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Pérou : l'Eglise médiatrice entre les insurgés de l'eau et le gouvernement (lié aux mines d'or)

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Avec les paysans révoltés, de nombreux prêtres péruviens avaient participé à la "Marche de l'eau" sur Lima au mois de février :


 

pérou,or,eau,ollanra humala,mgr cabrejos,p gaston garateaOn a déjà parlé ici* de la lutte des paysans péruviens contre contre le projet Conga du groupe américain Newmont : une immense mine d'or et de cuivre qui assécherait les lagunes du nord du pays, frappant ainsi l'écosystème et « la source des eaux qui alimentent trois bassins de la région de Cajamarca ». « Sans eau nous ne pouvons pas vivre, et la mine menace l'eau », protestent les paysans. Milton Sanchez, chef de file du mouvement social anti-Conga, précise : « Une multitude de gens nous ont rejoints car ils approuvent les objectifs de la marche : faire de l'eau un droit de l'homme reconnu par la constitution, et interdire dans tout le Pérou l'activité minière à la source des eaux. »

Cette lutte se heurte depuis huit mois à la répression du pouvoir politique : quoique « nationaliste de gauche », le président Ollanta Humala est devenu l'homme-lige des multinationales de l'or (comme d'autres dirigeants latino-américains*). Il y a huit jours, l'armée a abattu cinq manifestants, ce qui porte à seize le nombre des victimes de la répression. Trois provinces ont été placées sous état d'urgence.

Constatant que la manière forte ne résoud rien, Humala se résigne à renouer le dialogue avec les insurgés. Mais ceux-ci se méfient désormais de lui...

Humala se tourne donc vers le seul médiateur possible : l'Eglise catholique, en la personne du président émérite de la conférence épiscopale péruvienne, Mgr Miguel Cabrejos, assisté du P. Gaston Garatea Yori, prêtre de los Sagrados Corazones et président de la Table de concertation de lutte contre la pauvreté. (Il fit partie de la commission péruvienne Vérité et Réconciliation en 2001**).

Les deux hommes ont rencontré les dirigeants de la région de Cajamarca le 10 juillet, et ont rapporté à Humala que la reprise du dialogue « allait prendre du temps » – compte tenu des violences commises par la police et l'armée.

De son côté, Milton Sanchez témoigne : « Cette réunion a servi à ce que nous soyons vraiment écoutés, chose que l'on demandait à Humala et qui ne s'était jamais produite. »

Ainsi les choses sont claires : l'obligation de nommer un médiateur confirme Humala dans la posture « d'allié » de la multinationale de l'or, selon l'analyste politique Santiago Pedraglio (Le Monde, 12/07).

 

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* http://plunkett.hautetfort.com/search/P%C3%A9rou

** groupe d'enquête sur la guerre civile de 1980-2000 (présidé par Salomón Lerner Febres, alors recteur de l'Université pontificale du Pérou).

 

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