en terre de France sur KTOTV.
J'ai pu découvrir deux journalistes "au fait" de la chose catho : Philippine de Saint Pierre et Etienne ???
KTOTV diffuse aussi ses programmes sur internet, ce qui m'a permis d'écouter à tête reposée le discours des Bernardins.
Ce discours fut une sorte de véritable conférence à laquelle je ne m'attendais pas et qui m'a touché en plein coeur...nucléaire. Cet homme est un professeur, je le reconnais, il n'a pas le charisme de Jean-Paul II, certes, mais il sème sur un sol mis en vibration par son prédecesseur.
Qu'est-ce que je retiens de ce discours dont certains auditeurs présents diront, comme dans l'ancien aréopage grec (où j'ai appris qu'il s'agissait d'une forme de tribunal) : Nous t'entendrons là-dessus une prochaine fois !
- Rapport des chrétiens avec ce qui n'est pas un Livre mais bien des écritures développées et interprétées en communauté,
- Retour du fait religieux dans la sphère de la Raison, avec refus de le laisser enfermer dans une subjectivité qui relèverait en plus de la seule sphère privée,
- Limites de l'humanisme si celui-ci oublie cette bulle d'inconnu dont l'Homme est porteur, jamais rassasiée et qui pédale toujours devant,
- Deux époques différentes, le XIIè et le XXIè siècles, réunies par une même nécessité : le "querere Deum" symbolisé par le monachisme du XIIè siècle.
Comme je me découvre plus royaliste que le roi, je marquerai ma différence en disant que le christianisme n'est pas une "racine", c'est le terreau de la culture européenne, sa matrice. Se développent en lui et avec lui (ou contre lui d'ailleurs) les racines qui veulent.
Prophétisme, vous dites, oui si ce "querere deum" est l'ensemencement du XXIè. siècle.
Et comme le dit lui-même Benoît XVI, laissons-nous trouver par Dieu.
J'ai été profondément ému par la beauté de la veillée des jeunes, le charisme et la douce maîtrise qui se dégageait de ses deux maîtres de cérémonie : Damien ??? et Clara ???
Quel changement par rapport à ces icônes blasé(e)s qu'on nous présente aux lendemains de telle ou telle manifestation étudiante et porteurs de ce que j'ai décidé d'appeler le persiflage commun.
Et puis qui était ce chanteur qui appartenait à la communauté de Taizé ? Quelle splendide voix au service du chant liturgique !!! Et combien leur duo avec la choriste placée derrière l'autel lors du Magnificat fut... magnifique.
Tout ça parce que je suis tombé malade et que je suis resté chez moi un vendredi soir :-)
Le premier qui dit "Providence" sera original.
les autres seront des copieurs !

Écrit par : sombre héros | 13/09/2008

@ SOMBRE HEROS

> Sans doute s'agit-il d'Etienne Loraillère, qui est journaliste (de talent) à Radio Notre Dame.

Écrit par : Michel de Guibert | 13/09/2008

SON DISCOURS

> Son discours est à chaque fois d'une fulgurance lumineuse et d'une densité extraordinaire. Il démontre toujours un peu plus la supériorité de la foi sur l'intelligence seule.

Écrit par : Annie | 14/09/2008

NIVEAU

> Je viens sur ce blog pour m'aérer le cerveau après avoir parcouru les réactions des lecteurs du Monde, de Libération, du Nouvel Obs et même du Figaro. Toujours le même discours préfabriqué sur les Croisades, l'Inquisition, la richesse du Vatican, "combien ça coûte au contribuable?", etc. Variante: il y a du monde à Lourdes alors que les églises sont vides, ce qui prouve que la superstition marche mieux que la religion... Ce discours exprime-t-il le niveau intellectuel et culturel moyen des abonnés de ces publications? Est-il représentatif d'une partie significative l'opinion française en général? Beaucoup de ces "réactions" ne font qu'exprimer des a priori qui n'ont rien a voir avec ce que le pape a effectivement dit, et qu'on n'a probablement pas lu. La parole du pape parvient-elle à ses destinataires?
Ces commentaires montrent en tous cas la violence que suscite une parole de foi dès qu'elle est libre et publique. Le Monde, au sens johannique du terme, se sentirait-il agressé?
Merci à Benoît XVI de nous avoir rappelé le rôle du monachisme dans la formation de l'Europe et d'avoir, du même coup, réhabilité le Moyen-Âge.

Écrit par : Castor | 14/09/2008

LE SENS DES MOTS

> Je viens de lire le superbe discours de Benoît XVI, prononcé vendredi dernier au Collège des Bernardins.
Il mérite d’être lu, relu, médité.
Si on le lit attentivement, on peut, dans un tel discours, découvrir des pépites.
Dans le quatrième paragraphe, le pape décrit, par exemple, l’effet de la Parole sur chaque personne en particulier. Il se réfère aux livre des Actes des Apôtres (Ac 2, 37), et aux commentaires de Grégoire le Grand. L’expression des Actes des Apôtres : « Ακουσαντες δε κατενυγησαν την καρδιαν » est un peu édulcorée dans la traduction officielle pour la liturgie : « Ceux qui l’entendaient furent remués jusqu’au fond d’eux-mêmes ». Le pape a raison de se montrer plus explicite. Le terme « κατενυγησαν » vient du verbe « κατανυσσομαι », qui signifie véritablement « être pénétré de douleur ».
On pense immanquablement à la Lettre aux Hébreux : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu’une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l’âme, jusqu’aux jointures et jusqu’aux moelles » (He 5, 12).
Un autre passage du discours du pape, situé au onzième paragraphe, peut retenir l’attention :
« L’expression classique de la nécessité pour la foi chrétienne de se rendre communicable aux autres », dit le pape, « se résume dans une phrase de la Première Lettre de Pierre, que la théologie médiévale regardait comme le fondement biblique du travail des théologiens : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte (logos) de l’espérance qui est en vous » (3, 15). (Le Logos, la raison de l’espérance doit devenir apo-logie, doit devenir réponse) ».
Le texte grec de cette Première Lettre de Pierre : «Ετοιμοι αει προς απολογιαν παντι τω αιτουνι υμας λογον περι της εν υμιν ελπιδος », qui, mot à mot, donne en français : « Prêts toujours à l’apologie à tout demandant-à-vous-compte de l’en-vous-espérance », met en résonance les termes «λογος » et « απολογια ».
En fait, comme le laisse entendre Benoît XVI, le «logos » de notre espérance, c’est-à-dire la raison de notre espérance, réclame tout normalement, de notre part, une « apologia », c’est-à-dire une réponse. Aux deux mots grecs «logos » - « apologia », correspondent ainsi en français la raison (de notre espérance) et la réponse qu’elle appelle.

Écrit par : Sophrone | 14/09/2008

@ SOPHRONE

> Je suis très sensible à ce passage de la première lettre de St Pierre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte (logos) de l’espérance qui est en vous », mais il est bon d'en citer la phrase suivante : « mais faites-le toujours avec douceur et respect. »
Je crois que cela définit assez bien la manière de notre cher Benoît XVI, et nous devrions tous en prendre de la graine !

Écrit par : Michel de Guibert | 16/09/2008

"LE SEIGNEUR"

> Le SEIGNEUR est Magnifique en toute chose, Il est la Puissance Infinie, pour celui qui Le cherche Il se laisse trouver et l'amènera au bonheur, avec LUI il aura tout. Il dirige Son Eglise au travers de notre pape Benoît XVI, à chacun de vouloir suivre "l'homme de blanc" et prier avec lui.

Écrit par : de Montfort | 20/06/2009

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