Accord Kiev-séparatistes - Les Occidentaux irrités - Danger de provocations sur le terrain

Comme le souhaitait Poutine (et comme Obama ne le souhaitait pas), c'est avec les séparatistes que Kiev vient de signer un accord de cessez-le feu, dont le respect sera surveillé par l'OSCE :

 

Cinq réflexions :

1. En acceptant finalement de signer avec les séparatistes (non avec Moscou), Kiev entérine leur existence politique. D'où l'irritation du « camp occidental », puisque cette existence des séparatistes autochtones était quasiment niée par Washington – dont la cible depuis dix ans est la Russie.

2. « Nous devons faire l'impossible pour mettre fin aux souffrances de la population », a déclaré le président kiévien ; il oublie de dire que « la population » (du Donbass) a principalement souffert des obus de l'artillerie lourde ouest-ukrainienne, qui bombardait les villes du Donbass à 40 km de distance. Les hôpitaux de Lougansk et Donetsk sont pleins de civils mutilés par ces bombardements : vieilles dames amputées, gamins en morceaux, etc. C'est l'autre aspect de cette guerre civile : un aspect que les médias américains eux-mêmes ont relaté, mais que les médias parisiens zappent en bloc.

3. Les médias parisiens préféraient, hier encore, célébrer « les soldats du bataillon Azov qui tiennent Marioupol ». Sans préciser que le bataillon Azov est une milice  d'oligarque composée de têtes brûlées d'extrême droite, et que ses soldats portent au bras gauche l'insigne de la division Das Reich : insigne commun aux ligues et milices ouest-ukrainiennes.

4. Depuis sa création, ce bataillon - comme son jumeau le « bataillon Donbass » spécialisé dans les enlèvements de civils - affiche deux raisons d'être : a) dérussifier l'Est-Ukraine par une épuration ethnique ; b) empêcher tout cessez-le-feu. Rappelons que les ligues nationales-socialistes ouest-ukrainiennes, en lien avec le Premier ministre kiévien Iatseniouk, ont exercé des pressions violentes sur le président kiévien Porochenko cet été pour l'obliger à poursuivre les bombardements. Aujourd'hui, elles vont tenter de briser le cessez-le-feu en commettant des provocations : soit sous leur drapeau, soit en false flag pour accuser « les Russes ». A Kiev, Iatseniouk s'en servira contre Porochenko.

5. Si ces provocations éclatent, l'OSCE saura sans doute faire le tri. Mais nos médias relaieront la version ouest-ukrainienne, et se feront ainsi complice d'une manipulation aussi sinistre par sa conception que par la nature de ses exécutants.

 

 

 

 

 L'insigne du bataillon Azov : en noir, l'emblème de la SS Pzd Das Reich.

Dessous, en blanc sur fond bleu : l'emblème officiel ukrainien.