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22 octobre, Le Havre : 'Les Romans du Mont Saint-Michel' en dédicace à la Fnac

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http://www.fnac.com/Le-Havre/Fnac-Le-Havre/cl95/w-4

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21/10/2011 | Lien permanent

14-15 octobre, Saint-Etienne : 'Les Romans du Mont Saint-Michel' au Salon du Livre

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Rendez-vous au stand Siloé.


http://catholique-saint-etienne.cef.fr/Fete-du-livre-de-Saint-Etienne-les.html



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10/10/2011 | Lien permanent

Paris, 9 octobre : aux Bernardins, ”les Romans du Mont Saint-Michel” au Salon des Ecrivains croyants

"L’association des Ecrivains croyants organise sa grande journée de rencontre ce dimanche 9 octobre au collège des Bernardins, rue de Poissy à Paris. De 10h à 19h, il sera possible de rencontrer les 120 auteurs membres de l’association ou invités qui pourront discuter avec les lecteurs et dédicacer leurs livres. Cette manifestation est organisée avec l’appui technique de La Procure et du Collège des Bernardins.http://www.ecrivainscroyants.fr/ http://www.ecrivainscroyants.fr/2011/07/16/patrice-de-plunkett-les-romans-du-mont-saint-michel/

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03/10/2011 | Lien permanent

Le Mans, 8 octobre : 'Les Romans du Mont-Saint-Michel' à La 25e Heure du Livre

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...quai Louis-Blanc

rendez-vous au stand de la librairie Siloé

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03/10/2011 | Lien permanent

16 octobre, Blois : 'Les Romans du Mont Saint-Michel' au Salon du livre d'histoire

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Stand n° 81 bis
Halle aux Grains
Place de la République

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11/10/2011 | Lien permanent

Mont Saint-Michel, 16-20 juillet : ”Entre ciel et mer”

04[1].jpgFestival : concerts, arts plastiques, ateliers d'enluminure, pèlerinage des grèves, théâtre, rencontres avec les communautés religieuses du Mont... http://festival.mtstmichel.free.fr

 

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04/07/2010 | Lien permanent

'Les Romans du Mont Saint-Michel' (Le Rocher), vus par la revue 'Kephas'

mont saint-michelDans le numéro de cet été, l'avis de Bruno le Pivain et un entretien avec lui :

 mont saint-michel

L'article :

<< A travers Les Romans du Mont Saint-Michel

C'est vers 1150 qu'un jeune moine écrit le premier guide officiel du Mont Saint-Michel : Le Roman del Munt Saint-Michiel... « Selon Henry James, le but des romans est d'aider le coeur de l'homme à se comprendre » (p. 13) : en publiant ses Romans du Mont Saint-Michel, Patrice de Plunkett touche un sujet qui y contribue efficacement, avec ce « micro-climat spirituel », selon son expression, qui réunit, en ce lieu exceptionnel à plus d'un titre, les ingrédients-clés de la Nouvelle Evangélisation : une quête spirituelle exigeante – une recherche de Dieu, même quand les préliminaires en sont inconscients – et au-delà des modes, une démarche de pèlerinage qui fait éclater les carcans institutionnels ou les a priori idéologiques, un enracinement culturel profond qui permet à la grâce de transformer la vie des hommes et, dans le chemin de conversion, d'ancrer l'âme dans une vie de foi, d'espérance et de charité, plutôt que de la laisser se disperser dans les concepts où religion et bons sentiments s'annumlent mutuellement.

A l'image de l'histoire du lieu, le récit est enlevé, coloré, et fait se côtoyer dans une alchimie que seule peut permettre la destinée exceptionnelle du Mont, moines et prisonniers, pèlerins et chevaliers, romanciers et touristes, entre mer et ciel (Breetagne et Normandie...), tradition et inventivité. Doigt pointé vers le ciel et signe de contradiction : la vocation du Mont Saint-Michel à travers les siècles est sans doute plus actuelle que jamais. C'est en tout cas ce qui ressort de la lecture de ce livre, où l'on découvre beaucoup sur les facettes du Mont, mais où l'on constate plus sûrement encore que le surnaturel, en notre occident consumériste, reste la « valeur refuge » inoxydable quand on a épuisé toutes les autres. Fecisti nos AD Te, Domine : c'est en revenant à cette vérité première et fondatrice de toute autre que la Nouvelle Evangélisation répondra aux questions de nos contemporains, qui ne trouvent pas leur compte dans le kitsch et les paillettes.

Merci à Patrice de Plunkett, membre depuis les débuts du comité de rédaction de Kephas, de nous offrir ce qui est plus qu'un récit, un témoignage de foi et un appel à l'espérance, bref un acte de charité.

Bruno le Pivain. >>

 

 

L'entretien

<< Kephas - Vous venez de publier un nouvel ouvrage, Les Romans du Mont Saint-Michel. Quelle est la genèse de ce livre ?

Patrice de Plunkett – Il s'intitule Romans mais ce n'est pas de la fiction. En mars 1997, j'étais venu au Mont dans l'idée d'écrire un scénario. J'avais été accueilli d'abord par la communauté du P. André Fournier, dans les logis abbatiaux. Puis par l'extraordinaire Hélène Lebrec, qui allait sur ses 88 ans et qui était la mémoire du Mont (elle vient de mourir, en mars 2011, et je lui dédie mon livre). C'est là que j'ai changé d'avis : au lieu d'écrire une fiction, il fallait explorer le labyrinthe de l'histoire authentique du Mont, telle que l'ont vécue réellement toutes sortes de gens depuis mille ans. D'où les huit chapitres du livre : un pour chaque sorte de gens, d'abord l'archange, puis les pèlerins, les moines, les guerriers, les politiques, les écrivains, les foules mondiales de notre temps... J'ai découvert le rayonnement du Mont sur les consciences d'aujourd'hui : je rapporte des témoignages de conversions renversantes, survenues au Mont récemment. La foudre de l'archange peut traverser toutes les cultures et embraser des touristes bouddhistes japonais.

En le publiant, poursuivez-vous un objectif principal ?

Mettre en lumière ce rayonnement actuel, qui se renforce maintenant par une « écologie spirituelle » : la restauration du caractère maritime du Mont, un chantier technologique d'avant-garde. Au Moyen Âge, le Mont fascinait des foules entièrement chrétiennes. En 2011, il fascine des foules mondiales, composées en majorité de non-chrétiens ! Comment se fait-il que le Mont fascine depuis mille ans des foules aussi dissemblables ? Quel mystère habite ce granit ? C'est le sujet du livre.

On sent, à travers cette lecture, très enlevée et haute en couleurs, que vous vous êtes personnellement investi dans cette aventure ; est-ce une enquête journalistique ou un coup de cœur, un livre d’histoire ou un acte de foi ?

Les quatre choses en même temps. Chronologiquement : un coup de coeur (mon aventure de 1997) et un livre d'histoire. Puis une enquête (dans le passé et le présent). Et finalement un acte de foi, dicté par l'ensemble de cette saga de l'archange sans laquelle le Mont n'existerait pas, et qui ne cesse de ressurgir à travers les âges, dans les conditions sociétales et culturelles les plus différentes.

Vous avez choisi une approche sous huit angles, les huit « romans » du Mont, autant que les côtés d’un baptistère. Le Mont serait-il emblématique de la fécondité et de l’inventivité de la grâce dans la vie des hommes, jusqu’à faire germer une civilisation ?

Le sanctuaire du Mont a fait naître autour de lui un village et a attiré les peuples. Il a fait naître une architecture nouvelle, une « cité des livres » (dont ceux d'Aristote, décisifs dans la pensée médiévale). Il a fait naître des liturgies, des rites populaires, une apologétique de masse. Il a fait naître une économie agricole et marine. Mais son rayonnement était si grand que les dirigeants politiques n'ont cessé de vouloir le capter à leur profit : féodaux, ducs normands, rois d'Angleterre, rois de France... Le politique a assiégé le mystique au Mont. Puis il a entrepris de l'étouffer, à partir du XVIe siècle, avec la fatale pratique de la « commende » : cet abus consistant à donner les revenus des abbayes à des courtisans laïcs... dont l'intérêt allait être d'affamer les moines et de limiter leur nombre, ce qui allait asphyxier le monachisme français – dont le Mont lui-même. C'est une leçon pour aujourd'hui, mutatis mutandis : ne pas laisser le politique récupérer le spirituel, sous quelque prétexte que ce soit !

L’histoire, telle que vous la décrivez sans ambages, reste cependant tour à tour aussi prosaïque que merveilleuse. Avez-vous été marqué par telle période, tel épisode, particulièrement ?

L'aventure de l'abbé du Mont au moment d'Azincourt. Il s'appelait Robert Jolivet. C'était un ami de Pierre Cauchon et des intellectuels de la Sorbonne, « bourguignons » et bientôt pro-anglais... Sur l'ordre de Charles VI, il fait d'abord construire le rempart du Mont pour résister aux Anglais. Puis, après le traité de Troyes, il tente de rallier ses moines aux mêmes Anglais... Les moines refusent, au nom de la règle bénédictine ! Jolivet quitte alors le Mont, se met au service du « roi d'Angleterre et de France » (comme la moitié de la noblesse normande), et... revient assiéger le Mont avec l'armée anglaise. Mais il l'a trop bien fortifié. Il n'arrive pas à le prendre. Il s'acharne... Cette situation folle dure trente ans : l'abbé sorti de son abbaye revient sans cesse sous ses murs, comme la marée ! Des murs qu'il a construits lui-même ! Belle image de la damnation. Comme dit Dante, le diable est logicien. Traître à la règle de saint Benoît, Jolivet mourra seul alors que les Anglais perdent la partie.

Pourtant cet homme était intelligent, séduisant, actif... Encore une démonstration de la nocivité du politique envers le spirituel.

Quant au lieu, vous affirmez : « Voilà le mystère du Mont : il y a un ‘esprit du lieu’ ». (p. 71) Est-il une partie du Mont qui vous semble l’exprimer plus que d’autres ?

Le cloître ! Dans une abbaye ordinaire (construite à l'horizontale), il serait au coeur des bâtiments... Au Mont Saint-Michel, abbaye verticale où les fonctions sont empilées les unes sur les autres, il est perché au sommet. Quand on marche dans le cloître du Mont, on ne voit que le ciel mais on entend le vent, le cri des goélands et la rumeur de la mer, tout en bas et au loin.

Cela dit, les pèlerins du Moyen Âge n'avaient pas accès au cloître ; pour eux, l'esprit du lieu c'était la longue marche à travers les grèves, vers l'occident, symbole des dernières heures de la vie terrestre ; puis – parvenus au sommet du Mont – c'était le demi-tour vers l'orient, symbole de résurrection et de vie éternelle, en entrant dans l'église abbatiale. Pour les gens d'aujourd'hui, l'abbatiale est le lieu « spirituellement lisible » grâce aux offices des Fraternités monastiques de Jérusalem : chaque jour aux laudes (peu de touristes à cette heure matinale), puis à la messe de midi (là, il y en a des foules), puis aux vêpres (il y a encore du monde).

Mais la baie aussi fait partie de l'esprit du lieu ! Le Mont Saint-Michel est un ensemble : le sanctuaire dans son désert marin. C'est un écosystème spirituel. Le premier chapitre de mon enquête explique comment il fonctionne.

Et l’Archange ? Quel lien entre le Mont Gargano et le Mont Saint-Michel des huit « romans » ?

L'archange vient de la Bible par l'Asie Mineure. Il prend pied en Italie du Sud au Ve siècle, en visitant en rêve un évêque des Pouilles pour qu'il lui consacre le mont Gargano. Ce sanctuaire italien devient un pèlerinage international. Puis, en 709, c'est l'évêque franc d'Avranches qui est visité en songe par l'archange pour qu'il lui consacre le « mont Tombe » (son nom gallo-romain : de Tumba, « la butte »). L'évêque se nomme Aubert. Il met son sanctuaire sous le patronage de celui du Gargano. Puis le nouveau sanctuaire éclipse l'ancien : toute la chrétienté va venir en pèlerinage à « Saint Michel du Péril », comme dira la chanson de Roland. Il s'agit évidemment du péril « de la mer », selon le nom complet que prend le Mont à cette époque.

Il y a un parallèle, que je raconte aussi dans le livre. C'est le monastère irlandais du Skellig Michael : un roc inhumain dans l'Atlantique. Il fut fondé, avant le Mont Saint-Michel, par des moines marins celtes, qui eux aussi étaient allés au Gargano et s'en réclamaient. Mais le Skellig fut déserté au XIIIe siècle : chanter les psaumes plus fort que le bruit des tempêtes océaniques n'est pas donné à tout le monde.

Que reste-t-il du Mont aujourd’hui ? Entre les échoppes pour touristes et l’inévitable omelette, a-t-il un message à faire passer à ces trois millions de personnes qui s’y pressent annuellement ?

La ruelle du Mont était déjà commerciale au XIVe siècle, et l'on y vendait une bimbeloterie comparable (en plus artisanal) à ce qu'on y vend aujourd'hui ! Il y avait même des prostituées, ce qui n'est plus le cas.

Le message « passe » quand les touristes montent jusqu'à l'abbaye, suivent une visite expliquée, discutent éventuellement avec les moines et les moniales.

Ceux qui restent à la surface des choses ressentent eux-mêmes, souvent, une impression vague mais forte, comme en témoignent les enquêtes de sociologues que j'évoque à la fin de mon livre : c'est une impression d'étrangeté, de beauté, de force supérieure capable de traverser le temps (« pas comme la m... qu'on fabrique aujourd'hui », dit un touriste aux enquêteurs). Comment canaliser cette impression diffuse pour qu'elle débouche sur autre chose ? Il faudrait un centre culturel chrétien, moderne, interactif et destiné au grand public, animé par des communiquants bien formés.

Quelques idées reçues tombent à la lecture : on apprend par exemple que, « contrairement aux touristes français, tous les touristes japonais font l’ascension des escaliers jusqu’à l’abbaye, qu’ils visitent avec un respect minutieux. » Vous avez été marqué par quelques « expériences singulières » (p. 274)…

Je raconte la conversion chrétienne en coup de foudre de Yuki et Takeshi, deux visiteurs japonais, venus là (comme des cen

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'Les Romans du Mont Saint-Michel' et les radios : entretien avec Philippe Vallet (France Info)

mont saint-michel

 

 

 http://www.france-info.com/chroniques-le-livre-du-jour-20...

 http://www.2424actu.fr/actualite-culturelle/34-les-romans...

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27/06/2011 | Lien permanent

Rendez-vous au Mont Saint-Michel, 9 et 10 juillet après-midi

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   Je vous attends à la librairie Siloé,

   en haut de la ruelle du Mont,

   avec le livre-enquête : 

   Les Romans du Mont Saint-Michel

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01/07/2011 | Lien permanent

”Les Romans du Mont Saint-Michel” et la presse : la lecture de Mickaël Fonton

...dans Valeurs Actuelles (16/06) :  "Fascinant Mont Saint-Michel"

http://www.valeursactuelles.com/culture/actualit%C3%A9s/f...

 

Un livre raconte l’aventure de ceux qui, au cours des siècles, firent l’histoire de ce lieu unique au monde. Une invitation au pèlerinage sur les traces de l’archange.

 

« On ne s'habitue pas au Mont-Saint-Michel. Cet endroit stupéfie depuis mille ans. C’est le seul cas de surprise inusable. Qu’on le contemple du pied de sa masse vertigineuse, ou du rivage, dans son étrangeté de montagne- sanctuaire, ou à 10kilomètres, triangle gris sur l’horizon… chaque fois le choc est intégral – comme si nous ne l’avions jamais vu. »

Si vous gardez du Mont-Saint-Michel l’image d’un lieu, certes beau, mais qu’un afflux permanent de touristes semble priver de spiritualité et d’authenticité, le livre de Patrice de Plunkett vous réconciliera avec la Merveille de l’Occident. Et vous y apprendrez que les foules de visiteurs ne sont pas le fait de notre époque touristique et mercantile : en 1318, treize pèlerins meurent étouffés par la foule dans une ruelle, et, déjà, les autorités mettent en garde contre la rapacité des cabaretiers.

Ensuite, au-delà de l’anecdote, vous comprendrez avec l’auteur, qui y a consacré dix années de recherche, qu’en ce lieu la réalité est plus forte et plus belle que la fiction.

Désireux d’en faire le décor d’un scénario de roman, Patrice de Plunkett en a finalement écrit… huit, tous plus véridiques les uns que les autres, comme huit portes d’entrée dans l’histoire du Mont. Délaissant le fil chronologique unique, il a d’abord saisi le lieu dans son milieu naturel, « une montagne qui n’est ni sur terre ni en mer, mais “au péril de la mer”, comme on se met à dire dès le haut Moyen Âge ». Il y parle des rivières, la Sée, la Sélune, le Couesnon. Évoque le piège des sables, la crainte ancestrale des noyades. Et bien sûr la mer, avec « les plus grandes marées de la planète, sur un désert marin de 500 kilomètres carrés où, à chaque flux et reflux, la Manche propulse 100 millions de mètres cubes d’eau ».

Premiers à braver le péril de la mer, les pèlerins. Qui sont-ils ? Eh bien, il y a de tout ! On apprend par exemple qu’au IXe siècle, l’un d’entre eux était un criminel libéré par ses juges sous la condition expresse d’aller en pèlerinage à Rome « en passant par le Mont-Saint- Michel ». Que six siècles plus tard, des milliers d’enfants et d’adolescents allemands, les Michaelskinder, ont quitté leur foyer pour rallier le Mont, à la stupéfaction des familles et des autorités, « comme si le feu de Dieu avait embrasé directement les jeunes sans passer par les parents ni le clergé ». Qu’à l’époque des guerres de Religion, les pèlerinages au Mont ressemblaient à des marches de milice. Qu’il y a tou jours des pèlerins aujourd’hui, même si le sens n’est plus le même. Ce pendant, le livre laissé ouvert dans l’abbatiale révèle que « le touriste agnostique mondialisé se trouve prier pour ses défunts comme s’il était en 1400 ».

Lieu de prière et de pèlerinage, le Mont fut aussi une prison

Le XVe siècle, justement. Au petit matin, un moine regarde l’horizon. La vie est dure au Mont. Le vent trouble le silence. Il fait froid, humide. On boit l’eau de pluie. On y meurt jeune. Depuis quatre siècles, les bénédictins ont remplacé les chanoines. Puis viendront les bénédictins mauristes, puis la Révolution. Il faudra attendre 1969 pour voir revenir des moines au Mont – l’une des dernières décisions du ministre Malraux. Parfois, le visiteur d’aujourd’hui s’en étonne : « Il découvre que le château est habité et que ce n’est pas un château. Alors, il s’assied et il écoute la polyphonie », observe Patrice de Plunkett.

Autres figures du lieu : les chevaliers. Une centaine d’entre eux défendirent, trente années durant, le Mont-Saint- Michel contre les Anglais qui possédaient la Normandie. Acte de bravoure qui les fit entrer dans la légende de cette époque troublée. Car la chevalerie n’est plus vraiment “de fer et de sueur” ; la décadence fleur de lisée touche aussi le Mont. La politique domine la mystique. L’abbé Jolivet s’improvise chef de guerre contre ses propres moines, les prieurs voyagent en grand équipage, placent leurs favoris, endettent la communauté. Bientôt, le Mont-Saint-Michel aura pour abbé… un enfant de un an, Henri de Lorraine, fils du duc de Guise !

Lieu de prière, de pèlerinage, place forte, le Mont-Saint-Michel fut aussi une prison. Et fameuse ! L’Ancien Régime lança la mode. LouisXIV et le Régent y mirent les jansénistes “à refroidir”. Louis XV y envoya un certain Avedik, patriarche arménien de Stamboul. Une histoire rocambolesque, bien digne de la légende du lieu, que Patrice de Plunkett nous conte d’une plume réjouissante. Au XIXe siècle, on trouve dans les geôles aussi bien des républicains que des légitimistes ; les premiers chantent le Ah ! ça ira ou la Carmagnole, les se conds égorgent un coq baptisé Louis-Philippe en criant « vive madame la duchesse de Berry ! », et tous s’enivrent. Suivront les révoltés de 1839, les Barbès, Blanqui.

Quand la prison fermera, les habitants des villages côtiers écriront à Napoléon III pour dire leur crainte d’une « baisse de la fréquentation » qui leur serait préjudiciable. Crainte si infondée qu’elle en ferait sourire. Le Mont n’a jamais attiré autant de monde. « Ce colosse a fasciné les foules mystiques du Moyen Âge, il fascine les foules sceptiques d’aujourd’hui. » Cette permanence si singulière, le mystère de ce monument si étroitement lié à son contexte et pourtant si universel qu’il peut être jumelé à l’île sacrée des Japonais, Patrice de Plunkett nous les donne encore à contempler et à comprendre à travers une foule de détails : ce que Hugo, Flaubert ou Maupassant viendront puiser au Mont-Saint-Michel, ce que celui-ci doit à l’antique Gargano italien ou au sauvage Skellig Michael des confins irlandais, la comédie de ma dame de Genlis, le pieux mensonge du jeune Guillaume de Saint-Pair, enfin la beauté et la religiosité de Notre-Dame-Sous-Terre, du cloître, du réfectoire, « cet espace sans colonnes, libre, aérien, voûté de bois clair, que le jour inonde comme une vibration mystérieuse »

Mickael Fonton

Les Romans du Mont-Saint-Michel, de Patrice de Plunkett, Éditions du Rocher, 320 pages, 20,90 €.

 

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16/06/2011 | Lien permanent

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