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Valls-Dieudonné : un show politico/médiatique

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...dont on ne peut pas être dupe :

 

 

Six réflexions en marge du tapage de l'affaire Dieudonné, qu'il faut appeler désormais : ''l'affaire Valls-Dieudonné'':

 

1. Nous vivons dans une surexcitation ambiante, artificielle et dont tout le monde est complice : les réseaux ''sociaux'' surexcités en permanence, les policitiens qui jouent de cette surexcitation, et les provocateurs dont la surexcitation est le gagne-pain !  Les provocateurs sont condamnables (Dieudonné n'en est qu'un exemple-limite) ; mais ne soyons pas dupes des politiciens – et, comme nous y invite le cardinal Vingt-Trois, ne cédons pas à la surexcitation.

 

2. A force de monter des coups à très court terme (que l'opinion voit comme des enfumages), et d'obliger les institutions à valider ces coups, l'exécutif est en train de tout démolir. Dernière victime : le Conseil d'Etat ! Le voir rendre un arrêt en quelques heures alors que normalement il lui faut six mois, ça donne l'impression que le Conseil n'est plus le contrepoids de la République – et qu'il a été, lui aussi, carbonisé par le court-termisme politico-médiatique. Le gouvernement croit se servir de Dieudonné pour faire oublier les chiffres dévastateurs du chômage ; il s'enlise ainsi (et il enlise la République) dans le non-sens du spectacle et le règne nihiliste du clown : le nain juché sur le portique de l'instant, et qui cligne de l'oeil.

 

3. Raison garder ! Quoi qu'on pense du régime de François Hollande, on ne doit pas se mettre à tout mélanger du moment que ça prétend être ''contre le système ''. D'abord, qu'est-ce que le ''système'' ? Et au nom de quoi mélanger des thèmes qui n'ont rien de commun ou qui se contredisent : la défense de la famille (LMPT), les intérêts des productivistes agro-alimentaires (bonnets rouges), la situation des PME, et... la phobie ''anti-sioniste'' ! Qu'on ne prétende pas que ''ça converge'', que quasiment ''c'est la même chose'', et qu'à cela s'ajouterait la ''défense de la communauté catholique''... Si l'on commence à tout confondre, c'est la fin des haricots.

 

4. Dieudonné est un bouffon. C'est même le bouffon du roi, si le roi aujourd'hui est le système politico-médiatique. Car Dieudonné fait fonctionner ce système, et rend service au pouvoir en polarisant l'actualité sur la quenelle alors que les chiffres du chômage sont terribles... Et le pouvoir lui aussi fait fonctionner le système, en surpuissance, par sa façon de starifier le bouffon Dieudonné... Parlez avec les gens qui forment le public de Dieudonné : ce qu'ils refusent sous le nom de ''système'', c'est (déclarent-ils) qu'on leur dise ''ce qu'il faut qu'on pense'' ; formule creuse, d'autant que ces gens acceptent le jeu médiatique qui ne dicte pas ''ce que tu dois penser'', mais ''comment tu dois fonctionner'' : et ''fonctionner'' veut dire ''réagir''. Et réagir à quoi ? Aux influx artificiels qui viennent – en permanence – du système médiatique, et qui se substituent à ce que chacun pourrait penser par lui-même...

 

5. Le bouffon Dieudonné, érigé en ennemi public n°1 par le gouvernement ! Constatons une fois de plus la place, ahurissante, que les soi-disant humoristes ont pris dans la société actuelle qui est une société du spectacle. Leur ''humour'' n'en est pas un, puisque ces ''humoristes'' sont incapables de distance envers eux-mêmes (ils se prennent dramatiquement au sérieux) ; leur importance ubuesque (ce qu'on a appelé la ''tyrannie du rire'') a pour effet de dissoudre et de pulvériser le politique, le culturel et le spirituel : tout ce qui n'est pas la marchandise... Quand il croit se servir de cette bouffonnerie pour une diversion à court terme, le pouvoir politique participe à la destruction du politique. Quos vult perdere Jupiter dementat.

 

6. Face à cette spirale du non-sens, les catholiques ont un rôle à jouer. Ils ne doivent pas se laisser gagner par le mimétisme et par la recherche de boucs émissaires, tentation diabolique que René Girard a décrite dans ses livres. Les catholiques ne doivent pas se laisser piéger. Leur mission est de faire connaître le Christ à la terre entière : surtout quand la terre entière débarque dans l'Hexagone...



 

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Le bétail nuit à M. Valls

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Normandie, ferme-usine des 1000 vaches... Bovins et porcins portent malheur à Manuel Valls, le Chef qui ne recule jamais :

 

 

Hier 20 juillet , M. Valls rejouait aux Français son personnage d'acier chromé : la République ne recule pas devant la rue, etc. D'abord c'est à moitié faux (elle recule quand les manifestations de rue sont montées par des industriels, cf les bonnets rouges) ; ensuite, c'est le genre de rodomontades sourcils froncés qui risquent d'être démenties très vite.

En l'espèce, il n'a pas fallu vingt-quatre heures.

Le lundi, M. Valls snobe les paysans qui demandaient à M. Le Foll de venir à Caen faire une table ronde entre éleveurs, industriels et grandes surfaces : ça ne marche pas comme ça, riposte (en gros) Valls, c'est vous qui viendrez à Paris, et pas demain mais plus tard, etc ; M. Le Foll reçoit de Matignon l'ordre de ne pas bouger. Qu'à cela ne tienne, répliquent les paysans : on bloquait déjà Caen et Lisieux, on va bloquer Evreux, Brest, Mayenne, Saint-Malo, le Mont Saint-Michel (en plein été estival), les autoroutes, le pont de Tancarville, le pont de Normandie...

Le mardi, on apprend que les éleveurs bloquent également Lascaux 2 en Dordogne et s'attaquent aux camions de Lactalis en Haute-Saône ! Toute la France va y passer. L'Elysée s'alarme alors – une fois de plus – des conséquences des rodomontades de M. Valls. M. Hollande annonce « un plan d'urgence ». Il enjoint à son Premier ministre d'annuler sa position de la veille et d'envoyer M. Le Foll à Caen. « Attendons de voir ce qu'il va proposer », ironise la Coordination rurale... M. Valls a donc mangé son chapeau.

Il risque de le manger aussi (et M. Le Foll avec lui) dans l'affaire de la ferme-usine des « 1000 vaches » à Drucat, dans la Somme. Alors que Matignon et le ministère de l'Agriculture écrasaient de leur mépris la Confédération paysanne et les associations protestataires, voilà que la préfecture avoue, contrôle fait, que cette ferme-usine contient un nombre d'animaux « très supérieur » (794 unités) au nombre maximum de 500 vaches qui avait été fixé par l'arrêté préfectoral de 2013. La ferme-usine devrait faire l'objet de sanctions administratives avec amendes et astreintes journalières.

Bien entendu les gérants des « 1000 vaches » crient à la dictature socialiste, à la persécution par le politiquement-correct et à l'étatisme qui tue la croissance ; sur un ton digne des sites libéraux les plus dogmatiques, il proclame que « l'agriculture française est en danger en raison de ses lourdeurs administratives, qui ont fait perdre à la France sa réactivité par rapport aux voisins ». (Chacun sait que la règle en agriculture est l'accélération « réactive » constante, comme dans les salles de marché...).

Mais les clameurs de la ferme-usine contre « l'étatisme » ne trompent personne, sachant la complaisance montrée par le gouvernement Valls envers les « 1000 vaches » - et sa dureté envers leurs opposants. M. Valls et M. Le Foll avaient annoncé, mâchoires serrées, qu'on allait voir ce qu'on allait voir et que les adversaires de la ferme-usine allaient morfler comme des zadistes ; l'arrêté préfectoral vient casser cette ambiance martiale. Peut-on imaginer que l'arrêté sera suivi d'exécution ? C'est à voir.

 

PS 1 - Les syndicats paysans veulent leur table ronde et faire rendre gorge à la grande distribution et aux intermédiaires (abattoirs, transformation) qui, selon eux, profitent seuls de l'augmentation de prix de la viande et du lait décidée récemment.

PS 2 - Je sais qu'il y a peu en commun entre les militants de la Confédération paysanne, avant-garde de la lutte contre l'agro-industrie, et les FDSEA normandes coiffées par Xavier "Sofiprotéol" Beulin. Mais cette note ne parle pas de la nature du modèle agricole : elle parle de la nature du Premier ministre.

 

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Economie famélique, finance obèse, Hollande impotent

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Dans son entretien au Monde (21/08), le président de la République se répand en souhaits démentis par la stratégie de Gattaz & C° : 

 

On lui demande : « Le patronat joue-t-il le jeu du pacte de responsabilité ? » Il répond : « Le pacte, c'est un contrat dans lequel chacun doit respecter ses engagements ; le gouvernement a tenu les siens. […] Les syndicats qui ont fait le choix d'adhérer au pacte ont obtenu qu'il y ait des contreparties en termes d'emplois. J'attends donc du patronat qu'il aille jusqu'au bout de la logique du pacte, qu'il utilise pleinement les moyens du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi [CICE] pour investir et embaucher et non pour distribuer des dividendes ou formuler d'autres revendications. »

Or que fait le patronat, le grand, celui qui hypnotise M. Hollande ? Il répond sèchement que le pacte ne créera pas d'emplois. Et il inonde les actionnaires de dividendes.

Jamais les aides publiques aux entreprises n'ont été aussi élevées, soi-disant « pour relancer l'investissement et l'emploi ».  Atteignent-elles ce but ?

Quant à l'emploi, c'est non : à la question « qu'avez-vous fait du CICE ? », la PDG d'un groupe de 1500 salariés répond : « Nous développons nos usines à l'étranger » (Libération 18/08).

Quant à l'investissement, c'est non également : au deuxième trimestre, l'investissement des entreprises a reculé, mais le montant des dividendes distribués aux actionnaires par des firmes françaises s'est enflé jusqu'à 40,7 millions de dollars : une hausse de 30,3 % par rapport à 2013, très loin devant le Japon (18,5 %) et le reste de l'Europe (18,2%) !

Cet obscène arrosage d'actionnaires – dans des régions du monde en grave crise – montre ce qu'est le système né du putsch ultralibéral des années 1990 : un casino financier qui snobe l'économie réelle... « On vit dans une économie casino », confirme le professeur d'économie Benjamin Coriat (Paris-XIII) : « L'Europe, qui a le taux de croissance le plus faible de la planète et un chômage record, distribue à elle seule 40 % des dividendes mondiaux à ses actionnaires ! L'Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. » [*]

Parmi ce système global, les grandes firmes françaises – spécialement le secteur banque-assurance – sont l'exemple le plus joyeux. Elles distribuent aux actionnaires infiniment plus que celles des pays voisins. Ces largesses de firmes surviennent alors qu'elles ont touché la première tranche du CICE, censé leur permettre d'investir et d'embaucher.  Et le chômage ne cesse d'augmenter ! Sachant que le CICE est financé en partie par la hausse de la TVA sur les ménages, on devine l'ampleur du problème... et la colère prévisible de l'opinion ; une colère, cette fois, qui ne se laissera pas coiffer d'un bonnet rouge par les amis de M. Gattaz.

On ne peut qu'approuver Pierre Larrouturou déclarant à la presse : « Il faut revenir sur ce pacte mal pensé, mal orienté. Il est outrageant de donner de l'argent aux multinationales qui font déjà des profits phénoménaux. On ferait mieux de donner de l'argent à la recherche, au logement, à l'emploi... »

 

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[*] Libération, 20/08. Seuls les prédateurs (et quelques benêts) continuent à professer ''l'effet de ruissellement'' : axiome de business-school selon lequel les dividendes aux actionnaires profiteraient à l'ensemble de l'économie, donc de la population... Ce mensonge est qualifié d'opinion grossière et naïve par le pape François dans l'exhortation apostolique La joie de l'Evangile, § 54 : « cette opinion, qui n'a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant. » C'était un coup de crosse pontificale. Mais les « grossiers naïfs » (même parmi les papistes professionnels) ont fait mine de ne pas l'avoir reçu.

 

 

 

économie,françois hollande

 

 

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La consternante alerte nationale au ”clown-qui-fait-peur” : un délire de colonisés mentaux

 Halloween recule, mais pas American Horror Stories !

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 Acculturation, même dans la patrie des fiers Bonnets rouges (gwir Vretoned). 

 

Au moins une alerte par département depuis le 10 octobre : l'affaire des « clowns qui font peur » (ou des « clowns dangereux », des « clowns armés », voire des « clowns à la tronçonneuse » comme à Liévin dans le Pas-de-Calais) en dit long sur l'américanisation des esprits. Elle excite les responsables départementaux des pouvoirs publics, qui passent probablement trop de temps – comme leurs concitoyens – à regarder des productions US sur leur écran plat.

Les médias français, quant à eux, se partagent en deux camps. La plupart (télévisions, radios, papier) ne se posent aucune question culturelle... Pour eux le Français est un Américain comme les autres, d'ailleurs ses enfants s'appellent Kevin et Jessica.*

Il y a tout de même des journalistes pour prendre un peu de recul. Par exemple Pauline Croquet, Damien Leloup et Martin Untersinger, qui ont enquêté (Le Monde 20/10) sur les racines du phénomène. Elles sont aux Etats-Unis : c'est American Horror Stories, série produite par la Fox** et diffusée en France depuis le 8 octobre ; et surtout les vidéos de Pranks sur YouTube, « dans lesquelles un comédien déguisé en clown fait semblant d'agresser des passants ». Des internautes ont eu l'idée de se déguiser eux aussi en clowns pour booster leur life en allant terroriser dans les rues. Ils ont été gratifiés : le 24 octobre, la police nationale sonnait l'alarme (sur les réseaux « sociaux », bien entendu) contre ces « dérives individuelles dommageables ». Elle indiquait d'appeler le 17 ou le 112 pour « signaler la présence d'un individu agressif déguisé en clown ». Piégée par le buzz de Liévin, la police du Pas-de-Calais va jusqu'à déclarer : « Les clowns qui s'inspirent de 'Massacre à la tronçonneuse' ne sont pas les bienvenus devant les écoles. » (Seraient-ils les bienvenus ailleurs ?).

En fait il y a très peu de déguisés dans les rues. Mais énormément de milices anti-clowns ! Ça aussi c'est très américain : les citizen justiciers, etc.  Et c'est très Facebook : durant tout le week-end dernier et du Var à la Moselle, soulignent les journaux, la police a dû interpeller des groupes de « chasseurs de clowns » armés de couteaux, de barres de fer et de battes de base-ball. Personne ne joue au base-ball en France ? Non... Mais se jouer une série US dans les rues de Sarrebourg, ça le fait (that does it).

La psychose se répand, comme celle des imaginaires Illuminati*** et dans les mêmes milieux désinformés. Les chasseurs d'Illuminati tweetent chaque fois qu'ils voient quelque part un triangle ou un chiffre 666 ; les chasseurs de clowns font la même chose chaque fois qu'ils voient un clown. Ou une image de clown... « Marcus, un jeune Lorrain de 14 ans, dit avoir entendu parler des clowns sur Internet et poste régulièrement des photos montrant, parfois de manière très discrète, la présence de clowns un peu partout en France. Le but de la page, qui compte 666 'like' : ''prévenir les gens de ce danger'', selon lui. »

Le comble a été atteint à Bordeaux le 25 octobre, où « le débarquement de quelques 200 clowns » (délire venu du cinéma américain) était redouté par les organisateurs du... « cortège de faux morts-vivants » ! (autre délire venu du cinéma américain). Là on touche le fond : psychose de masse chez les colonisés.

Le plus étrange est que l'épidémie clownesque coïncide, en sens contraire, avec la désaffection des familles envers Halloween. Les mères de familles et les ados en délire vivent-ils sur deux planètes mentales ?

 

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*  Quoique le massacre du lycée au M16 ne soit pas dans leurs habitudes... Sans doute à cause de « notre retard permanent par rapport aux USA », comme disent les experts en d'autres domaines.

** Je précise : il s'agit de la saison 4,  intitulée Freak show (« la foire aux monstres »). Tournée à La Nouvelle-Orléans, elle est censée se dérouler en 1952 dans une ville de Floride en proie à un « clown maléfique ». Diffusé en France depuis le 8 octobre sur le bouquet Canal+.

*** Je ferai prochainement le point sur le fantasme des Illuminati, qui a traîné aux USA pendant plus de cinquante ans avant de débarquer en France (2012 ?) sous forme de tweets. 

 

 

Et ce clown-là ?

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Oops, sorry : c'est un  "authentique pro-européen du Maïdan".

  

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1er novembre : sur la terre comme au ciel

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Évoquée par le dominicain Serge Bonnet dans ses éphémérides de Moselle, la fête de l'unité terrestre et céleste :

<< 1er novembre – Fête de la Toussaint. Le saint donne souvent un visage aux silences de Dieu, aux silences de l’Eglise et aux silences des clercs.

J’aime les saints pleins de manies et de faiblesses car leurs travers me tendent la main. Par là au moins je suis de leur famille.

C’est le même mouvement qui nous fait désirer d’être sauvé et de sauver les autres.

Dans l’Eglise, personne ne peut vous dire quels saints vous devez fréquenter. A chacun est octroyée la liberté de choisir ses saints.

Le saint prie avec son espérance et le pécheur avec ses péchés1.

Depuis le temps qu’on canonise… Eh bien, chaque saint nouveau, ; à condition d’y regarder de près, ne ressemble à aucun autre. Entre deux saints du même pays, du même siècle, il y a plus de distance qu’entre Chartres et Rouen, Aliens et Strasbourg, Bourges et Le Mans, et même entre Metz et Reims. Cathédrales de sainteté, accueillez-nous, demeurez ouvertes pour nous aider à tenir debout.

 2 novembre – En Lorraine, quand de chaque tombe se lève une pensée – Le culte des morts, le 2 novembre, ne sacralise pas la tristesse. Il est lendemain de la Toussaint qui rassemble tout ce que l’humanité a produit de plus beau. Pour nous préparer à traverser les jours plus courts et le froid, la Toussaint fond toutes les fêtes en une. Nous surabondons de mères, de pères, de sœurs, de frères, de patries et de matries.

Fête de la Toussaint et fête des morts le lendemain : faire passer les morts le 2 novembre dans les bagages de tous les saints du 1er novembre… >>

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1.  Saint Athanase.

 

Serge Bonnet, D'une fenaison à l'autre (Gérard Klopp 1992)

 

 

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01/11/2020 | Lien permanent

L'évêque de Vannes : feu sur le libéralisme !

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Mgr Centène voit les 'bonnets rouges' autrement que nous, mais nous partageons à 100 % son analyse radicale du libéralisme :

 

 

 

http://www.hommenouveau.fr/804/societe/crise-sociale---mg...

 

<< On le perçoit de plus en plus dans les débats sur le respect de la vie, sur l’institution du mariage, sur le respect de l’environnement, sur la crise économique et sociale : une seule réalité, un seul être ressurgit en filigrane au long des articles de presse et sur les lèvres des protagonistes : le libéralisme, cette hydre à sept têtes, pour reprendre une image de l’Apocalypse de saint Jean, qui prend tour à tour un visage différent, dans tous les domaines. Dans la mythologie grecque, chacune des têtes de l’hydre, à peine tranchée, repoussait, tant qu’on n’avait pas eu le courage et la force de les trancher toutes d’un coup. Cependant, l’une de ces têtes était immortelle et dut être enfouie sous terre pour ne plus repousser.

 

S’agissant du libéralisme – qu’on le nomme ultralibéralisme ou mondialisme – sa tête immortelle est cette protubérance du « je », de l’ego, du subjectivisme. Ce « moi est haïssable » disait Pascal dans ses Pensées. Mes désirs, mes passions, mes goûts l’emportent sur tout, sans plus aucune considération pour la vérité, le bien commun, les lois et valeurs bien réelles qui me dépassent, sans même rien dire de Celui qui est à l’origine de tout. C’est le retour à la loi de la jungle, la loi du plus fort. Le retour à la barbarie.

 

En économie, le profit personnel l’emportera sur le principe intangible de la destination universelle des biens, qui nous redit pourtant : « La terre appartient à tous et il est de notre devoir à tous que chacun soit nourrit, vêtu, et si possible logé ». Le libre-échange mondialisé ne répond que très imparfaitement à cette nécessité, en exploitant les uns, là-bas, pour nourrir les nouveaux pauvres d’ici. Tous victimes d’une volonté de profit, se drapant vertueusement dans les voiles du développement économique et de la solidarité internationale. Henri Lacordaire avait raison de nous le rappeler : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. » ( Conférences de Notre-Dame de Paris, tome III, 52e conférence, Du double travail de l’homme, 16 avril 1848).

 

En morale sociale, l’on assiste également à la protubérance du « moi », cette tumeur cancéreuse qui ignore, rejette et finit par haïr tout ce qui la dépasse ou menace son désir boulimique d’expansion. Le « je » en vient même à détruire le fondement même de son existence : la vie, cette vie dont l’harmonie lui rappelle trop l’ordre qu’il rejette. Il commence par la manipuler, puis il l’évacue et la détruit quand elle surgit de façon inopportune à son goût. Le subjectivisme veut faire de tout désir une loi, sans se poser sérieusement la question de son propre bien ou de celui des autres. Lacordaire nous le rappelle à nouveau : « La liberté n’est possible que dans un pays où le droit l’emporte sur les passions. » (Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne, Cerf, 128 p., 7  €)

 

L’on pourrait développer à l’infini cette attitude, dans tous les domaines : surproduction, environnement, etc.

 

L’Église n’est pas contre l’épanouissement de notre personnalité, de notre « je », bien au contraire. Cependant, celui-ci doit se faire en harmonie avec le reste du corps social. La tumeur du subjectivisme et de l’individualisme doit être clairement dénoncée et extirpée du corps social car, chacun le sait, une tumeur laissée à elle-même entraîne la mort du corps tout entier. […]

 

Les principes émis par la doctrine sociale de l’Église peuvent-ils guider l’action des catholiques dans le refus à la fois de l’étatisme et du libéralisme de plus en plus libertaire ?

 

Bien entendu, la doctrine sociale de l’Église est un guide (mais pas un mode d’emploi) pour les catholiques engagés dans la vie de la Cité. Et il est urgent que les catholiques, non seulement se forment mais s’engagent pleinement dans l’action publique, comme je le disais à l’instant.

En revanche, je ne vous rejoins qu’à moitié sur ces deux réalités qui selon vous entraveraient notre pays aujourd’hui.

Certes, l’État peut sembler omniprésent lorsqu’on observe, à perte de vue, la forêt immense des réglementations en tout genre et les champs moissonnés et ratissés de la fiscalité. Mais la vraie question qu’il faudrait se poser est plutôt ­celle-ci : l’État est-il devenu impuissant, existe-t-il encore ? La liste est longue des absences de l’État. Disparition ou éloignement progressif des services de première nécessité. Réglementations européennes, décidées dans un clair-obscur démocratique plus ou moins opa­que, ayant parfois valeur supra-constitutionnelle et s’appliquant presque automatiquement en France. Difficulté croissante à endiguer la violence. Capitulations de plus en plus fréquentes face aux grands trusts internationaux.

De ce point de vue, la doctrine sociale de l’Église nous encourage à retrouver le sens des responsabilités, à tous les niveaux.

Quant au « libéralisme de plus en plus libertaire », je crains que ce ne soit une redondance.

Par essence, ce que j’entends parlibéralisme (que je distingue de la liberté d’entreprendre)est justement ce libertarisme, cette soif inextinguible d’une liberté absolue, menant à l’anarchie. La liberté véritable est la dignité de l’homme. Mais le libéralisme, qui conçoit la liberté comme une capacité indéterminée de se projeter totalement – déconnectée du vrai qui attire la raison et du bien qui attire la volonté –, est au fonds une négation pure et simple de l’homme. Le libéralisme-libertarisme mène très souvent à la servitude. Le libéralisme est liberticide. En ce sens qu’il ne nous décourage pas de faire des choix qui nous rendront esclaves des mirages que nous aurons poursuivis. La doctrine sociale de l’Église rappelle, ce qui peut paraître étrange aujourd’hui, que le respect des lois – notamment celles qui ne sont pas écrites et qui l’emportent sur les lois humaines – est un gage de liberté plus grande.

Au fond c’est assez simple à comprendre. Le navigateur qui connaît et respecte les dures lois de la mer et des vents, gagnera cette liberté de faire le tour du monde et de découvrir des terres inconnues. Celui qui refuse de prendre quelques ris par force 8 risque fort de profiter de sa « liberté » à plusieurs milliers de pieds sous l’eau. >>

 

 

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”Ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble”

Constat  (du Nouvel Observateur) qui en dit long :  crise,france,libéralisme

 

 

« Autoportrait d'une France en déclin » : c'est le dossier du Nouvel Observateur cette semaine. Il en ressort que : 94 % des Français se déclarent attachés à la France ; 88 % accusent la droite et la gauche de « ne pas se préoccuper des gens » ; 73 % voient leur pays comme « en déclin » ; 74 % disent que les inégalités sociales se sont « aggravées » depuis dix ans ; 57 % déclarent que « ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble » ; 66 % pensent que la crise économique est « sans précédent » et qu'il faut donc « réformer en profondeur ». Chiffres significatifs ! Mes confrères de la presse commerciale feraient bien de les relire avec attention. Ces affirmations des Français disqualifient les slogans politico-médiatiques...

 

> 94 % se déclarent « attachés à la France » ? Ils y ont du mérite, baignant depuis plusieurs décennies dans un culte médiatique de l'hyper-individualisme.

 

> La très grande majorité (88 %) constate que le club des partis et des médias n'est pas dans le monde réel. Ceci n'a rien à voir avec de « l'antiparlementarisme » (comme le prétendent des zombis acharnés à confondre 2013 et 1934), mais tout à voir avec ce qui nous est imposé depuis le putsch ultralibéral des années 1990 : un système d'« experts » surplombant les institutions démocratiques. (Et reformatant la société par la dérégulation tous azimuts – c'est l'idéologie du marché total instrumentalisant un magma d'individus).

 

> 73 % voient la France « en déclin ». Cette idée faisait encore rire les libéraux il y a deux ou trois ans : ils la qualifiaient de « déclinisme »... Aujourd'hui ils rient moins (craignant que l'impression de déclin généralisée fasse « monter le FN ») [1]. Mais ils refusent de faire le total des ingrédients du déclin : cette addition mènerait à un diagnostic dont ils ne veulent à aucun prix.

 

> 74 % constatent l'aggravation des « inégalités sociales ». Depuis vingt à trente ans le système économique est vampirisé par la finance spéculative [2] qui a imposé ses usages, dilatant les hauts revenus jusqu'à des proportions tératologiques, et amputant les bas revenus – jusqu'à la suppression des emplois –  au nom de la compétitivité.

 

> 57 % constatent que « ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble ». Les radios s'en étonnaient ce matin, mais quoi de surprenant ? Depuis le putsch des années 1990, le marketing de « niches » a remplacé la notion de bien commun. Tout a été fait pour considérer la France, non plus comme un ensemble doté d'un destin (à assurer politiquement pour l'avenir), mais comme un assemblage aléatoire de « communautés » en tous genres, segments de marché pour les promoteurs de moeurs aussi renouvelables que les smartphones [3]. Cette vision des choses a été imposée par le business à la classe politique... D'où le chaos mental actuel, que les libéraux de droite et d'extrême droite déplorent mais dont ils refusent de discerner la cause. (Bien que le pape mette de plus en plus souvent la question sur le tapis).

 

> 66 % pensent que la crise économique est « sans précédent ». Là aussi ils ont du mérite, au rebours du discours officiel omniprésent... (« Tout ça n'est qu'une affaire de cycles et la croissance reviendra ; que le salarié licencié se console en contemplant les Règles d'or ! Lao-Tseu l'a dit, il faut trouver la voie »).

 

> Les mêmes 66 % disent qu'il faut « réformer la France en profondeur », puisque « la crise est sans précédent ». S'agissant d'une crise de fond qui annonce l'impasse du productivisme mondialisé et la faillite frauduleuse du libéralisme, la réforme nécessaire – mieux vaudrait dire : la révolution – n'a rien à voir avec les revendications des productivistes en bonnet rouge. Plutôt que de verser un milliard d'euros dans le trou sans fond du productivisme agro-alimentaire breton (déguisé en nationalisme du même métal), l'Etat devrait réfléchir à l'urgence de réorienter l'agriculture : et pas seulement elle, et pas seulement en Bretagne mais en France [4]. Sinon il arrivera à l'agriculture mondialisée la même chose qu'à la sidérurgie, et pour des raisons comparables.

 

Le sondage du Nouvel Observateur en dit long sur l'état d'esprit qui naît chez le Français moyen. Malheur à ceux qui en nieront la portée. Malheur aussi à ceux qui tenteront de le réduire à leurs propres idées fixes...

 

 

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[1] Laissons par ailleurs les fabulistes dire que les choses allaient mieux sous saint Louis. La question n'est pas là : l'émiettement de la société contemporaine ne se résume pas à un problème « d'identité nationale »... (Et il faudrait arriver à définir cette « identité » : ambition philosophique qui dépasse la compétence des historiens).

[2]  Des porte-parole du système persistent à nier cela, et à nous raconter à la radio les Contes bleus de ma mère l'Oye. Ainsi l'histoire du haricot magique, ou plus exactement« du Brésilien qui a perdu toute sa fortune car les marchés sont la justice immanente ». Ou mieux encore (blasphème entendu récemment), cette idée que « la Main Invisible du Marché est une notion chrétienne car elle s'apparente au rôle de Dieu le Père, et appelle en équilibrage le Caritatif, image de Dieu le Fils ». L'intervenant n'a rien dit du Saint-Esprit, absent de ce débat.

[3] Nouveautés comportementales dont l'extension constante a précisément, parmi ses objectifs commerciaux, celui d'élargir sans limites les applications des smartphones...

[4] Frontière sur la ligne Fougères-Clisson, pour faire plaisir au maire de Carhaix. (Ha mallozh ruz d'ar C'hallaoued !)

 

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Macron et les ”illettrées” : l'indécent n'est pas ce qu'il a dit – mais qu'il l'ait dit, lui !

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Et c'est le problème de toute la classe politique aujourd'hui :

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Le ministre de l'Economie déclare qu'un certain nombre de licenciées de la société Gad sont « illettrées ». Il ajoute que ces femmes  (il dit : « ces gens-là » ne trouvent pas à se rembaucher ailleurs parce qu'elles n'ont pas le permis de conduire. C'est une indécence de sa part. 

L'indécence ne réside pas dans le constat d'illettrisme : elle réside dans le personnage qui se permet d'énoncer ce constat.

Si quelqu'un n'a pas le droit de parler de la France d'en-bas avec cette froideur d'entomologiste, c'est le haut fonctionnaire ultralibéral Emmanuel Macron. Inspecteur des finances à 27 ans, banquier d'affaires chez Rothschild et millionnaire à 31 ans (pour avoir piloté le rachat par Nestlé d'une filiale de Pfizer), puis secrétaire général adjoint de l'Elysée à 35 ans et ministre de l'Economie à 37 ans (pour aligner la France en catastrophe sur les standards germano-américains), ce M. Macron est étranger à la vie des gens ordinaires. Qui plus est, il est membre du réseau des Young Leaders de la French-American Foundation : aux côtés d'une palanquée de présidents de multinationales et  de M. Aquilino Morelle (le gandin qui se faisait cirer les chaussures à l'Elysée), de M. François Hollande (l'ironiste des « sans-dents » et des « pas jojo »), ou de M. Alain « droit-dans-mes-bottes » Juppé.

Une telle carte de visite n'autorisait pas M. Macron à nous parler (en entomologiste) des malheureuses Bretonnes jetées au chômage.*

Or il nous en parle.

Puis un conseiller en image lui explique qu'il n'aurait jamais dû en parler, lui.

Fort de cette découverte, M. Macron se précipite derechef aux micros, cette fois pour se déclarer « impardonnable » et faire des excuses hyperboliques. Il aggrave ainsi son cas : il confirme, aux yeux des Français, qu'il ne se rendait pas compte des réalités sociales.

De quelles réalités, d'ailleurs, M. Macron et les autres clones se rendent-ils compte  – hors des réalités virtuelles alimentant les salles de marchés ?

M. Macron ne voit pas qu'il est mal placé pour disséquer les chômeuses.

M. Hollande ne voit pas qu'un chef d'Etat est mal placé pour faire des petites blagues sur les pauvres.

M. Thévenoud ne voit pas qu'il est mal placé pour devenir secrétaire d'Etat.

M. Cahuzac ne voit pas qu'il est mal placé pour devenir ministre (du Budget)...

Ces personnages ne voient rien d'autre que leur tableau de bord de carrière ; leur univers mental ignore l'extérieur, c'est-à-dire le monde réel. Ils le laissent à la discrétion des multinationales.

C'est ce qu'on appelle la post-démocratie ! Si l'on veut un scanner de ses résultats sociaux, on peut lire l'enquête du géographe et sociologue Christophe Guilluy qui vient de paraître chez Flammarion : La France périphérique - comment on a sacrifié les classes populaires. Traité d' « Onfray de la géographie » par Libération, l'enquêteur Guilluy (qui n'a pourtant rien d'un réactionnaire**) est catalogué « gauche réac ». Dans l'idiome libéral, le qualificatif « réac » est une épithète discriminante qui semble vouloir dire : « infréquentable quoique concret ». Que le concret soit infréquentable est une néo-idée, normative et  liée aux Nouvelles Valeurs de la République, qui sont une guerre pluridisciplinaire contre les réalités. La présence de M. Macron au gouvernement est l'un des symptômes de cette guerre.

 

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* par des patrons « bonnets rouges », faut-il le rappeler.

** Il est notamment l'auteur de :

Comment une politique de rénovation peut aboutir à une déstructuration physique, sociale et sociologique d'un espace ? de l'îlot XI à la ZAC des Amandiers : l'exemple de Ménilmontant, Mémoire de maîtrise de géographie urbaine sous la direction de MM. Damais et Grosse, Paris I, 1987

Atlas des fractures françaises, L'Harmattan, 15 septembre 2000

Atlas des nouvelles fractures sociales en France, Paris, Autrement, 2004, réédité le 9 mars 2006

Fractures françaises, Bourin, 21 octobre 2010, repris en Champs Essais, Flammarion, en octobre 2013

Plaidoyer pour une gauche populaire : La gauche face à ses électeurs, Le Bord de l'eau, 24 novembre 2011

 

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La droite naphtaline : propos idiots ou odieux...

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...dans le cortège des "foulards rouges" macroniens...

Une vidéo digne de Daumier :

https://www.youtube.com/watch?v=_IUT9aWwDNQ

foulards rouges

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Acharnement ultralibéral de la Commission européenne – L’UE appartient-elle au passé ? – Réinventer l’Europe

Nouveau scandale à Bruxelles : couvert par Barroso, McCreevy (ultralibéral forcené) fait un bras d'honneur aux Européens…

  

Surréaliste ! Alors que des dirigeants européens commencent à redécouvrir les réalités de l’histoire et les responsabilités du politique,  la Commission  s'acharne à ne rouler que pour la dérégulation financière. À contre-courant des réalités... Alors que la planète  cherche comment sortir du chaos où l’a plongée le casino ultralibéral, et alors que la quasi-totalité des Vingt-Sept (et même le G20) ont appelé à une réglementation des hedge funds convaincus d’avoir aggravé la crise, voilà la Commission  aujourd’hui 29 avril 2009 déposant un projet de directive, dont il ressort : a) que l’exécutif européen refuse que les hedge funds soient contrôlés, alors qu’ils gèrent 2000 milliards d’euros d’actifs ; b) que le travail des hedge funds dans l’UE sera facilité, alors que 85 % d’entre eux sont offshore.

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L’Ubu auteur de ce texte s’appelle Charlie McCreevy, commissaire chargé du Marché intérieur. Cet Irlandais  ne s’est jamais caché de travailler pour la finance globale, non pour l’Irlande ni l’Europe.  Son texte est un bras d’honneur aux Européens :  à leur demande d’encadrer les fonds spéculatifs, il « répond »… en accordant à ces derniers encore plus de liberté qu’auparavant, et en démantelant les quelques dispositifs de sécurité existants. Ce qui revient très exactement à se foutre du monde: après avoir ruiné l’Irlande en l’assujettissant au casino global, M. McCreevy serait content d’en faire autant à l’Europe – avant de quitter la carrière.

 

La colère est totale dans les capitales européennes, notamment à Berlin. Le prochain Conseil des ministres sera l’occasion d’une violente explication entre les politiques et la Commission.

 

Leçon de ce nouveau scandale : cette Europe-là, celle qui ne servait que de plateforme à la dérégulation ultralibérale au service du Grand Casino, appartient au passé. Elle ne veut pas disparaître ? Elle disparaîtra quand même. Parce que le système qu'elle sert est né avec le signe de mort sur le front.  Mais faire le procès de « l’Europe » n’a aucun sens si l’on ne précise pas de quoi on parle : toute Europe n’est pas vice et tout chauvinisme vertu, contrairement à ce que semblent croire les souverainistes. Et que serait un souverainisme inféodé à l’ultralibéralisme ? Quelque chose comme le chien Rantanplan.  Ou comme l’indescriptible Vaclav Klaus, radoteur qui  maudit le Berlaymont  ultralibéral au nom d'un Hradschin  ultralibéral (blanc bonnet, bonnet blanc).  

 

Comme tout ce qui se passe en ce moment, l’affaire McCreevy met une lumière cette certitude : le bug planétaire est l’ultralibéralisme. C’est en le supprimant qu’on redressera le cours des choses. Le reste est diversions ou balivernes.

 

 

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