Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : patrice carvalho

Elections européennes en France : effondrement du PS, échec des eurobéats, triomphe (mais relatif) du FN

"Un séisme", comme disent nos médias ?  Oui et non :

 

Oui, dans la mesure où les Français ont donné au FN sa première victoire électorale. Et où cette victoire semble récompenser le virage à ''gauche'' de Marine Le Pen : virage qui lui valait des anathèmes dans son milieu d'origine, lequel semble oublier maintenant (depuis quelques heures) ses griefs...

Oui également, dans la mesure où les Français ont non seulement primé un parti ''anti-UE'', mais déprimé les partis eurobéats : UMP à 20 %, PS à moins de 14 %, centristes sous les 10 %, EELV à 8,7 % (huit points de moins qu'en 2009). Ce qui veut dire que les Français ont voulu punir non seulement Paris, mais Bruxelles : ils reprochent à l'UE d'être ce qu'elle est. Beaucoup d'entre eux n'ont pas digéré que leur ''non'' de 2005 ait été tenu pour nul et non avenu. La majorité des Français ont désormais l'impression d'être régentés par une machine fonctionnant au service d'autres intérêts que les leurs : et ils détestent cette impression, même si les commentateurs professionnels – et les technocrates psychorigides comme Alain Juppé – ont du mal à le comprendre... (Mais quelques-uns, dans la classe politique, paraissent commencer à ouvrir les yeux).

Cela dit, les résultats d'hier ne seront pas un séisme au Parlement européen. Il reste dominé par les machinistes : le bloc de centre-droit du Parti populaire européen (faussement nommé ''populaire''), et le bloc de centre-gauche du Parti socialiste européen (faussement nommé ''socialiste''). Le successeur du robot libéral Barroso sera sans doute M. Juncker, ex-Premier ministre d'un Luxembourg dont la réputation n'est plus à faire... Ce sera business as usual.

D'autant que, face aux 404 élus PPE-PSE, les 129 élus eurosceptiques ne formeront pas un groupe ! L'UKIP anglais, atlantiste et ultralibéral, et son homologue le Parti du peuple danois, refusent de s'associer au FN. Le Vlaams Belang, vieil allié des lepénistes, a été écrasé dimanche par ses concurrents de la N-VA (proche du patronat flamand), qui ne veulent pas entendre parler du FN. Pas plus que le parti populiste néerlandais de Wilders, qui recule d'ailleurs de cinq sièges à trois... Marine Le Pen semble n'avoir pour partenaire que le FPÖ autrichien, qui a fait un bon score mais dont l'image est rebutante en France. Les autres élus (très peu nombreux) seraient des alliés discordants, comme les ultralibéraux du KNP polonais ; ou puants, comme l'Aube dorée grecque ou le NPD allemand. Le succès mariniste en France ne se traduira donc pas dans le rapport de forces au Parlement européen. Aucun ''séisme'' de ce côté-là...

 

 

Lire la suite

Ce que le pape a dit aux musulmans de Jérusalem

290px-Jerusalem_from_mt_olives.jpg

"...Chers  frères,  chers  amis,  de  ce  lieu  saint,  je  lance  un  appel  pressant  à  toutes  les personnes  et  aux  communautés  qui  se  reconnaissent  en  Abraham :  respectons-nous  et  aimons-nous  les  uns  les  autres  comme  des  frères  et  des  sœurs !   Apprenons  à comprendre  la  douleur  de  l’autre !   Que personne  n’instrumentalise  par  la  violence  le Nom  de  Dieu !  Travaillons  ensemble,  pour  la  justice  et  pour  la  paix ! "

Texte intégral :  ici

 

 

Lire la suite

26/05/2014 | Lien permanent

Ce que le pape a dit aux grands rabbins d'Israël

 53586.jpg

"...Nous sommes appelés,  comme  chrétiens  et  comme  juifs,  à nous interroger en profondeur  sur  la  signification  spirituelle  du  lien  qui  nous  unit...  Il  s’agit  d’un  lien  qui vient  d’En-Haut,  qui  dépasse  notre  volonté  et  qui  demeure  intact,  malgré  toutes  les difficultés  de  relations  malheureusement  vécues         au cours de l’histoire..."

Texte intégral :  ici

 

-

Lire la suite

26/05/2014 | Lien permanent

Ce que le pape a dit au président de l'Etat d'Israël

 33303h480w640.jpg"...Je renouvelle le souhait que soient évités, de la part de tous, des initiatives et des actes qui contredisent la volonté déclarée de parvenir à un véritable accord, et qu’on ne se lasse pas de poursuivre la paix avec détermination et cohérence..."

Texte intégral : ici

 

-

Lire la suite

26/05/2014 | Lien permanent

CO2 anthropique dans l'hémisphère nord : alerte de l'Organisation météorologique mondiale

 sciences,climat

Aucune intelligence normale ne peut plus nier le constat scientifique du réchauffement et de son facteur anthropique. Communiqué intégral de l'OMM : ici . Extraits :

 

 

<< Genève, le 26 mai 2014 (OMM) – En avril, pour la première fois, les concentrations mensuelles de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère ont dépassé 400 parties par million (ppm) dans tout l'hémisphère Nord. Ce seuil est hautement symbolique sur le plan scientifique, et le fait qu'il ait été franchi démontre une fois de plus que l'exploitation de combustibles fossiles est responsable, ainsi que d'autres activités humaines, de l'augmentation continue des concentrations de gaz à effet de serre qui réchauffent notre planète.

Toutes les stations de surveillance de l'hémisphère Nord qui constituent le réseau de la Veille de l'atmosphère globale de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ont signalé des concentrations records de CO2 dans l'atmosphère durant le pic saisonnier, qui intervient au début du printemps boréal, avant que ce gaz ne soit absorbé par la croissance végétale.

Alors que les valeurs maximales relevées au printemps dans l'hémisphère Nord ont déjà passé la barre des 400 ppm, la concentration de CO2 à l'échelle du globe, en moyenne annuelle, devrait franchir ce seuil en 2015 ou 2016.

«Comme les précédents, ce constat vient à point nommé pour nous rappeler l'augmentation constante des gaz à effet de serre qui sont un facteur d'évolution du climat. Si nous voulons préserver notre planète pour les générations futures, il nous faut agir d'urgence pour réduire les émissions de ces gaz qui piègent la chaleur», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM.

Le CO2 persiste dans l'atmosphère pendant des centaines d'années, et sa durée de vie dans les océans est encore plus longue. C'est le principal gaz à effet de serre rejeté par les activités humaines: il a contribué à l'augmentation du forçage radiatif – qui induit un réchauffement du système climatique – à hauteur de 85% sur la décennie 2002-2012.

Le forçage radiatif s'est accru de 34% à cause des gaz à effet de serre entre 1990 et 2013, d'après les derniers chiffres publiés par l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA).

D'après le Bulletin de l'OMM sur les gaz à effet de serre, la teneur de l'atmosphère en CO2 a atteint393,1 parties par million en 2012, ce qui représente 141 % de ce  qu'elle était à l'époque préindustrielle (278 parties par million). Le taux d'accroissement annuel du CO2 atmosphérique a été en moyenne de 2 parties par million sur la décennie écoulée. Depuis 2012, toutes les stations de surveillance implantées dans l'Arctique ont relevé au printemps des concentrations de CO2 supérieures à 400 ppm, en moyenne mensuelle, d'après les données reçues des stations de la Veille de l'atmosphère globale (VAG) situées au Canada, aux États-Unis d'Amérique, en Norvège et en Finlande. On constate aujourd'hui cette tendance à de plus faibles latitudes: les stations situées en Allemagne, au Cap-Vert, en Espagne (Ténériffe), en Irlande, au Japon et en Suisse ont toutes signalé des concentrations moyennes mensuelles supérieures à 400 ppm pour mars et avril. >>

 

Un résumé sur le changement climatique (constat et chiffres clefs) est disponible ici.

 

 

 

 

 

Lire la suite

La France qui ”part en morceaux”, et le ”réflexe de classe” des partis bourgeois

Chronique de Guillaume de Prémare (Radio Espérance, 26/05) :

 

Tandis que l’UMP ne s’occupait que de son dérisoire nombril, Jean-Christophe Cambadélis a dit une chose très juste hier pendant la soirée électorale européenne : « La France entre dans une zone où tout est possible. » J’ajouterais que tout et son contraire sont possibles. Non pas tant à propos du jeu des partis, mais d’une réalité cruciale pour comprendre ce qui se joue au plan historique : La France se morcelle, la France part en morceaux.

Dans une interview récente au Nouvel Obs, le géographe Christophe Guilly s’exclame :« Le vivre-ensemble c’est fini ! » et explique comment ce morcellement dépasse le cadre ethnico-religieux pour présenter également un visage sociogéographique :

« La révolte gronde dans ce que j'appelle la France périphérique, c'est-à-dire les territoires qui sont à l'écart des grandes métropoles : bourgs, petites villes, la plupart des villes moyennes, une partie du périurbain et le monde rural. C'est une immense partie du territoire qui accueille 60 % de la population et 80 % des nouvelles catégories populaires : ouvriers, employés, petite classe moyenne en voie de paupérisation, jeunes et retraités issus de ces catégories. »

Pourquoi la révolte gronde-t-elle ? Pour répondre à cette question, il faut comprendre les aspirations vitales de cette France profonde et laborieuse :

♦ la protection, notamment des emplois ;
 ♦ la sécurité des biens et des personnes ;
 ♦ les repères éducatifs et d’identité ;
 ♦ l’autorité dans la famille, à l’école et bien sûr dans la sphère politique ;
 ♦ la stabilité, car le peuple n’est pas nomade mais sédentaire.

Ajoutons que ce peuple vomit l’assistanat parce que le travail est pour lui une culture profonde et le moteur d’éducation des enfants.

Ces aspirations ne sont pas une idéologie mais se forgent avec bon sens et lucidité à partir de ce que les gens vivent à Saint-Omer, Fresnoy-Folny ou Carhaix. Ici, on a les yeux ouverts quand, à Paris, Strasbourg ou Bruxelles, on les ferme.

Les élites expliquent – en décalage complet avec les besoins du peuple - qu’on n’a pas d’autre choix que de « peser dans la compétition mondiale », que la mondialisation est « irréversible », qu’il faut aller chercher « la croissance avec les dents », qu’il faut « être mobile », etc. Le tout agrémenté de promesses d’égalité jamais réalisées et d’incantations morales inopérantes sur le vivre-ensemble.

Les élites sont en panique morale et voudraient exorciser le diable 'populisme'. Voici que le peuple – jadis mythifié sous l’étendard de la liberté, de l’égalité et de la fraternité – devient soudain une incongruité, voire un monstre à contenir, quand il réclame protection, frontières, sécurité, repères, identité, stabilité et autorité.

Ce peuple ne se contente plus de la providence de l’État pour adoucir la perception de son sort, pour accepter l’abandon dont il est l’objet. Cette providence ne suffit plus à empêcher les gens de dire « ça va péter », comme en témoigne Jean Lassalle, le député qui marche. On a envie que « ça pète » quand on n’a plus grand-chose à perdre.

À l’inverse, à Paris, Strasbourg ou Bruxelles, on a beaucoup à perdre : la monnaie et les bourses sont stables, l’inflation est faible, l’immobilier continue de grimper et l’or est au plus haut. Bref, le patrimoine et l’épargne sont protégés. Voici donc nos élites urbaines accrochées à leur conservatisme, rétives au moindre renversement de perspective.

Ce conservatisme n’est pas d’abord idéologique, mais social et patrimonial. Il est un instinct grégaire de conservation, un réflexe de classe. « Depuis des années, on entend des partis bourgeois, qui font du gras », disait Eric Brunet hier soir sur BFMTV. C’est tellement vrai…

La France en état de choc vacille donc entre un ras-le-bol pré-révolutionnaire et un conservatisme patrimonial pré-totalitaire.

Il y a urgence : la France part en morceaux, le bien commun est en miettes. Mais la lutte des classes est un poison, pas une solution. L’urgence n’est pas de faire de la "pédagogie" afin que le peuple comprenne enfin, non. Il y a urgence pour que la France urbaine aisée lève le nez de son relevé de patrimoine, ouvre les yeux, tourne le dos à son conservatisme, s’intéresse au peuple et assume enfin ses responsabilités.

Elle a une responsabilité compte tenu de son niveau de vie, de culture et d’instruction, mais aussi compte tenu de sa position et de son pouvoir. L’égalité n’existe pas dans le corps social, mais la justice doit exister.

Qui défendra le faible sinon le fort ? Qui protégera le peuple des prédations sinon ceux qui ont un pouvoir ? Qui donnera les repères sinon ceux qui sont le plus instruits de la sagesse des siècles ? Qui assumera la véritable autorité ? Qui restaura la substance politique qui est de servir et protéger ?

 

Guillaume de Prémare
Analyse diffusée sur Radio Espérance du 26 mai 2014.

 

Lire la suite

L'agonie de l'UMP et la postdémocratie occidentale

 guignolpolice1.jpg

Les convulsions de partis vides de sens :

 

Du côté des médias, l'affaire Copé-Lavrilleux-Sarkozy éclipse déjà le séisme des européennes : merveilleuse façon de ne plus parler du vrai problème (l'impasse de l'UE néolibérale), et de se réfugier une fois de plus dans les pitreries de notre postdémocratie.

Ce sont des pitreries très chères, si l'on en juge par les sommes faux-facturées entre l'équipe Copé et Bygmalion.

Mais l'énormité – obscène – de ces flux financiers n'est pas une spécialité française, contrairement à ce que les commentateurs s'apprêtent évidemment à dire. Aux Etats-Unis, les campagnes présidentielles consomment une quantité d'argent inédite et monstrueuse...

Tout ça pour faire fonctionner le turn-over de partis qui ne sont plus ''politiques'' au vrai sens  du terme, mais instruments des intérêts de groupes économiques et financiers : le seul pouvoir véritable aujourd'hui. La différence entre les Etats-Unis et la France, c'est que les groupes américains peuvent compter sur le soutien ''patriotique'' de la Maison Blanche (par exemple en Iran, contre les intérêts concurrents), alors que la France est balayée par des intérêts qui ne sont plus les siens – même de la part de groupes économiques encore appelés ''français'' par habitude. Le résultat est que notre pays part en morceaux, comme le dit Guillaume de Prémare dans la chronique reproduite ici ce matin ; chronique excellente, dont on souhaite (rêvons !) qu'elle ouvrira les yeux même à quelques-uns des bons jeunes gens du ''libéralisme conservateur''.

J'en reviens aux convulsions de l'UMP. On peut parier que l'affrontement de ce matin (Juppé-Fillon & Cie contre Copé et ses petits malins) n'abordera pas la question véritable qui est celle de la ligne du parti. L'UMP est en train de mourir de son échec, puisque la transformation du parti chiraquien en rassemblement centriste avait eu pour but de barrer la route au FN... Aujourd'hui le FN dépasse l'UMP, qui ne sert plus à rien. Grande est donc la tentation, chez quelques-uns des siens, de quitter ce ''rassemblement pour rien'' et de fonder quelque chose qui aurait du sens : autrement dit, se libérer de la pensée-zéro (euro-techocratique) qui a colonisé à la fois l'ancien mouvement gaulliste et l'ancien mouvement socialiste. Cette scission serait un improbable défi à la pensée-zéro et à M. Juppé, parangon de conformisme qui croit son heure venue.

 

Lire la suite

Le gaz de schiste US ne tient pas ses promesses

L'analyse d'Aurélien Saussey (économiste à l'OFCE) :

 

 

Extraits (Le Monde Economie & Entreprise, 25/05) :

 

<< Le prix du gaz augmente de nouveau aux Etats-Unis. Depuis 2008, la fameuse révolution des gaz de schiste avait provoqué une chute sans précédent du prix du gaz américain […] Pourtant, depuis la fin de l'année 2013, cette chute semble enrayée. Les prix sont restés supérieurs à 5 dollars/MBTU en moyenne hebdomadaire, de la fin du mois de janvier au début du mois de mars. Ils sont même restés quatre semaines durant au-dessus de 6 dollars. Du jamais-vu depuis 2008. Le gaz très bon marché constitue pourtant un pilier essentiel de la révolution énergétique américaine. Plus que les larges volumes produits, c'est son faible prix qui alimente les espoirs de relocalisation de l'industrie pétrochimique sur le territoire américain.[…] S'ils ne parvenaient plus à faire baisser les prix, les gaz de schiste perdraient de leur caractère "révolutionnaire".

La dureté de cet hiver ne suffit pas à expliquer entièrement l'ampleur de la remontée des prix. L'évolution des stocks révèle elle aussi un regain de tension plus profond sur les marchés gaziers américains. Le volume de gaz stocké au terme de la saison hivernale est à son plus bas depuis plus de cinq ans, ce qui marque une importante rupture de tendance car il n'avait cessé d'augmenter depuis 2005. […]

L'ampleur du mouvement haussier survenu cet hiver, combinée aux retraits de stocks très importants observés ces trois derniers mois, trahit un regain de tension sur les marchés gaziers américains qui dépasse la simple conjoncture hivernale. La production de gaz naturel, qui avait crû plus rapidement que la consommation de 2008 à 2012 (+ 3,6 % contre + 2,3 % par an), a augmenté en 2013 au même rythme que celle-ci (+ 2 %). Ce début d'année marque donc aussi la fin de la phase de surproduction, principale cause de la baisse des prix depuis 2008.

L'Energy Modelling Forum de l'université Stanford prévenait déjà, en septembre 2013, que les prix du gaz américain observés ces dernières années n'étaient pas soutenables, et qu'une nouvelle période haussière était à prévoir après 2015. Si le rythme de progression de la consommation a bien rejoint celui de la production, cette correction pourrait intervenir plus tôt, mettant fin prématurément à l'ère du gaz très bon marché. Il serait alors plus difficile pour les Etats-Unis de devenir exportateur net de gaz. Surtout, les bénéfices macroéconomiques associés en seraient alors grandement réduits. Autant de promesses que la révolution des gaz de schiste pourrait s'avérer incapable de tenir>>

  

 

Lire la suite

Les partis ”décents” ne savent plus quoi dire

Elysée-PS-UMP, à court d'éléments de langage :

1522482_3_a378_jean-dujardin-dans-le-film-francais-de-michel.jpg

  

 

Résumons. En trois jours nous venons de voir :

- dimanche soir, le vide mental de (presque) toute la classe politique face à un ''séisme'' pourtant prévu ;

- lundi soir, Hollande encore plus mauvais que d'habitude (ce qui a créé la surprise) ;

- mardi matin, la fin de Copé : ''explosion en vol d'une ambition pathologique'' ;

- mardi soir, Hollande jurant à Bruxelles (dans l'indifférence générale) que la France se conformerait aux euro-normes ;

- pendant ces trois jours, Juppé rabâchant les slogans de la mondialisation heureuse et de l'Europe théorique ; et le PS oscillant entre des propos de style Juppé et des velléités de mutinerie contre Hollande.

Etc.

Sauf Juppé qui traverse une bouffée d'élation euphorique (trouble de l'humeur), la classe politique est en état semi-comateux.

Ne reculant pas devant le style victorien, un professeur du King's College de Londres écrit ce matin que le résultat des élections françaises est ''terrible'' parce que ses victimes sont ''des politiciens décents, aux vues rationnelles et libérales''. Ecrit par Oscar Wilde, ce serait assassin au second degré ; écrit par Vernon Bogdanor, c'est simplement dérisoire. Un esprit moins guindé décrirait la situation française comme ceci :

> L'UMP agonise. Elle se divise entre : 1. la triplette Juppé-Raffarin-Fillon, rivée à la formule de 2002 (un magma centriste anti-FN... qui n'a pourtant pas empêché la montée du FN) ; 2. la ''droite décomplexée'', Peltier-Didier / Mariani, qui se flatte de représenter 60 % des militants UMP. Entre le courant 1 et le courant 2, un point commun : l'un et l'autre sont ultralibéraux, et ne comprennent donc pas la cause économique de la souffrance des Français. Le courant 2 pousse plus loin cette bêtise (en hurlant contre la solidarité sociale au nom d'une sorte d'idéologie américaine), alors que le courant 1 se contente de sacrifier (sans le dire) la solidarité aux euro-normes ; sacrifice que le gouvernement opère concrètement de son côté, et ce parallèle accrédite le slogan lepéniste de ''l'UMPS''. L'UMP courant 1 est donc dans le somnambulisme, et le courant 2 dans la gesticulation ataxique. La fin approche.

> Pour sa part, le PS ne sait que dire. Face au FN il répète machinalement les arguments moraux d'autrefois, bien qu'ils n'aient plus prise sur l'opinion. Pourquoi n'ont-ils plus prise ? Parce que les gens, écoutant le mouvement mariniste, n'y entendent plus ''l'extrême droite'' (antisémite etc) mais l'euroscepticisme, qui passe pour du parler-vrai* quand les grands partis semblent aphasiques. Comment le PS peut-il réfuter le marinisme, alors que l'UE dysfonctionne visiblement (et privilégie ''l'hyperclasse globale'', comme disait Attali dans son Dictionnaire du XXIe siècle) ? La gauche libérale accuse les ''eurofrileux'' de ''nostalgie du grenier et des Dinky Toys'', comme disait un sociologue dans la presse d'hier : les stupidités de ce genre sont des mépris proférés par des nantis, et alimentent ainsi le FN. Le PS en appelle ''une fois de plus au sursaut républicain, comme si le énième appel à la relégitimation de professionnels de la politique persévérant dans une politique sociale destructrice pouvait avoir des vertus magiques face au désastre annoncé'', constate Philipe Corcuff, auteur du livre La gauche est-elle en état de mort cérébrale (Textuel). D'un clan comme de l'autre, les servants de la Machine sont à court d'éléments de langage.

 __________

* "C'est de l'illusionnisme", assurent les insiders qui enquêtent sur le barycentre (comme on dit maintenant) du lepénisme, même relooké.

  

Lire la suite

Une pétition ”Lisbonne” d'1,8 million de signatures, censurée par la Commission européenne !

 policies.jpg

Alors que des millions d'électeurs jugent l'UE non-démocratique (et  s'abstiennent en masse), la Commission de Bruxelles vient de se comporter d'une manière spectaculairement caricaturale :

 

<< Ce 28 mai, au dernier jour de son mandat, l’ancienne Commission Barroso a opposé son veto à l'Initiative citoyenne UN DE NOUS / ONE OF US, la plus grande pétition de l’histoire des institutions européennes. Cette Initiative, portée par deux millions de citoyens, demande l’arrêt du financement public européen des pratiques impliquant la destruction volontaire de vies humaines avant la naissance.

L'initiative citoyenne européenne (ICE) est un mécanisme de démocratie participative créé par le Traité de Lisbonne par lequel un million de citoyens peut introduire un projet législatif dans les rouages bruxellois.

Le Comité de UN DE NOUS  exprime sa profonde déception face à une Commission sourde qui prend ce jour une décision contraire aux exigences éthiques et démocratiques. Alors que chaque projet d'Initiative est contrôlé en amont par la Commission avant d'être ouvert à la signature, la Commission Barroso prétend en outre exercer un droit de veto en aval, à l'encontre des initiatives ayant pourtant obtenu avec succès le soutien populaire requis. Un tel pouvoir de veto est illégitime et anti-démocratique, car c’est au législateur européen qu’il appartient de se prononcer politiquement sur le fond de l’Initiative, et non pas à la Commission.

  • UN VETO injustifié, qui ne tient pas compte de l’objet même de la demande :  La réponse de la Commission est hypocrite et dédaigneuse, car elle fait semblant de ne pas comprendre l’objet de la demande et consiste en trente pages d’autosatisfaction sur sa propre politique. La Commission souhaite continuer à financer des pratiques biotechnologiques [1] non éthiques et qui se sont révélées sans avenir et, à financer l’avortement dans les pays en développement y compris dans des pays où il est pénalement interdit.

  • UN VETO injustifiable, qui bafoue le processus démocratique :  La Commission, plutôt que de constater le succès de l’initiative et de la transmettre au Parlement et au Conseil européens, a abusé de son pouvoir de contrôle formel pour porter un jugement sur l’opportunité politique de UN DE NOUS  et bloquer la procédure. La Commission essaie ainsi de défendre son privilège de pouvoir d’initiative, car elle était jusqu’à la création du mécanisme d’ICE la seule à pouvoir initier des procédures législatives. La Commission européenne a fait ainsi du mécanisme d’ICE un simulacre, alors que les députés voulaient au contraire en faire un véritable instrument de démocratie participative. La Commission donne ainsi un nouveau témoignage de son absence de culture démocratique.

Pour le Comité de Citoyens  de UN DE NOUS, la procédure n’est pas close : d’une part, la décision de la Commission est susceptible d’un recours auprès de la Cour de Justice de Luxembourg – qui a reconnu quant à elle le respect dû à la vie humaine dès la conception -, et, d’autre part, le nouveau Parlement va auditionner la prochaine Commission, permettant de replacer le respect de l’Initiative citoyenne au cœur des débats, en demandant aux institution européennes plus d’éthique et plus de démocratie.  >>



(Communiqué de la Fondation Lejeune)

 


__________

[1] Commentaire PP – Le lien entre les institutions politiques et l'industrie biotechnologique est la clé de la situation. Ne jamais oublier que le moteur des changements sociétaux est la machine économique ultralibérale, même si les ''libéraux conservateurs'' refusent d'en convenir... (Tant pis pour eux : Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes). Un site significatif  :

http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/biotechnology/poli...

 

 

Lire la suite

Page : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10