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08/04/2008

L'écologie, de la Bible à nos jours : pour en finir avec les idées reçues

Dans les librairies le mois prochain :


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Commentaires

ENFIN ?

> Va-t-on enfin y voir clair au delà des injures réciproques ? La gauche va-t-elle arrêter de dire que la Bible est anti-écologique, et la droite de rabâcher que l'écologie est "un écologisme trotskiste" ? Est-ce qu'on va enfin pouvoir dire qu'on récuse le productivisme sans se faire traiter de communistes par des gens de soixante ans (alors qu'on en a trente) ?

Amicie T.


[ De PP à A.T. - Vous verrez le livre : c'est une enquête, notamment dans ces domaines. ]

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Écrit par : Amicie T. | 09/04/2008

Et ça sort quand ?

[ De PP - Le 22 mai. ]

Écrit par : N'Dragoni | 09/04/2008

GAIA ?

> Cher monsieur,
Vous faites allusion dans votre article à James Lovelock et précisez que dans son approche, il n'y a rien "qui aille contre la pensée judéochrétienne".
Je me permets de vous faire part de cet extrait d'un texte du Conseil pontifical de la culture, Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, intitulé : Jésus-Christ le porteur d'eau vive,une réflexion chrétienne sur le “Nouvel Âge”.
Il y est écrit :"James Lovelock, dans son ouvrage sur l'Hypothèse Gaia, dit que « tout le spectre du vivant sur la Terre, des baleines aux virus et des chênes aux algues, peut être considéré comme formant une entité vivante unique, capable de manipuler l'atmosphère terrestre pour subvenir à ses besoins généraux et dotée de facultés et de pouvoirs bien supérieurs à ceux des parties qui la composent ».
Pour certains, l'hypothèse Gaia est « une étrange synthèse d'individualisme et de collectivisme. Tout se passe comme si le Nouvel Âge, après avoir séparé les individus au moyen de politiques sectorielles, avait hâte de les jeter dans le grand chaudron de la pensée globale ». Le cerveau global a besoin d'institutions pour pouvoir gouverner, autrement dit, il a besoin d'un gouvernement mondial. « Pour traiter les problèmes actuels, le Nouvel Âge rêve d'une aristocratie spirituelle s'inspirant de la République de Platon, dirigée par des sociétés secrètes... ». Cette façon de voir les choses est peut-être excessive, mais différents signes montrent que l'élitisme gnostique coïncide avec la gouvernance globale dans maintes questions de politique internationale."
Pour l'Eglise, il semble évident que James Lovelock est un des "pères" du New Age , donc pas très en phase avec la pensée judéo-chrétienne .
J'aimerais connaître votre point de vue , plus précis, sur ce scientifique .
Bien cordialement
Eric Van Rie


[ De PP à EVR :

Vous l'avez remarqué, le document romain en question (qui est tardif) vise l'usage que "certains" firent, il y a 25 ans, de l'hypothèse formulée naguère par Lovelock.
Or l'"évidence" de la paternité de Lovelock envers le défunt New Age (années 1980-1990) n'est pas... évidente.
Transformé en délire par le New Age, le concept "Gaia" n'était au départ, chez Lovelock, qu'une hypothèse scientifique.
Que l'écosphère forme un tout interactif ; que l'homme en fasse partie ; que ce tout ait, en tant que tel, sa propre logique "supérieure à la somme de ses parties" ; et que l'homme ait la responsabilité de ne pas nuire à l'harmonie de l'ensemble dont la Genèse l'institue berger et gardien : c'est cela qui fonde la démarche écologique. C'est cela (uniquement) qui ne heurte pas la pensée biblique et chrétienne. C'est cela (uniquement) que j'ai mentionné dans mon article sur l'histoire de la pensée écologique. Et c'est cela (uniquement) qui ne heurte pas la pensée biblique et chrétienne.
-- Sinon, il faudrait dire, pour prendre une comparaison, que la notion aristotélicienne de bien commun est "antichrétienne" parce qu'elle pose que le tout est plus que la somme de ses parties ! Certains théologiens l'ont affirmé contre saint Thomas d'Aquin, qu'ils ont accusé de paganiser la théologie... Vous savez ce qu'il en a été par la suite.
De nos jours, les idéologues ultralibéraux usent du même prétexte contre l'idée de société politique : ils l'accusent d'être un "holisme", une pensée du tout, non économique, prétendant se superposer aux intérêts privés, donc haïssable et "grosse de tous les totalitarismes" ! (Je les cite). Avec ce faux procès ils ont obtenu la capitulation des Etats, ce qui a engendré aujourd'hui le chaos financier et le péril d'une crise mondiale sans précédent. Des économistes de bon sens redécouvrent en 2008 le caractère "d'ordre naturel" du politique et des responsabilités nationales ; mais un peu tard...
-- Autre comparaison, a contrario celle-là : le néodarwinisme fait de l'évolution une arme idéologique (violemment antichrétienne), mais Rome n'en étudie pas moins l'évolution comme une hypothèse (voire "plus qu'une hypothèse": Jean-Paul II dixit), et la théologie de la Création s'arrange parfaitement de cette hypothèse !
Il en est de même pour l'hypothèse de l'écosphère selon Lovelock. Faudrait-il rejeter une hypothèse scientifique sous prétexte que des cinglés l'ont détournée à la fin du siècle dernier pour s'en faire une religion et un business ?
Ce ne sont que deux comparaisons, mais elles sont valables.
-- A trop réagir négativement en disant "New Age, New Age !" dès que l'on entend parler d'écologie, on rejette l'idée d'un bien commun environnemental planétaire : et c'est une lourde erreur, l'une des plus graves au XXIe siècle.
D'autant que le New Age est mort depuis le début de ce nouveau siècle, avec le retour offensif du matérialisme biotechnologique dur : forme de paganisme infiniment pire que les fumées de bazar ésotérique des années 1980, puisqu'elle s'en prend au mystère du vivant et prétend produire techniquement l'humain ! L'industrie biotech alliée à la finance mondiale est une colossale machine, alors que le New Age était un petit commerce...
Là est aujourd'hui le vrai danger. Ne nous trompons ni d'époque, ni d'adversaire.
Les papes se sont engagés avec force depuis vingt ans dans le combat écologique. Lire par exemple le discours de Jean-Paul II en 1990, et aujourd'hui de nombreux textes de Benoît XVI. Vous les trouverez dans ce blog, catégorie Ecologie, dans la série de notes "L'Eglise est pour l'écologie".
-- Tous ces problèmes sont développés et étudiés dans le livre que je publie le 22 mai aux éditions de L'Oeuvre. ("L'écologie de la Bible à nos jours, pour en finir avec les idées reçues". ]

Cette réponse s'adresse au commentaire

Écrit par : Van Rie | 20/04/2008

LOVELOCK

> Je me réjouis de la sortie de votre livre sur l'écologie et je l'attends avec impatience ! J'ai écris, récemment un bref billet synthétique pour montrer l'importance que les papes accordent à cette question (voir le lien) en citant le plus d'articles possibles du magistère.
Quant à James Lovelock il a irrité plus d'un écologiste en affirmant son soutien à l'énergie nucléaire pour réduire le réchauffement de la planète. Il n'est donc pas un écologiste aussi radical qu'on le dit. De plus, son hypothèse Gaïa n'est pas un dogme, ni une affirmation, c'est une hypothèse !

fdo

[ De PP à FDO - Exactement ! ]

Écrit par : fdo | 09/05/2008

ECOLOGIE CHRETIENNE

> Cher Monsieur ,
Merci de votre réaction à mon commentaire sur James Lovelock.
Je suis d'accord avec vous sur le risque de se réfugier dans une pensée négative qui ne construit rien .
Mon commentaire ne tentait qu'une modeste mise en garde , comme l'avait fait en son temps (lui , avec talent!) , Mgr Schooyans, de Louvain , sur la pensée Gaïa et l'aspect anti-chrétien de cette approche écologiste.
Ceci dit , nous devons montrer en tant que chrétiens , que nous n'avons pas attendu les mouvements "écolo" pour être en pointe dans ce combat.
Votre livre semble aller dans ce sens .
Bravo
EVR

Écrit par : van rie | 12/05/2008

LE GRAND JARDINIER

> Les ouvriers de la onzième heure, fussent-ils catholiques et au nombre d'un milliard, deux avec les huguenots de tous poils, sont les bien venus, même sur le tard, dans un combat écologique, hélas perdu aujourd'hui. Ils apportent avec eux l'Espérance, vertu dont il faudra assurément être revêtu comme d'une armure pour affronter et changer les rudes réalités inscrites au plus profond de nos modes de pensée, de nos cités de nos appareils étatiques.
La grande mutation de l'individu vers l'espèce qui va avoir lieu dès à présent , par nécessité, pour des décennies elle se fera dans la douleur et nul n'en ressortira sans avoir changé.
Nous sommes passés de la question du "Salut" individuel au "Salut" collectif, global.
A cette heure, cette nécessaire métamorphose est si difficile et si lointaine qu'elle semble désespérée.
Evoluer ou s'éteindre, nous en sommes là .
Bienvenue au club.

p-s. j'ai trouvé bien timide la prise de position de l'Eglise sur les OGM , la lutte dure pourtant depuis plus de 15 ans et je ne parle pas des écolos bio de la première heure qui ont compris et mis en oeuvre leurs idées sur le terrain dès les années 70... C'est bien dommage, si la bataille des OGM avait été totalement gagnée, avec l'aide des chrétiens, entre autres, ces mêmes catholiques ne seraient pas obligés de défiler dans la rue, aujourd'hui, contre le mariage pour tous et ses futures dérives médicalement assistées.

Les écolos eux savent qu'ils ne faut pas jouer dans l'atelier de Dieu, même si celui-ci n'a pas pris soin de fermer la porte derrière lui en sortant pour aller porter son regard ailleurs. En ne respectant pas les procédures (barrière des espèces) la technoscience cherche une porte de sortie part le trans-humanisme, (les bio-info-nano tech ) le cirque trans-genre actuel n'en est que la préfiguration.
Quand il va radiner, le Grand Jardinier, ça va barder.
______

Écrit par : Jean-Pierre Lhermet / | 27/08/2013

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