Le pendu du pont de Blackfriars a bien été liquidé par Cosa Nostra

…et l’Eglise n’y est pour rien :  

 

 

Ci-dessus, le pont et le banquier.

 

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De Rome :

 

 

 <<  Roberto Calvi, surnommé le "banquier de Dieu" en raison de ses liens avec le Vatican, a certainement été assassiné par la Mafia, estime la justice italienne.  Calvi, qui dirigeait la banque Ambrosiano, dont la faillite retentissante a fait scandale en 1982, a été retrouvé pendu le 18 juin de la même année sous le pont des Blackfriars, dans le centre de Londres, avec 15.000 dollars en liquide et lesté de briques. La police a d'abord conclu au suicide, mais l'enquête a été rouverte en 2003, de nouvelles expertises ayant démontré qu'il avait été étranglé. Cinq suspects jugés à Rome pour ce meurtre ont été acquittés en juin faute de preuves, mais les motifs de ce verdict n'ont été communiqués que mercredi. Le tribunal chargé de l'affaire y accrédite la thèse, retenue par le parquet, selon laquelle Calvi aurait égaré de l'argent qu'il devait blanchir pour le compte de Cosa Nostra. "Le plus probable est que le meurtre de Roberto Calvi a été décidé en représailles et pour l'empêcher de révéler l'existence de ses relations [...] avec le crime organisé", estime la Cour. >>

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 Commentaire M

Navré pour mes confrères, mais c'est devenu indiscutable : ni le Vatican ni l’Opus Dei n’ont eu à voir avec le krach de l’Ambrosiano et le "suicide fortement assisté" du banquier Roberto Calvi  sur les bords de la Tamise !  Cette ténébreuse  affaire  est  décortiquée  dans L’Opus Dei, enquête sur le "monstre" * : ayant remonté les diverses filières d’investigation, j’y aboutissais à la version de Scotland Yard qui avait réorienté une partie de l’enquête italienne  – et permis les conclusions de celle-ci.  Ajoutons que l’expression "banquier de Dieu" n'est qu'une invention des médias et du showbiz,  et qu'elle va très mal à Calvi : ses appuis étaient du côté de la Mafia et de la loge P2 plutôt que du Vatican. (Lequel avait fort à faire en ce temps-là pour écoper la catastrophe du véritable « banquier de Dieu », Mgr Marcinkus, prélat américano-lituanien que Jean-Paul II avait mis à la tête du seul institut financier du Saint-Siège, l'IOR :  erreur de casting, le personnage s'était montré d'une incompétence avoisinant la niaiserie). 

 

(*) Presses de la Renaissance, 2006.