"Justice Climat" : le plan français pour Copenhague est en consonance avec les positions de l'Eglise catholique

Pour sauver le sommet du sort auquel le voue Obama : un projet français peu éloigné des propositions de Benoît XVI...

 

Le sommet « climat » de Copenhague (7-18 décembre) est mal parti : il est bloqué d'avance, notamment par Barack Obama dont le mépris envers les Européens (et leurs idées) ne se dissimule plus, et dont les promesses écolo n'ont pas survécu à la campagne présidentielle.

Face à cela, Nicolas Sarkozy a au moins le mérite de ne pas baisser les bras. Pour discuté qu'il soit par des écologistes, son projet « justice climat » – qui inspire la récente déclaration franco-brésilienne sur le sujet – ressemble aux propositions de Benoît XVI, de Caritas Internationalis et de Pax Christi : il met l'accent sur la solidarité internationale, l'aide aux pays pauvres, plus menacés que les autres par le danger climatique, et des formes de gouvernance mondiale dans les domaines financiers et environnementaux.

Ce plan, divulgué cette semaine par Mediapart, se présente comme la base possible d'un accord international à Copenhague : l'accord dont Obama et le pôle Asie-Pacifique ne veulent pas.

Ses objectifs :

- réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés (80% de réduction en 2050 par rapport à 1990, entre 25% et 40% en 2020) ;

- aide internationale massive pour les pays pauvres, les plus vulnérables au changement climatique ;

- création d’un fonds « Justice Climat » pour financer la mutation des secteurs de l’énergie, la reforestation, la protection des ressources en eau et des régions côtières, la lutte contre l’érosion des rivières, les infrastructures pour l’adaptation et la protection des pays pauvres contre les catastrophes climatiques. (Coût : 410 milliards de dollars sur 20 ans. Gestion par les donateurs et les bénéficiaires). Le plan veut faire de l’Afrique le premier continent entièrement équipé d'énergies renouvelables ;

- financement : une taxe mondiale sur les transactions financières, une taxe sur le change, une taxe sur les actions. Et une « contribution financière universelle pour lutter contre le changement climatique », payée par tous les pays sauf les moins développés. (Chaque Etat contribuant en fonction de son PIB et de son niveau d’émissions de gaz à effet de serre) ;

- des règles communes de vérification des trajectoires de décarbonisation ;

- une organisation mondiale de l’environnement...

  

On constate une parenté indiscutable entre ce projet et les positions de l'Eglise catholique (encyclique, déclarations du pape et du cardinal Martino, déclarations des épiscopats, adresse des évêques aux conférences internationales, etc).